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Les coulisses de la littérature aux Correspondances d’Eastman

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J’ai eu l’immense bonheur de couvrir les Correspondances d’Eastman pour leur 16ème édition, portant le thème « Les coulisses de la littérature ». J’avais en tête le doux souvenir d’un après-midi d’été passé là-bas en 2011 avec ma mère. Nous nous promenions dans le parc près du théâtre de la Marjolaine et avions écrit des lettres à de purs inconnus selon notre inspiration du moment.

Un concept (quelque peu) farfelu

Cette année, je me voyais déjà profiter d’une manière bien différente des correspondances en m’y impliquant davantage : la programmation était tentante et la thématique intrigante se laisserait manipuler, ai-je pensé, par chacune et chacun des écrivain.es invité.es. La porte-parole de cette édition, Stéphanie Boulay musicienne et écrivaine, était un autre élément qui stimulait chez moi la hâte de m’y rendre!

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Le concept est agréable, bien pensé et un peu farfelu : le village devient un paysage aménagé pour recevoir les lecteurs et lectrices ainsi que les écrivains et écrivaines qui sommeillent en chacun de nous.

Des boîtes aux lettres sont dispersées dans les rues et près des parcs, dans l’idée de recueillir les lettres écrites par les festivaliers, qui seront réellement envoyées soit au hasard, soit à des adresses précises. Simultanément, des cafés littéraires et des entrevues se déroulent un peu partout à Eastman, dans l’objectif d’échanger autour de la littérature et de stimuler l’écriture et la lecture.

Je me suis donc rendue jusqu’au beau village d’Eastman pendant quatre jours, village dont la renommée à travers les correspondances est déjà faite. La cérémonie d’ouverture était brève : un mot sans prétention de Stéphanie Boulay, un petit discours du maire et de la présidente, ainsi qu’une lecture de textes écrits par les enfants de deux écoles des environs. Le tout, sous un soleil éclatant dans le Parc du temps qui passe.

J’étais charmée.

Des cafés littéraires qui volent haut!

Au cours du festival, je me suis entre autres assise sous le chapiteau pour écouter les voix des Lynda Dion (pour son roman Monstera Deliciosa), Mikella Nicol (pour son roman Aphélie), July Giguère (pour son roman Et nous ne parlerons plus d’hier) et Francine Ruel (pour son roman Le bonheur est passé par ici). À travers ce café littéraire nommé « Les coulisses de soi-même », ça jasait errance de l’être, processus créatif, amitié comme thème inépuisable en écriture, écriture comme catharsis, écriture comme besoin essentiel, etc. Malgré ce qu’a dit Lynda Dion, qui prétendait en riant qu’après avoir écrit ses romans elle n’avait plus rien à dire, beaucoup de matière intelligente est ressortie de ces discussions animées. On se questionne sur la pertinence de l’écriture, sur ce que ça apporte dans un cheminement personnel, ce à quoi Mikella Nicol propose « l’esthétisation du quotidien », et je suis assez d’accord.

Le sujet de la place des femmes dans les programmations des festivals est venue sur le tapis à plusieurs reprises et Stéphanie Boulay pouvait d’ailleurs faire le parallèle avec les festivals de musique. À Eastman cette année, il y avait 70% de femmes affichées dans la programmation; il y a de quoi être fiers. Il faut souligner que les écrivaines ont un impact considérable et nécessaire sur le paysage littéraire, puisqu’elles parlent de leur réalité vécue et sentie, réalité qui comporte beaucoup d’angles morts actuellement. Par exemple, pour plusieurs, la lecture d’un passage dans Aphélie, où une tache de sang menstruelle se retrouve sur les draps d’un lit, est le premier contact avec les menstruations explicitées dans un roman.

Tant de choses se sont confirmées pour moi lors de ce festival : j’ai finalement sauté sur Aphélie après y avoir pensé pendant des mois, je me suis obligée à lire du Kim Thúy – ce que je n’avais pas encore fait – puisque je la rencontrais lors d’un brunch littéraire le samedi, j’ai constaté l’ampleur et le rayonnement véritables de la littérature québécoise à travers le Québec lui-même, mais aussi à l’international…

Un festival qui donne des envies littéraires 

IMG_6713 (3)Les suggestions lecture pour mon achat du 12 août, journée de l’achat d’un livre québécois, fusaient de toutes parts. J’ai hésité longtemps, ma libraire d’amie Camille me recommandant À l’abri des hommes et des choses de Stéphanie Boulay, les conférences m’amenant à vouloir tout lire, les couvertures de romans me tentant encore plus… Finalement c’est la plume féministe de Mikella Nicol qui l’a emporté.

Il ne faut pas sous-estimer le pouvoir de ces journées compactes où la littérature est discutée dans tous les angles et où la présence des livres est bien visible : c’est rare, et la littérature a de moins en moins de tribunes comme nous le rappelle Marie-Louise Arsenault dans son entrevue à propos de « Plus on est de fous, plus on lit! ».

La littérature est à la fois un prétexte pour parler de tous les sujets de la vie, une opportunité pour aller vers l’autre, une échappatoire au quotidien, un stimulant intellectuel… Et une occasion d’aller à Eastman au mois d’août!

Ne manquez pas cette chance l’an prochain!

Et vous, êtes-vous déjà allés y faire un tour?

 

Un commentaire

  1. Au sujet de Lynda Dion, n’est-ce pas de Grosse dont il fut question cette année et non de Monstera deliciosa, paru en 2015?

    J’y suis allée une fois. J’ai adoré. Je n’oublierai jamais. J’y retournerais bien chaque année,mais je ne tolère plus la chaleur. Je suis les écrivains et écrivaines autrement.

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    • Frédérique Lévesque says

      Absolument Claude elle a parlé de Grosse pendant les correspondances, mais lors du café littéraire « les coulisses de soi-même », le livre dont il était question était bel et bien Monstera Deliciosa!

      C’est une bonne idée de continuer de les suivre quand même à travers d’autres médiums comme Le Fil Rouge d’ailleurs !

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    • Frédérique Lévesque says

      Je vous le conseille absolument! Ce sont toujours de belles découvertes et de bons moments!

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