Je venais de finir ma dernière session au bac en littérature de l’UQAM, cela devait faire des mois et des mois que je n’avais pas lu un livre par simple plaisir… Bref, mes antidépresseurs (et l’anxiété!!!) m’installaient dans un flou perpétuel et peu agréable qui me paralysait dans mes désirs de lectrice. Si je n’étudiais pas, je dormais. Bref, quand Marjorie – l’une des fondatrices du blogue – m’a offert le premier roman de Lily Pinsonneault pour en faire la critique, j’étais bien heureuse de pouvoir recommencer à lire pour le plaisir, mais aussi nerveuse à l’idée de recommencer à écrire… quelque chose (même si je commence ma maîtrise en création littéraire en septembre!). En un après-midi je refermais le livre : je venais de le terminer. En l’espace de quelques heures, j’avais lu le roman d’une seule traite. Disons que pour un premier roman, Lily Pinsonneault coupe le souffle. Voici ma (petite) critique de son roman Sauf que j’ai rien dit…
Deux êtres humains qui s’effleurent à travers le temps. L’histoire (un peu classique, un peu déjà vu) de deux individus qui s’entrecroisent continuellement est tout simplement rafraîchissante. Elle rappelle les espoirs que l’on se fait tous et toutes envers l’amour (au moins une fois). Jolen vit en solo et occupe un emploi de bureau. Du 9 à 5 un peu ennuyant, mais réconfortant. Joseph est un peu plus vagabond, insaisissable. On ne pourrait même pas dire que leur histoire démarre tellement elle évolue lentement.
Joseph était un ami d’ami – les fameux amis d’amis – que j’avais rencontré cinq ans plus tôt, par un des hasards de la vie qui servent, pour la plupart, à rien. Sauf quand on décide de leur sacrer une signification dans le fond de la gorge.
Mais là où réside la réelle magie (mon dieu, on est mardi soir et je feel cheesy) de Pinsonneault, c’est dans ce don pour décrire parfaitement les micros détails qui parsèment les relations humaines. Elle réussit à faire du beau avec les moments les plus quotidiens, banals, et ce, dans une écriture colorée, accessible et authentique. Je dois avouer que ma toute première impression était plus ou moins positive : est-ce que c’est forcé, comme style? Est-ce que l’écrivaine pousse un peu trop loin le côté « franc parlé » de sa plume? Puis rapidement, il m’apparaissait évident que non, ce n’était pas du tout forcé et que j’étais tout simplement en train de lire quelque chose de sincère et de (enfin!) près de moi.
Je me suis acheté deux grosses quilles de Fin du monde pour aller à ce que j’appelais un show juste pour que ça fasse cool. Des fois, c’est vendredi et tu prends un bain parce que t’as besoin de te recentrer, tu trouves que tu t’éparpilles. Des fois c’est vendredi et t’as comme plans d’aller écouter de la poésie dans un sous-sol pour faire chier le gars qui t’a pas rappelée après t’avoir fourrée.
En lisant l’extrait que je viens tout juste d’insérer dans ce document Word, cela doit être plus évident de comprendre ce que je veux dire lorsque je parle d’authenticité. Les référents sont explicites et font partie de nos routines (ou du moins, de la mienne… j’adore les Fin du monde, héhé.) Je trouve que ça fait du bien quand on se reconnaît dans quelque chose, peu importe quoi, finalement. On se sent un peu moins toute seule. Je me suis sentie un peu moins toute seule avec Lily Pinsonneault. Donc merci Marjorie de m’avoir donné ce livre : sans même le savoir, tu m’as fait du bien.
Est-ce que vous comptez lire le premier roman de Pinsonneault? Est-ce que je vous ai convaincus? (J’espère que oui!!!!)
Le Fil rouge tient à remercier les Éditons Québec Amérique pour le service de presse.
Tu en parles avec justesse et les extraits que tu as choisis me donne tres envie de lire ce premier roman. J’ai tres hate de l’avoir entre les mains! Merci pour cette critique.
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J’ai lu et je dois dire que je suis resté sidéré par le talent de Lily, sa plume, son audace et surtout son intelligence. C’est une écriture, comme tu le soulignes, à la fois très « franc-parler » mais qui en même temps, pour cette même raison, témoigne d’une véritable honnêteté d’écrivain, de cette authenticité qui ne se définit pas, qu’on reconnaît seulement quand elle nous est mise en pleine face.
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