Féminisme
Comments 5

Quatre suggestions de biographies de femmes québécoises exceptionnelles

Le fil rouge, le fil rouge lit, les livres qui font du bien, bibliothérapie, livres, lecture, Thérèse Casgrain, La Bolduc, Madelaine Parent, Eva Circé-Côté, Andrée Lévesque, Nicolle Forget, Pierre Day, VLB éditeur, Éditions du remue-ménage, Éditions Fides, Féminisme, biographies, militantes, chansonnière, syndicaliste, courageuses, Femme qui ont changé le Québec, droit de vote des femmes, Droits des femmes, avancement de la femme, Femmes québécoises, politique. justice sociale

Pour le mois d’avril, j’avais envie de me lancer un petit défi et de créer un article plus original que ce que j’avais fait jusqu’à maintenant. Quand j’ai débuté ce défi, je n’étais pas une grande lectrice de biographies. Mais puisque je suis une passionnée d’histoire, j’ai réalisé que les biographies étaient un outil littéraire exceptionnel pour en apprendre davantage sur une époque particulière, des événements marquants et des personnes hors de l’ordinaire qui ont permis le progrès de nos sociétés en contribuant aux changements et à l’avancement des idées.

Pour cet article, je me suis intéressée à découvrir des biographies de femmes québécoises qui ont marqué le Québec de façon particulière. Je me suis donc rendue à la bibliothèque pour commencer mes recherches et j’en suis sortie… 3 heures plus tard!

Au cours de mes recherches, j’ai constaté avec beaucoup de déception que très peu de biographies avaient été écrites sur des femmes québécoises. Pourtant, nous ne manquons pas de femmes exceptionnelles dans l’histoire du Québec et les biographies que je vous présente aujourd’hui en sont la preuve. En effet, dans les quatre ouvrages présentés ci-dessous, le contexte socio-historique démontre le courage et la force de caractère qu’une femme devait posséder pour se faire entendre et se faire prendre au sérieux dans un monde où presque la totalité des milieux professionnels étaient réservés aux hommes.

Nous avons la chance de compter dans l’histoire du Québec, des femmes audacieuses qui ont ouvert le chemin pour l’avancement des femmes et qui mérite que l’on se souvienne d’elles.  Ainsi, voici quatre suggestions de biographies de femmes québécoises qui ont marqué leur époque et l’histoire du Québec à leur façon.

Thérèse Casgrain: plus que le droit de vote des femmes au Québec 

Le fil Rouge, le fil rouge lit, les livres qui font du bien, bibliothérapie, livres, lectures, littérature, féminisme, féministes, Droits des femmes, droits des vote des femmes, militante, Thérèse Casgrain, Éditions Fides, Nicolle Forget, femme en politique

La première biographie que je vous présente est celle sur Thérèse Casgrain dans une brique de 644 pages écrite par Nicolle Forget. Le livre est costaud mais il dresse un portrait exceptionnel de Thérèse Casgrain et, sincèrement, cette femme mérite chaque page qui lui est dédiée.

Connaissez-vous Thérèse Casgrain ?

Thérèse Casgrain née Forget en 1896, est une militante féministe qui s’est battue pour le droit de vote des femmes au Québec. Pendant 14 ans, elle a dirigé la Ligue des droits des femmes qui demandait le droit de vote pour les femmes au Québec, mais aussi des réformes sociales et juridiques. Il faut se rappeler qu’à cette époque, les femmes ne sont pas encore considérées comme des « personnes ». C’est en 1940 que le Québec fut la dernière province canadienne a donner le droit de vote aux femmes. Thérèse Casgrain fut également la première femme élue à la tête d’un parti politique au Canada. Bref, sa vie fut longue et engagée!

Ce qui est hors de l’ordinaire dans le parcours de madame Casgrain, c’est qu’elle est issue d’un milieu extrêmement riche. Son père, Rodolphe Forget, était l’un des hommes les plus riches au Canada. Considérant cet aspect, pourquoi une dame comme Thérèse Casgrain avait tant à cœur les injustices sociales dont souffraient les femmes ? Puisque, comme vous pourrez le lire dans sa biographie, les enfants issus de la haute société ne fréquentaient pas les enfants de rangs inférieurs. Le travail minutieux de Nicolle Forget permet de nous situer dans l’univers de Thérèse Casgrain avant même sa naissance et nous aide à comprendre ses choix et ses motivations à titre de militante féministe.

Bien qu’aujourd’hui nous prenons beaucoup de droits comme acquis, il ne faut surtout pas oublier tout le travail qui a été fait par des femmes exceptionnelles comme Thérèse Casgrain, et ce, il n’y a pas si longtemps, malheureusement…

Madeleine Parent : Syndicaliste et féministe

Le fil Rouge, le fil rouge lit, les livres qui font du bien, bibliothérapie, livres, lectures, littérature, féminisme, féministes, Droits des femmes, militante, syndicalisme, Madelaine Parent, Andrée Lévesque, Éditions du remue-ménageLa deuxième biographie que je vous présente traite de la vie de Madeleine Parent dans le recueil de textes paru dans Madeleine Parent, Militante, sous la direction d’Andrée Lévesque. Cette biographie est en réalité un recueil de textes produit à la suite d’un colloque tenu à l’Université McGill le 10 mars 2001 sous le thème « Madeleine Parent, ses luttes et ses engagements ». Le recueil a été révisé par Madeleine Parent, elle-même. Ce fut un réel plaisir de lire cette biographie puisque je ne connaissais pas du tout le travail de cette femme militante qui a consacré sa vie à des luttes syndicalistes et féministes.

Connaissez-vous Madeleine Parent?

Madeleine Parent est née le 23 juin 1918 à Montréal et est décédée le 12 mars 2012. En 1936, elle obtient son baccalauréat en sociologie à l’Université McGill. Déjà à ce moment, elle milite pour que les enfants issus de familles défavorisées puissent obtenir des bourses d’études. Pendant ses études à McGill, elle essayera avec beaucoup d’acharnement d’expliquer le Québec et le milieu francophone aux anglophones. Puisque, comme le disait Madeleine Parent « tout rappelait que la classe dirigeante était anglophone et les Canadiens français nés pour s’accommoder de cette situation ». Au cours de sa vie, elle et son mari, Kent Rowley, mèneront des luttes acharnées dans l’industrie du textile pour améliorer les conditions de travail misérables des ouvriers. Ensemble, à l’époque sombre où Maurice Duplessis est Premier ministre, ils déclencheront des grèves du textiles au Québec. Madeleine Parent et Kent Rowley se feront arrêter à quelques reprises. Kent Rowley passera même six mois en prison. Grâce à leurs batailles, ils contribueront à la création d’un syndicalisme canadien. Madeleine Parent militera également pour l’équité salariale, le droit à l’avortement et la défense des droits des femmes immigrantes et des femmes autochtones.

Si cette femme vous intrigue et que vous désirez en lire davantage sur celle-ci, je vous conseille également le livre Entretiens avec Madeleine Parent et Léa Roback écrit par Nicole Lacelle.

Éva Circé-Côté ou Arthur Maheu ou Paul S.Bédard ou Julien Saint-Michel…

Le fil Rouge, le fil rouge lit, les livres qui font du bien, bibliothérapie, livres, lectures, littérature, féminisme, féministes, Droits des femmes, militante, pseudonymes masculins, Libre-penseuse, Andrée Lévesque, Édition du remue-ménage, bibliothèque municipal de MontréalLa troisième femme que j’ai eu le plaisir de découvrir est l’incroyable Éva Circé-Côté. Pour en apprendre davantage sur son parcours, j’ai lu la magnifique biographie écrite par Andrée Lévesque, Éva Circé-Côté, Libre-penseuse 1871-1949. Encore là, une brique qu’il faut savourer et dont chaque page est justifiée par l’immense contribution de cette femme dans un contexte socio-historique complexe du XXe  siècle au Québec.

Connaissez-vous Éva Circé-Côté ?

Éva Circé-Côté est née en 1871 à Montréal. Elle est poète, dramaturge, journaliste et également bibliothécaire. Elle sera la première bibliothécaire de la ville de Montréal à la Bibliothèque municipale de Montréal et contribuera à sa création. Elle a marqué le Québec par ses chroniques publiées dans la presse radicale de l’époque. Elle était une avant-gardiste et exprimait dans ses écrits, des idées et des opinions audacieuses. Par contre, dans le contexte de l’époque, une femme qui voulait défendre ses opinions, surtout sur des sujets aussi controversés, devait le faire sous des pseudonymes masculins (Fantasio, Arthur Maheu, Paul S. Bédard, Julien Saint-Michel etc). Elle utilisera donc au cours de sa vie ces pseudonymes pour s’exprimer sur des sujets comme le droit de travail des femmes, la réglementation de la prostitution, l’instruction obligatoire, la laïcité etc. Également, Éva Circé-Côté fondera un lycée laïque pour les filles afin de lutter contre l’ignorance et l’intolérance.

Je vous conseille fortement cette biographie d’André Lévesque sur une femme aussi intéressante que fascinante. Aussi, si vous désirez lire ses chroniques, il est possible de les retrouver dans un recueil écrit également par André Lévesque et qui s’intitule Chroniques D’Éva Circé- Côté, Lumière sur la société québécoise, 1900-1942.

La Bolduc : première chansonnière du Québec 

Le fil Rouge, le fil rouge lit, les livres qui font du bien, bibliothérapie, livres, lectures, littérature, première chansonnière au Québec, chanson québécoise, Mary Travers, La Bolduc, Pierre Day, Une historie de La Bolduc, Légendes et turlutes, VLB éditeurLa dernière biographie sort du contexte politique et militant, mais n’en est pas moins intéressante. Je suis une amoureuse incontestée de la musique traditionnelle québécoise. Contrairement à beaucoup de monde, pour moi, la musique traditionnelle n’est pas simplement associée au temps des fêtes. Vous pourriez très bien monter à bord de ma voiture au mois de juillet et entendre une bonne chanson à répondre qui sort de ma radio! Personnellement, la musique traditionnelle québécoise a une signification de rassemblement et de joie. Je considère que c’est un remède incroyable contre les mauvais jours.

Connaissant maintenant une partie de mon intimité auditive, vous ne serez pas étonnés de mon intérêt pour l’incroyable chansonnière Mary Travers, plus connue sous le surnom de La Bolduc. Pour découvrir davantage cette femme qui est devenue célèbre grâce à ses turlutes, j’ai lu Une histoire de La Bolduc, Légendes et turlutes, écrite par Pierre Day. C’est une œuvre courte qui n’entre pas dans les détails de la vie de La Bolduc, mais qui en fait ressortir, certes, les pans de sa vie les plus intéressants. Après cette lecture, on ne peut qu’être déçu de ne pas avoir eu la chance de rencontrer cette femme exceptionnelle qui semblait semer la joie de vivre partout où elle passait.

Connaissez-vous La Bolduc ?

Mary Travers est née à Newport en Gaspésie en 1894. À l’âge de 13 ans, sachant qu’elle désire vivre en ville, elle quitte rejoindre sa demi-sœur à Montréal. Elle y travaillera comme ménagère avant de devenir couturière à son propre compte. Elle se mariera à Edouard Bolduc avec qui elle aura treize grossesses dont seulement quatre enfants survivront. Ils vivent dans une grande pauvreté, mais ils réussissent tout de même à être heureux en organisant des soirées musicales à leur maison. Mary joue du violon, de l’harmonica, de l’accordéon et de la guimbarde, il va de soi qu’elle sait mettre de l’ambiance au plus grand plaisir de ses convives. C’est lors d’une de ces soirées que Mary se fera offrir un premier petit contrat comme musicienne pour accompagner deux hommes sur un disque. Mais sa carrière débutera réellement lorsqu’elle remplacera Conrad Gonthier, malade, lors d’un soir de spectacle des populaires Veillées du Bon Vieux Temps. À partir de ce moment-là, elle travaillera comme une acharnée et sera accueillie comme une véritable star partout au Québec.

La Bolduc aura marqué l’univers de la chanson traditionnelle au Québec avec ses chansons humoristiques sur la réalité québécoise sans jamais avoir envisagé faire une carrière artistique. Elle aura également ouvert le chemin pour les autres femmes qui désiraient être reconnues et acceptées dans ce milieu qui, dans les années 20-30, était surtout réservé aux hommes.

Je vous invite également d’aller à la rencontre de cette femme en visionnant l’excellent film réalisé par François Bouvier qui est sortie en salle le 6 avril 2018 et qui rend hommage à son histoire inédite !

Avez-vous d’autres suggestions de biographies de femmes qui ont marqué le Québec à leur façon?

 

EnregistrerEnregistrer

Un commentaire

  1. Ping : Quatre suggestions de biographies de femmes québécoises exceptionnelles | Le Bien-Etre au bout des Doigts

  2. Annie says

    Je ne suis pas une grande lectrice de biographie non plus, mais un nom a attiré mon attention dernièrement. Tout près de chez moi, il y a un CHSLD qui s’appelle Idola St-Jean et j’étais curieuse de savoir qui était cette dame. Je viens tout juste d’emprunter à la bibliothèque: Idola Saint-Jean, l’insoumise. On dit: « … ni religieuse, ni mariée. Il s’agit d’une femme autonome qui assure seule sa subsistance. Comédienne, gardienne de la langue française, journaliste, militante, Idola Saint-Jean est une self-made woman. » À découvrir!

    Aimé par 1 personne

    • Myriam Guindon says

      Merci Annie pour ce partage ! Je trouve votre observation très intéressante, je vais tenter l’expérience aussi avec des endroits qui portent des noms qui me sont totalement inconnus ! Bonne lecture ! 🙂

      J’aime

  3. Michèle Morin says

    J’ai beaucoup aimé lire la biographie d’Irma Levasseur, première médecin canadienne-française et cofondatrice de l’hôpital Sainte-Justine, par Pauline Gill. Elle n’a pas eu la notoriété et la reconnaissance qu’elle méritait, hélas! Bonne lecture!

    Aimé par 1 personne

    • Myriam Guindon says

      J’ai également entendu de très bons commentaires sur cette biographie ! Je la mets définitivement sur ma liste de livres à lire. Merci pour votre partage et bonne lecture ! 🙂

      J’aime

Laisser un commentaire