Littérature jeunesse
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Les romans de Tania Boulet : pour ados et… un peu plus

Tania Boulet est une auteure pour adolescents que j’adore, et cela depuis longtemps. Je me souviens d’avoir acheté Les naufrages d’Isabelle alors que j’étais au primaire (et même pas encore une ado!). Et maintenant que je ne suis plus vraiment une ado, je continue à lire tout ce qu’elle écrit. De ses premiers livres, Les fausses notes ou Une chanson pour Frédéric, à sa série Clara, jusqu’à sa trilogie qui contient Des milliers d’étincelles et Ensemble tome 1 et 2, je reste accrochée, car j’aime la façon dont elle développe ses intrigues et surtout, je trouve qu’elle sait vraiment bien trouver le ton pour s’adresser aux ados.

Le dernier venu de Tania Boulet, Une vraie fille, raconte l’histoire de Mia St-Laurent, grande adepte de baseball, qui tentera tout ce qu’elle peut pour intégrer l’équipe élite de la Côte-Nord, au milieu d’une gang de gars. On suit la jeune fille à travers ses émois d’adolescente et surtout, à travers ses aspirations, ses buts, ses craintes. Elle apprendra à savoir qui elle est, et à s’imposer en tant que fille dans cet univers masculin où il serait tellement plus facile, selon elle, d’être un gars. « Toi, Mia, c’est pas pareil. T’es pas une vraie fille ».

Tania Boulet a plusieurs forces incroyables. D’abord, elle excelle dans les dialogues : ceux-ci sont toujours crédibles et bien rythmés. Ainsi, les échanges entre Mia et ses amis, ou avec ses parents, sont très réussis. Ils coulent bien et ne sont pas lourds du tout. Ensuite, l’auteure est reine dans la mise en mots des tourments et émotions de l’adolescence. Elle réussit avec grande force à décrire, au sein de ses intrigues, ce qui se passe dans la tête de Mia, que ce soit dans son désir de s’intégrer et de trouver sa place, de comprendre ses sentiments amoureux ou de vouloir convaincre ses parents de ce qu’elle veut vraiment.

Cependant, j’ai trouvé l’intrigue de ce dernier livre plus faible. En fait, c’est assez classique : on retrouve une jeune fille avec une passion (le baseball), un nouveau défi (entrer dans l’équipe, puis gagner un match, d’abord difficile, puis une réussite), ainsi qu’une intrigue amoureuse (d’abord un émoi non réciproque pour un garçon, puis la découverte de sentiments envers un ami pour qui elle s’étonne de ressentir quelque chose. Réciproque). Fin de l’histoire : réussite sociale et amoureuse. Je sais que je ne suis plus une ado (et que je ne suis donc plus le public cible), et que j’ai peut-être des yeux trop littéraires, mais j’ai trouvé dans les autres romans de l’auteure une plus grande complexité au niveau de l’intrigue et surtout une plus grande « force » (je ne sais pas comment dire ça autrement) au coeur des romans. Il s’en dégageait ainsi cette « force » littéraire doublée d’une grande poésie et de personnages plus ambigus, moins évidents et moins figés. C’est comme si on se retrouvait, comme les personnages, au bord de ce grand précipice qu’est l’adolescence et que l’auteure arrivait parfaitement à le mettre en mots. Ici, si l’intrigue est crédible et amusante, il manque cette impression de vertige qui accompagnait la lecture des autres romans.

Bref, si Une vraie fille n’est pas son meilleur roman, selon moi, il sera néanmoins parfait pour un après-midi sous un arbre dans un parc, au grand soleil sur une plage, sur la galerie avec un thé, ou contre un oreiller dans son lit. Ce livre qui se passe l’été, léger à souhait, est parfait pour retomber en adolescence le temps de traverser les 260 pages qui le constituent, dans un après-midi ou une soirée tranquille. Et, pourquoi ne pas en profiter pour passer à la bibliothèque et (re) découvrir les autres titres de l’auteure?

Bonne lecture!

Merci aux éditions Québec Amérique pour le service de presse.

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Marion vit avec la peur constante de manquer de lecture depuis son tout jeune âge, ce qui l’amène trop souvent à surcharger de livres son pauvre dos. Étudiante au doctorat en littérature, elle est aussi passionnée par l’écriture, les voyages et les grandes randonnées. Plus il y a de pages à lire ou de kilomètres à parcourir, plus elle est heureuse. Rêveuse et idéaliste, elle carbure (un peu trop) aux défis, est végane le plus qu’elle peut, et ne pourrait pas vivre sans Harry Potter, le gâteau au chocolat et les carnets de notes. Elle est collaboratrice pour Le fil rouge depuis 2015.

Un commentaire

  1. Tania Boulet says

    C’était exactement le but, un livre léger! Surtout après les problèmes et émotions fortes vécues par Alissa dans Ensemble… Merci pour ce beau texte! 🙂

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