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Conseils d’une amie pour des temps difficiles : un peu d’éclaircie dans le brouillard

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J’en conviens, ce n’est pas le titre le plus glamour à présenter à la caisse d’une librairie. Ça peut même être un peu intimidant et gênant de lire un livre avec un tel titre. Je vous invite à laisser vos jugements de côté, ce qui m’a tout de même demandé quelques efforts, je vous l’avoue. Conseils d’une amie pour des temps difficiles est un livre que j’ai lu en novembre dernier, j’en avais sincèrement besoin.

Je ne me souviens plus trop comment je suis tombée sur ce livre, mais rapidement, j’ai su qu’il me le fallait. C’était une période plus sombre de ma vie, tout me semblait pénible, l’anxiété s’était forgé un creux dans ma tête, c’était difficile pour diverses raisons que je n’élaborerai pas trop ici, mais je suis certaine que vous concevez ce qu’est un temps difficile pour le nommer comme ma nouvelle amie Pema Chödrön! Ce fut (ça et consulter un psy, ne se faisons pas d’illusions, les livres font du bien oui, mais ça ne suffit pas toujours) un genre de bouée de secours, un peu d’air pour ma tête qui commençait à étouffer.

Sous les conseils de mon psy, j’avais commencé à méditer et je tentais le plus possible de m’éloigner de mes pensées négatives, de les observer, de ne pas donner plus d’importance à mes peurs, mes angoisses, à ne pas croire tout ce que mon charmant cerveau me disait. J’apprenais aussi à ne pas avoir d’attente face à la méditation, à ne pas attendre de résultat, à juste observer le fonctionnement de mes pensées. C’était ardu, paradoxal et franchement rafraîchissant de me distancer de mes tourments pour me rappeler que mon essence était autre. Je n’étais pas mes pensées. Petite phrase toute simple qui peut venir tout changer.

« Elles vont et viennent sans fin, c’est tout » 

Pema Chödrön est une Américaine devenue moniale bouddhiste qui dirige depuis 1986 l’abbaye de Gampo en Nouvelle-Écosse. Dans ce livre, elle présente plusieurs concepts du bouddhisme qui aident à surmonter et mieux vivre les moments difficiles de la vie, peu importe ce qu’ils sont. Elle raconte son divorce et la façon dont elle est parvenue à surmonter cette épreuve. L’écriture est teintée de spiritualité, oui, mais le titre est bien choisi, car on a véritablement l’impression de se faire conseiller par une amie, sans jugement et avec beaucoup de compassion.

« On peut laisser tomber l’espoir fondamental qu’il y a un « moi » meilleur qui émergera un jour »

Le talent du non-espoir 

Elle y présente un concept qui m’a beaucoup parlé, le talent du non-espoir. Brièvement, il s’agit  d’une façon de percevoir l’existence, on prend courageusement conscience de l’impermanence et du changement des choses. On laisse aller l’espoir comme la peur. Il y a la notion de contentement qui s’y attache aussi comme de la gratitude. C’est un art de vivre que d’accepter ce qui se présente au moment où cela arrive et de s’en détacher tout simplement.

Lire ce livre n’a pas fait de moi une professionnelle du lâcher-prise, parce qu’il n’y a jamais de finalité (en soi, ça se rapproche beaucoup de la médiation et du yoga) il ne faut pas attendre une conclusion ou une réussite, c’est un voyage, un parcours, c’est l’essence de vivre et de mourir. C’est inspirer et expirer, et tout recommencer, pour toujours. La voilà la seule certitude et le véritable apprentissage; la vie est un éternel recommencement.

La soif de sécurité est normale, bien entendu, mais n’ayant réellement aucun contrôle sur l’existence, croire qu’on peut vivre sans douleur dans le plaisir constant est une illusion. Une illusion qui ne peut que nous faire mal. De l’accepter, d’en prendre conscience n’est pas un remède à la douleur, mais un outil pour mieux y faire face. Du moins, c’est ma petite compréhension de la chose.

C’est l’impermanence des choses, la nature cyclique de l’existence, c’est les émotions qui viennent et qui vont, c’est le souffle de ta respiration, c’est aimer et puis perdre, c’est vivre et puis mourir, c’est la libération ultime qui est de ne plus espérer. C’est tenter de ne pas s’attacher aux choses, c’est d’aimer sans arrière-pensées, sans attentes, sans s’approprier. On pourrait facilement croire que de prendre ses distances émotivement face aux choses, c’est de perdre l’essence de l’expérience humaine, mais au contraire. Elle m’a fait saisir l’idée de reconnaissance constante.

Dans les enseignements de Chödrön, je vois un appel à aimer, à vivre, à profiter de l’instant présent, à faire les choses avec entièreté et authenticité. Elle ne conseille jamais de se protéger des dangers, mais au contraire, de vivre pleinement avec bienveillance et compassion.

J’avais envie de vous parler de ce livre, parce que je pense avec conviction qu’il peut aider lors des moments difficiles et que c’est la définition à mon sens, d’un livre qui fait du bien 🙂 J’ai l’intention de lire les autres livres de cette inspirante autrice, alors si vous en avez lu, n’hésitez pas à me faire des recommandations!

Et vous, avez-vous des livres comme celui-là qui vous ont accompagné dans des périodes ardues?

Un commentaire

  1. Ariane Gagnon says

    Pema Chodron m’a sauvée de bien des impasses.
    Je n’ai par contre jamais lu celui-ci : je l’ajoute à ma liste de livres à lire.
    J’espère que tu vas mieux. ❤️

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  2. Ping : Je pars en Inde : voyage à travers le monde et soi-même! | Le fil rouge

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