Month: janvier 2016

Ce qu’on a pensé de nos lectures Jeune adulte

Je suis tellement contente de voir la participation à notre défi littéraire de 2016. Vous avez été nombreux à nous écrire pour nous dire que vous alliez participer et honnêtement, ça nous fait bien plaisir. On espère le plus humblement vous inspirer à lire davantage et surtout à lire québécois! En voyant des vidéos comme celui-ci, on se dit qu’on peut réellement inciter les gens à découvrir des nouveaux genres et auteurs. Bonheur! Alors, voilà pour ce premier mois de l’année, le thème était Jeune Adulte. Voici donc ce que nous avons lu et ce que nous en avons pensé. N’hésitez pas à nous écrire dans les commentaires quelles ont été vos lectures et si elles vous ont plu. Pour ma part, j’ai lu Camille de Patrick Isabelle. Ce roman empreint de lumière traite de thèmes fort tragiques comme la violence conjugale. Le père de Camille est violent, manipulateur et complètement inapte. La jeune fille est donc élevée entourée de peur, de cri et de douleur. Elle cache ses bleus et tente par tous les …

Apocalypse bébé de Virginie Despentes : filature, sexe et explosions

Je ne suis vraiment pas le public cible des romans policiers. J’ai plutôt ouvert Apocalypse bébé parce que c’était de Virginie Despentes, enfant terrible de la littérature française, et non pas pour l’appartenance générique du roman. Eh bien, j’ai été servie ! Apocalypse bébé raconte l’histoire de deux détectives privées, Lucie et « L’Hyène », à la recherche de Valentine, adolescente parisienne en fugue. On se retrouve dans une dynamique « Sherlock/Watson », où La Hyène éblouit Lucie par ses qualités d’enquêtrice. Les deux femmes partent en mission à Barcelone pour mettre la main sur Valentine et la ramener à sa famille. Bien qu’écrit il y a presque 6 ans, le roman de Despentes est patent d’actualité : il s’y produit un attentat terroriste en plein cœur de Paris qui fait des centaines de victimes. C’est un attentat « juste parce que », semble dire Valentine, juste parce que la société fait chier. Dans Apocalypse bébé, on fait sauter le patriarcat blanc et raciste, l’institution élitiste et bourgeoise, la religion comme la surconsommation. C’est une colère violente qui anime la jeunesse française et …

Rencontre avec Marcel Barbeau

Dans la même lignée que mon précédent article, Ma vie par Isadora Duncan, voici le récit de ma «rencontre» avec l’artiste peintre Marcel Barbeau. Dans le passé, le nom Marcel Barbeau est certainement venu à mes oreilles plus d’une fois, sans que je ne lui porte une réelle attention, trop souvent noyé avec ceux d’autres automatistes tels que Paul-Émile Borduas, Jean-Paul Riopelle, Pierre Gauvreau ou Claude Gauvreau. Marcel Barbeau fût l’un des quinze signataires du manifeste le Refus global en 1948. Il y a près de deux mois, j’ai participé à un séminaire de peinture, offert ici à Percé, dirigé par le peintre Jimmy Perron, originaire de l’Isle-aux-Coudres dans Charlevoix (Baie-Saint-Paul). Un certain matin, Jimmy nous invite à choisir une image/photo à partir de laquelle nous esquisserons quelques croquis, pour ensuite entamer un tableau issu des impressions laissées par ces croquis. Après avoir vogué quelques minutes dans ma banque d’images, je me suis arrêté sur une photographie en noir et blanc où apparaissent plusieurs automatistes. La photo a été prise lors de la seconde exposition …

L’univers d’enfants à travers le regard d’adulte

Je n’ai pas de genre littéraire favoris, pour ainsi dire, mais j’affectionne particulièrement certains types d’écriture, certains types de narration. L’un des genres qui vient particulièrement me chercher est celui où l’auteur fait parler un enfant, où ce sont les réflexions, les états d’âmes et les actions d’un enfant qui sont mis en mots. Je trouve que ça prend un talent et une plume bien particulière pour être capable d’aussi bien rendre tout ce qui peut bien se tramer dans la tête d’un jeune. C’est avec Émil Ajar et Momo ( La vie devant soi, Romain Gary) qu’a commencé mon amour pour ce type de récit, oeuvre qui, dans son genre, est encore bien difficile à égaler à ce jour. Il va donc sans dire que, en recevant une copie épreuve de Le monde par-dessus la tête de Caroline Paquette, j’avais quelques attentes. Le quatrième de couverture se lit ainsi Organisées en triptyques, trois novellas se répondent pour illustrer et décrypter ce qui fait l’essence d’un univers d’enfants. Une chasse-galerie inversée, vue depuis un party de Noël, …

Edgar Allan Poe ou les lectures inoubliables

Il y a de ces auteurs qui nous marquent à différentes étapes de notre vie. Enfant, je me suis éprise de la lecture grâce aux J’aime lire, à la Courte Échelle, au Club des Baby-Sitters et aux Frissons. Préado, je me suis tournée vers Anique Poitras, Judy Blume et bien d’autres. Puis, ado intense et très créative, j’ai découvert l’univers sombre de Poe qui convenait bien à la gamine contrariée que j’étais devenue. Le monde tel que je le connaissais changeait à vive allure, la vulnérabilité et la poésie des Nouvelles histoires extraordinaires m’allaient bien. J’ai dévoré ces nouvelles, un été durant, soir après soir avant de m’endormir et développé une fascination pour le personnage qu’il aspirait à être. Poe et moi, on se comprenait. Il maîtrisait l’art de mélanger le beau au moche, l’ingratitude de mon adolescence l’en remerciait. À ma lecture, je le soupçonnais tourmenté et le cerveau toujours en ébullition, des questions plein la tête, tout le temps. Cet été-là, Poe me donnait la permission de vivre ma tristesse, mes réflexions et …

L’Ensorceleuse de Pointe-Lévy : quand le folklore d’ici rencontre la fantasy

Ceux et celles qui me connaissent bien (ou qui ont appris à me connaître à travers mes articles!) savent que j’adore les littératures de l’imaginaire, plus particulièrement le fantastique et la fantasy. Concernant cette dernière, j’aime lorsqu’elle se déroule dans un univers inventé de toutes pièces, bien sûr, mais j’aime encore plus lorsque l’auteur sait rattacher sa magie et ses créatures à une véritable époque de notre histoire. Une fantasy se déroulant au Québec du XIXe siècle, vous y auriez pensé, vous? C’est pourtant ce qu’a construit l’auteur Sébastien Chartrand dans son roman L’Ensorceleuse de Pointe-Lévy, premier tome prometteur d’une trilogie publiée chez Alire et intitulée Le crépuscule des arcanes. Cela faisait déjà un petit moment que ce roman m’intriguait et, depuis que j’avais mis la main dessus lors du (désormais) fameux événement littéraire du 12 août, je n’attendais que le bon moment pour pouvoir me plonger dans son univers. J’ai dévoré les 434 pages du bouquin en quelques jours seulement, à travers le fignolage de mon mémoire de maîtrise, mes nombreux blitz d’écriture et …

Autour des livres : Rencontre avec Marika G, collaboratrice chez Le fil rouge

Connaissez-vous le questionnaire de Proust ? Il s’agit de questions posées par l’auteur Marcel Proust, principalement connu pour sa majestueuse oeuvre À la recherche du temps perdu. Celles-ci permettent de mieux comprendre ou connaitre quelqu’un. Dans ce questionnaire, on y trouve des questions telles que La fleur que j’aime ou Mes héroïnes préférées dans la fiction. L’animateur littéraire Bernard Pivot s’est inspiré de ce questionnaire pour créer le sien, qu’il faisait passer à ses invités à son émission Bouillons de culture. C’est ainsi que m’est venue l’idée de créer un questionnaire Le fil rouge où on pourrait en apprendre davantage sur une personne, et ce, au sujet de ses habitudes de lecture, de création, d’organisations et au niveau de ses préférences littéraires. Cette semaine, on vous présente Marika, notre collaboratrice!  1. Quel est ton premier souvenir en lien avec la lecture? Ma mère. Sous mon œil, la littérature vu le jour sous la forme de ma mère. Le livre, c’était elle. La bibliothèque, c’était un constituant de sa personne. J’étais fascinée par ce rite qu’elle …

Scarlett O’Hara et moi

Lorsque j’ai atterri à Atlanta, j’ai tout de suite senti que je mettais les pieds dans une partie des États-Unis à part. Évidemment, on parle souvent des américains comme s’il faisait partie d’un seul bloc uni, mais les États-Unis sont un pays gigantesque, composé d’autant d’états que de cultures différentes. Cependant, le sud a un héritage particulièrement distinct des autres régions, en partie à cause de son antécédent colonial (France, Espagne..), son économie anciennement et tragiquement basée sur l’esclavage et son séparatisme pendant la guerre de Sécession. Le Sud, mélange de différentes cultures, est imprégné d’une histoire très forte, encore présente partout, comme si les habitants préféraient rester dans une douce nostalgie du passé au lieu de se tourner vers la modernité excessive comme à New York ou Los Angeles. Mais surtout, le Sud se démarque par une place accrue donnée à la création artistique : musique, littérature, arts visuels… les arts sont partout, vivants et merveilleux. Des arts d’antan et traditionnels, mais qui continuent à être actualisés par les jeunes artistes. Dans un Saloon au bord …

Le pouvoir des mots

On a tous une arme indestructible en nous. Une arme si puissante qu’elle peut blesser même le plus puissant du haut de ses six pieds. Ce pouvoir est la parole, mais plus précisément les mots. On entend souvent que les mots blessent et cela ne pourrait pas être plus vrai. Par contre, ils ne font pas que détruire les gens, les mots servent aussi à les inspirer. Si on utilise les bons mots alors on peut faire beaucoup de bien. C’est la raison pour laquelle on aime tant lire certains livres, car ils nous transportent dans des univers inconnus et nous font rêver. On lit divers mots par jour qui ont diverses fonctions ou classes de mots. Chaque domaine a son propre lexique. On ne les comprend pas toujours, mais c’est pour cela qu’on apprend à tous les jours. On élargit notre banque de lexique au fils des années. Ma maman m’a toujours dit que l’on a un vocabulaire plus riche si on prend le temps de lire. Par contre, cela ne veut pas dire que lire …

L’orangeraie, une histoire d’actualité

Une amie m’a conseillé de lire L’orangeraie de Larry Tremblay il y a quelques mois. Depuis cette discussion, je l’ai contemplé en librairie à maintes reprises, puis finalement acheté. J’ai apprécié cette lecture de la première page à la cent-soixantième par son écriture charmante et directe. Cet ouvrage m’a fait ressentir un amas d’émotions différentes allant de la joie à la nostalgie, à la tristesse, émotions parfois difficiles à camoufler, surtout lors de mes séances de lectures quotidiennes dans le métro. L’orangeraie, c’est l’histoire de deux jeunes jumeaux, Aziz et Amed, vivant quelque part au Moyen-Orient sur l’Orangeraie familiale avec leurs parents. La vie semble paisible dans leur petit coin de paradis, jusqu’au moment où tout bascule, où la guerre supprime toutes traces de sérénité et tache le destin de rouge de cette famille. C’est la démonstration d’une union entre deux frères dont leur enfance s’efface pour laisser la place à un destin beaucoup plus noir que prévu, c’est l’histoire d’une enfance volée par les injustices de ce monde. « Il régnait dans la maison une …