Bibliothérapie
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Nos petits trucs pour expérimenter le #slowreading

Suite à cet article de Marjorie, nous avons reçu un courriel d’une lectrice qui se demandait comment. Comment se concentrer, décrocher et vivre complètement un moment de lecture? J’ai donc eu l’idée de demander aux collabos leurs trucs et leurs façons de vraiment lire en toute conscience. Donnez-nous les vôtres dans les commentaires!

Quand je veux vraiment expérimenter le pouvoir des livres et ce, sans même que la lecture soit importante, je me prépare un petit moment juste à moi. Souvent, c’est le soir. Je me verse une tasse de thé et je me met au lit. J’essaie de ne pas me préoccuper de mes responsabilités ou du cadran du lendemain matin et je me permet une évasion momentanée. Bien sûr, parfois cela est plus difficile à faire qu’à dire, mais je pense que de me déconnecter de mon cellulaire et de mon ordinateur m’aide aussi. Quand je n’arrive pas à me concentrer assez pour lire (ce qui arrive!), je ne culpabilise pas et je me dis que ça reviendra. Y aller doucement, parfois avec un marqueur ou des post-it en lisant peuvent aider à prendre le temps, à souligner des passages, à relire des mots qui touchent. Je pense que ce genre de lecture est essentielle et que la meilleure façon de l’atteindre est de se mettre aucune pression sur les épaules.

Marjorie B.
Je choisi les moments les plus propices pour la lecture – je ne me mets pas de pression (du genre, je dois absolument m’y mettre, terminer tel livre, en commencer un autre). Finaliser les trucs qui me préoccupent et cocher la to-do list avant de m’y mettre, sinon le cerveau est en ébullition et c’est plus ardu de passer à autre chose. Pour la lecture, c’est souvent en soirée que ça se passe et toujours avec un bruit de fond (j’ai beaucoup de difficulté avec le silence); musique, fenêtre ouverte, etc. C’est aussi ma façon de terminer la journée (parce qu’honnêtement, il n’y a plus grand chose de pressant après le souper). L’important, c’est d’y aller tranquillement: une page par-ci, une autre par-là, être à l’écoute de soi, moment présent, pas de pression, tranquille.

PS: Marjorie propose aussi ce vidéo

Marie-Laurence
Généralement, je ferme mon cellulaire, aussi niaiseux que ça. C’est ma première source de distraction!

Marika
Choisir un moment propice dans la journée où notre concentration est davantage accrue. Il s’agit d’au réveil pour moi. S’installer confortablement. Une lumière adéquate pour nos pauvres petits yeux. Souvent une tasse de thé à la main et un chat à flatter avec l’autre. J’aime bien le silence total, même s’il est bien difficile de l’obtenir. J’ai toujours un crayon à portée de main pour souligner des passages ou prendre des notes.

Florence
Mon état d’esprit est souvent étroitement lié avec le lieu où je suis. Quand j’ai envie de décrocher et de prendre soin de moi, je quitte l’appartement qui me rappelle la montagne de choses à faire, ou bien l’université qui me fait penser que je n’ai pas encore fait mes lectures de la semaine. Avec un livre, je pars vers un café qui m’apaise régulièrement, ou bien un tout nouvel endroit, histoire de me mettre dans la peau des personnages que je m’apprête à découvrir.

Fanie
Une seule situation contrevient réellement à ma lecture : la fatigue. Incapable de lire lorsque je cogne des clous.

Raphaëlle
De façon générale, quand je suis anxieuse, je prends quelques minutes pour respirer profondément, yeux fermés, avant de poursuivre mes activités. Je le fais aussi si je suis trop stressée et que je relis sans cesse les mêmes phrases d’un livre! Généralement, après, je peux poursuivre ma lecture sans problème. Sinon, aller prendre une marche pour s’aérer le cerveau avant de se mettre à lire peut aussi être une bonne idée!

Laurence
J’aime mettre une musique douce, exemple dans les transports en commun, juste pour me couper des bruits du métro ou des conversations autour de moi ou même de l’annonce des prochaines stations. Sinon tenir son téléphone au loin aussi est bien pour moi, car si non j’ai toujours une tendance de l’allumer juste pour voir si j’ai reçu une notification ou autre.

Gloria
Je m’installe dans mon sofa et je mets les pieds en haut. Je mets de la musique douce ou forte. Je me prépare un bol de crème glacée ou de fruits avec un verre d’eau…et je suis prête pour un moment de lecture apaisante. Rien ne peut me déconcentrer.

Marion
Pour moi, la vraie lecture profonde, celle qui m’absorbe totalement, au point où je rentre dans le texte, hyperconcentrée et que j’en oublie la notion du temps, se fait lorsque je lis très lentement. Parce que je peux lire très très vite quand je veux, mais c’est quand je prend le temps de lire un à un chacun des mots, lentement, calmement, quand je ne cherche pas à aller plus vite que ce qu’il y a devant moi que je savoure vraiment le texte et que je réussis à vraiment y être absorbée. Et surtout, je dois être dans le silence le plus absolu, et ne pas avoir des gens qui me tournent autour. Je prends une grande respiration, dans un endroit calme, et là, je prends le temps.

Louba

Il existe probablement autant de manières de lire qu’il y a de lecteurs, mais tout de même, voici à quoi ressemblent mes rituels personnels la plupart du temps.

Depuis très longtemps, j’ai pris l’habitude de lire de mon lit jusqu’à ce que mes yeux ferment seuls et que je m’endorme. C’est devenu complètement naturel pour moi. Ma manière de sentir la transition entre la fin du jour et le commencement de la nuit. Et donc, d’avoir ancré ce petit rituel dans mon quotidien fait en sorte qu’indéniablement je lis un peu chaque jour, même si c’est parfois très peu, quelques lignes à peine.

Aussi, je suis certaine qu’au cœur du chaos de nos vies il est nécessaire de délimiter des zones dans le temps pour nous consacrer à une activité qui nous fait du bien et qui nous en apprend un peu plus sur nous-même. Que ce soit chaque jour ou une fois par semaine, prendre une sorte de rendez-vous avec soi pour lire ne peut être que bénéfique. D’abord on a l’impression de faire quelque chose de bon pour soi, mais aussi d’avancer dans une lecture qui nous intéresse.

Une lecture qui nous intéresse, encore plus qui nous aspire, qui nous captive entièrement, vient avec la liberté de choisir ses lectures et de prendre un rendez-vous avec soi quand le temps nous manque, le besoin de lire un ouvrage qui nous plaît réellement. Il faut savoir s’écouter, entendre le feeling remonter au cœur. Quand on lit quelque chose qui nous fait tripper on le sent pour vrai, en revanche lorsque l’on aimerait que ça aille plus vite, qu’on a pas tellement le goût de rester longuement plongé au cœur de l’histoire, c’est peut-être parce que ce n’est pas le bon choix. Les livres, c’est comme les rencontres, parfois elles semblent arriver trop rapidement dans une vie et d’autres fois, elles se pointent exactement au bon moment. En d’autres mots, sens-toi libre de lire ce qui te plaît ou de ne pas te rendre au bout d’un livre si le cœur n’y est pas. Le plaisir de lire doit être total : avoir le goût de lire, trouver le temps loin de toutes attentes extérieures et dans un choix de lecture passionnante. Il faut être en mesure de sentir que le temps s’arrête, même si ce n’est que pour un petit quinze minutes ici et là.

Roxanne
Lorsque je suis en train de lire et que mes pensées vagabondent ailleurs, plutôt que de les remettre à l’ordre, je les laisse aller. Après quelques minutes, ça revient au livre sans y penser. Ça ne sert à rien de s’auto-gronder lorsque ça arrive : c’est juste normal. Parfois, une phrase ou une situation qu’on lit va nous ramener à un souvenir personnel (bon ou mauvais)… pourquoi l’empêcher de refaire surface? En ayant ça en tête, on se met moins de pression pour être concentré uniquement sur le livre.

Karina
L’endroit où je préfère lire est dans le métro. Je ne sais pas pourquoi, mais le bruit des gens autour, le mouvement du train font en sorte que je suis complètement plongée dans ma lecture.
Sinon, je m’installe convenablement sur mon sofa, entourée de mes coussins préférés, accompagnée parfois de musique.

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Lectrice invétérée, Martine est bachelière en études littéraires et la cofondatrice du Fil rouge. Créative et inspirée, elle a l’ambition de faire du Fil rouge un lieu de rassemblement qui incite les lectrices à prendre du temps pour elles par le biais de la lecture. Féministe, elle s’intéresse aux paradoxes entourant les mythes de beauté et la place des femmes en littérature. Elle tentera, avec ses projets pour Le fil rouge, de décomplexer et de dédramatiser le fait d’être une jeune adulte dans une société où tout le monde se doit de paraitre et non d’être. Vivre sa vie simplement et entourée de bouquins, c’est un peu son but. L’authenticité et l’imperfection, voilà ce qui lui plait.

Un commentaire

  1. Ça semble paradoxal, mais j’arrive à lire de façon plus zen depuis que je me donne comme défi de lire mille pages par fin de semaine. J’embarque dans mes lectures sans culpabilité de ne pas cocher des éléments sur ma liste de choses à faire. J’embarque dans mes lectures sans me dire que je pourrais avancer dans le boulot plutôt que de lire. Lire autant les fins de semaine m’amène à un équilibre que j’apprécie beaucoup.

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  2. Amélie says

    Je suis comme Karina — j’aime vraiment beaucoup lire dans le métro (& dans l’autobus). Peut-être parce que c’est un entre-deux, un moment où y’a rien d’autre qui se passe que l’attente?

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  3. Merci Louba pour ce très beau texte, très juste et touchant !
    Je me reconnais dans ce désir de prendre du temps pour les lectures qui me font du bien. Pas toujours évident à mettre en place dans une vie trépidante, mais tellement ressourçant et épanouissant !

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