22 décembre 2011, aux alentours de 22 h.
Nous cherchions une idée, un projet, quelque chose à faire de plus de notre vie.
Je me souviens avoir un jour entendu Yvon Deschamps dire à peu près ceci : Nous [les plus vieux] n’avions rien quand nous étions jeunes. Alors, nous nous retrouvions devant tout. Eux [les plus jeunes] ont tout. Alors ils ne se retrouvent devant rien.
Voilà. C’était une explication.
Je pense que ça reflétait à peu près où on se trouvait, Martine et moi. On avait tout. Tellement de tout qu’on n’avait plus rien. Et on cherchait, encore.
Un travail, des études à temps plein, une vie sociale, familiale. Oui, on faisait partie (encore, d’ailleurs) de cette génération à qui tout doit arriver vite, et toujours. Et on en voulait encore plus.
On voulait créer.
Cette soirée-là, on a eu un bon moment. On a parlé de beaucoup de choses. C’était le début d’une belle complicité, le début d’une belle collaboration.
Beaucoup de choses sont restées de cette soirée-là, mais la plus grande séquelle fut tout de même notre envie de Bibliothéraper.
Nous n’avions pas encore trouvé de définition assez juste à notre goût que nous savions quand même pile ce vers quoi nous désirions nous enligner.
SOIGNER PAR LES LIVRES, c’est ce qu’on voulait.
Pendant plus de deux ans, ce projet nous a trotté dans la tête, 24 heures sur 24. Sans arrêt. Toujours.
Mais en chemin… on s’y est mal pris. On a commencé et recommencé des centaines de fois. On a abandonné, puis repris. Nos idées ont évolué, ont changé, se sont améliorées. On a passé des heures et des heures dans les bibliothèques de Montréal à essayer de se bourrer le crâne de théories littéraires et de romans salvateurs susceptibles d’aider le plus grand nombre de lecteurs.
On y a pensé, ça oui.
Mais on y a mal pensé.
Aujourd’hui, c’est le début d’une ère nouvelle. Nous avons fait des changements, accepté des propositions, avons été ouvertes à la nouveauté. Marjorie est arrivée en coup de vent dans la vie de Martine, puis dans la mienne. Pleine d’ambitions, elle a apporté un nouveau souffle à la concrétisation de tant d’idées. Passions communes, projets semblables, rien ne valait plus la peine que de s’investir à trois, désormais. Bon an mal an, notre envie de bibliothéraper s’est transformée en envie de partager.
Le Fil Rouge est à ce jour la version la plus concrète de nos ambitions.
La Bibliothérapie, mon chouchou depuis le début, n’est que très peu connue dans notre belle province et ce sera un défi que de tenter de démystifier le tout avec nos lecteurs assidus. S’embarquer dans ce projet, pour moi, ça voulait aussi dire avoir une chance de plus de promouvoir quelque chose qui me passionne et qui me fait du bien : lire.
M’investir, donc.
Il me semble que j’ai utilisé ce mot-ci trop souvent.
Et que, en même temps, je l’ai trop entendu.
Il me semble qu’on le prend trop à la légère.
Il me semble qu’on se donne le droit de le dire, sans toujours le penser ?
Combien de fois je me suis investie dans un projet ? Combien de fois j’ai dit « Oui, oui. » ? Combien de fois je me suis embarquée dans quelque chose ? Combien de fois j’ai commencé quelque chose ? Combien de fois j’ai continué quelque chose ? Combien de fois j’ai essayé? Combien de fois tout ça, sans jamais me rendre au bout ?
Combien de fois je m’en suis voulu de ne pas avoir été jusqu’à ce bout ?
Trop de fois.
Et il me semble surtout que je ne suis pas la seule à penser ceci.
Bien que la réalisation de ce projet fut étalée sur une longue période de temps et que le chemin emprunté fut bourré de tours, de détours et d’embuches. Quelque chose est bel et bien en branle bibliothérapeuthiquement parlant.
Bien vite, les articles fuseront de toute part concernant notre vision de la bibliothérapie. Restez à l’affût, participez, embarquez avec nous.
Lisez, surtout. Lisez, même si ce ne sont pas nos conseils littéraires que vous avez choisi d’écouter. Lisez même si vous n’avez besoin de personne pour vous motiver à le faire. Lisez et aimez lire, aimez faire aimer lire !
*Important : Dès demain, ne manquez le premier article qui vous en dira plus sur les façons de Bibliothéraper*

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