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S’aimer un peu plus, à tout jamais

Il y a de ces livres qui nous bercent depuis l’enfance. Ceux qui façonnent notre manière de penser, d’agir et de vivre en société. Ce sont des histoires simples qui nous font rire et pleurer par leur façon de traiter le quotidien avec autant de distinction. Et par leur sensibilité, ils traversent les années et les courants pour marquer les générations à venir. Parmi ces rares œuvres se distingue un récit éternel : Little Women, de Louisa May Alcott. Qui n’a jamais rêvé de faire partie d’une telle famille? D’être de ces bals, d’écouter Beth jouer au piano ou de s’enflammer comme Jo sait si bien le faire? Encore aujourd’hui, nombre de mes amies me rappellent que Little Women a été un point tournant dans leur vie; c’est ce qui leur a permis de s’aimer en tant que femme dans une société dictée par des hommes. Porté à l’écran par la talentueuse Greta Gerwig et regroupant une distribution cinq étoiles, Little Women bénéficie d’un élan de popularité auprès des jeunes et des plus vieux. Snobé …

Tous mes amis sont des super héros

Tous mes amis sont des superhéros, ou le super pouvoir d’Andrew Kaufman

Au dernier salon du livre, j’ai passé beaucoup de temps à jaser avec Antoine Tanguay, le directeur des Éditions Alto. J’étais avec mon copain et ma belle-mère, et cette dernière, qui n’aime habituellement pas vraiment lire, lui a demandé une suggestion de lecture. À la suite de son conseil, Tous mes amis sont des superhéros d’Andrew Kaufman a réussi l’impossible : en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ma belle-mère m’a prêté le livre en me disant qu’elle l’avait déjà terminé. Il s’agit d’une toute petite plaquette, mais elle l’a dévorée… et moi aussi! Comme chaque fois, ce (micro) roman des Éditions Alto (ma maison d’édition préférée parce qu’elle a toujours LE roman parfait selon mon humeur) m’a complètement subjuguée. L’origine des super pouvoirs Comme le résume si bien Virginie Pérucaud dans une précédente critique de Kaufman : « C’est l’histoire d’amour entre Tom et Super-Perfectionniste. Le jour de leur mariage, Super-Hypno, jaloux, hypnotise Super-Perf pour qu’elle ne voit plus Tom. Celui-ci devient donc sélectivement invisible, ce qui est bien ennuyeux. » …

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Trente arpents de terre

J’ai une affection particulière pour tout ce qui entre dans la catégorie de littérature québécoise. J’aime encourager les auteurs d’ici qui n’ont rien à envier aux autres auteurs francophones. Je choisis la plupart du temps des œuvres récentes, mais il m’arrive de me laisser tenter par des livres plus anciens. Publié en 1938, Trente arpents de Philippe Panneton, plus communément appelé Ringuet, est un de ces classiques québécois indémodables qui traverse les époques. Un homme et sa terre On suit Euchariste Moisan à travers les années, passant d’un jeune homme plein d’ambition et de volonté à un vieil homme borné et étouffé par sa vieillesse. Au fil des saisons, des enfants et de la rude vie d’un homme de campagne, ce personnage se perd et ne finit que par vivre à travers sa terre, son véritable amour. Cette terre, qui lui a été léguée par son oncle, devient sa seule raison d’exister et c’est pour elle qu’il fait des choix qui briseront tout ce qu’il a bâti, y compris lui-même. « Il était content de …

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Une sorte de lumière qui éblouit

Directe, étonnante et passionnée, la prose de Maude Veilleux sort de l’ordinaire par sa singularité. Sa poésie happe, déchire, surprend, tout en étant hyper accessible. Pour ma part, c’est par son premier recueil – au titre peu conventionnel –, Les choses de l’amour à marde (2013), que j’ai découvert cette brillante écrivaine il y a quelques années. Récemment, plusieurs ami.e.s m’ont vanté en long et en large les mérites de son plus récent recueil paru en juin dernier aux éditions de l’Écrou et intitulé Une sorte de lumière spéciale. J’ai à nouveau été comblée par la plume non conformiste de l’autrice grâce à ce dernier recueil d’une puissance qui éblouit tellement qu’on en devient presque aveugle d’émerveillement. Revendiquer le droit d’être trash  Originaire de la Beauce, Maude Veilleux se réclame, dans son dernier ouvrage, d’une esthétique trash et critique le fait que beaucoup d’intervenants du milieu littéraire ont levé le nez sur son style d’écriture parce qu’ils l’ont trouvé trop glauque, trop sale. Or, l’écrivaine provient d’un milieu ouvrier plutôt pauvre, un milieu «de cowboys du Québec …

Visages dionysiaques: à chacun sa pastille de goût

Parfois, quand je vois un livre, je sens qu’il va me parler! En voyant celui-ci, je savais qu’il s’agissait d’un livre pour moi juste avec le titre: Visages dionysiaques. Un titre évocateur puisqu’il parle de visages et du dieu grec Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès. Un livre qui correspond à mes deux passions: la lecture et le vin!  Dans ce recueil de nouvelles publié par l’Interligne, l’auteur, Laurent Fadanni, nous propose vingt différents personnages selon vingt vins différents. Comme quoi le vin a plus de caractère que l’on peut le penser.  À chacune des nouvelles, l’auteur nous donne d’abord la fiche du vin dont il s’est inspiré, et s’ensuit un texte unique.  Ma pastille de goût   D’abord sceptique, je ne croyais pas possible de trouver vingt personnalités différentes pour correspondre à des vins. Il faut croire que je ne suis pas encore une experte et qu’il me faudra plus de visite dans l’espace cellier, puisque l’auteur s’en ait tiré haut la main. Il nous transporte dans ce qui pourrait …

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Morceaux d’ongles et de sang de bien d’autres filles, par Josée Yvon

Avec un titre comme Travesties-kamikaze, Josée Yvon m’avait d’ores et déjà intriguée, charmée, semi-choquée. Mais je n’avais encore rien lu. Encore d’aujourd’hui, je me sens choyée d’avoir découvert l’autrice, qui demeure bien présente dans le portrait culturel québécois actuel: célébrée par le milieu littéraire, notamment par Martine Delvaux, revivant à travers des poètes qui s’en inspirent, comme Marjolaine Beauchamp ou Chloé Savoie-Bernard, reliée selon certain.e.s à l’œuvre de Nelly Arcan et réintégrée dans les nouveautés littéraires par les éditions Les Herbes rouges. Très moderne 1980 Alors que je commence la lecture du recueil, une vague de bonheur monte en moi à partir du ventre: revendications poétiques, colère habillée de froufrous, ambiances tamisées de bar crados et instants bien trash. Quelle fut ma surprise alors que, avare de plus de Josée Yvon, j’ai appris qu’elle était décédée en 1994 à cause du sida! Pourtant, ce texte est tout à fait pertinent en 2020 et j’ai tendance à croire qu’il en choquera encore plusieurs. À noter que rien ne semble inventé et d’ailleurs la préface nous met …

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L’éternelle pertinence de Nelly Arcan

2019: Dix ans se sont écoulés depuis le suicide de l’autrice Nelly Arcan, le 24 septembre 2009. Comme bien d’autres, j’ai découvert Nelly Arcan sur le tard, cinq ans après son décès. Pour ma part, c’est son roman posthume Burqa de chair qui m’a initiée à sa prose si puissante. Je suis tout de suite tombée en admiration devant cette autrice dont l’écriture décrivait avec une justesse déconcertante plusieurs réalités vécues par les femmes. Après Putain, Folle et Paradis clef en main, je me suis lancée dans la lecture d’ouvrages portant sur son œuvre et publiés après son décès. En effet, Nelly Arcan a fait couler beaucoup d’encre depuis 2009; les ouvrages analysant ses écrits, son apport à la littérature et sa contribution au féminisme québécois sont multiples. Plusieurs m’ont captivée presque autant que les romans de l’autrice. C’est donc avec grand intérêt que je me suis lancée dans la lecture du roman Mon ennemie Nelly de Karine Rosso, autofiction qui retrace l’impact de Nelly Arcan dans la vie de l’autrice. Une écrivaine omniprésente Karine Rosso y …

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Les clubs de lecture… Partager avant tout!

Comme la plupart des lectrices et des lecteurs, j’aime beaucoup discuter de mes coups de cœur et de mes déceptions littéraires. Au fil des ans, j’ai réussi à m’entourer d’ami.e.s qui partagent ma passion pour les livres et, à la longue, j’en suis venue à cultiver un goût pour les clubs de lecture. Voici un tour d’horizon de ce qui est possible dans ce domaine. Les débuts: le club de lecture amical Avec mon groupe d’ami.e.s, nous avons un club de lecture amical «non officiel», c’est-à-dire qu’il se forme au besoin quand une publication paraît et intéresse plusieurs d’entre nous. On le réactive au fil des ans, ce qui nous donne des rencontres vraiment irrégulières (ça peut aller de deux fois dans une année à une fois aux deux ans!), avec un groupe à configuration variable, selon les intéressé.e.s par la lecture choisie. La première fois que j’y ai été conviée (en 2012!), nous avions lu Charlotte before Christ, d’Alexandre Soublière et, la dernière fois (à l’hiver 2019), c’était La route du lilas, d’Éric Dupont. …

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La supplication à travers les yeux des victimes de Tchernobyl

En mai dernier, j’ai été happée, comme plusieurs autres, par la mini-série Tchernobyl de HBO qui revisite l’accident nucléaire de 1986. Cette série n’y va pas de main morte et ne camoufle pas ce qui est réellement arrivé, comme ça a été fait par le passé. J’en suis sortie bouleversée, et dans mes recherches pour en apprendre encore plus, je suis tombée sur le fabuleux livre de Svetlana Alexievitch, La Supplication. L’horreur de la vérité Ce livre, qui prend la forme d’un documentaire littéraire, utilise les voix des victimes de Tchernobyl pour raconter leur histoire. Pendant les dix années suivant l’accident, l’autrice a interrogé des témoins, des victimes et des survivants de ce qui s’est passé lors de cette journée fatidique. Elle a récolté des témoignages bouleversants qu’elle nous transmet à travers son œuvre. Ma collègue du blogue, Nathalie Slupik, a d’ailleurs écrit un article en 2017 sur le travail formidable de Svetlana Alexievitch que je vous invite à aller lire de ce pas. Cette vision nouvelle et poignante de la catastrophe, qui est également …

Une fille pas trop poussiéreuse

Apocalypse 2.0: une fille pas trop poussiéreuse

« Tout le monde meurt tout le temps, mais encore plus depuis la fin du monde. » (p. 11) Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours aimé les univers post apocalyptiques. J’ai même eu un ex (un peu trop crack-pot, par contre) qui me racontait ses plans de bunkers en prévision d’une fin du monde potentielle. Je n’ai jamais été vraiment d’accord avec ça, par contre: moi, si le monde implosait et que la vie telle que nous la connaissions se terminait, je ne m’enfermerais pas dans un bunker. J’irais dehors et je m’adapterais (ou pas). Tant qu’à mourir et à voir tous mes proches disparaître, aussi bien que ça dure le moins longtemps possible… Le livre Une fille pas trop poussiéreuse de Matthieu Simard raconte justement une fin du monde 2.0 qui s’étire sur quatre longues années pour le protagoniste. On n’y trouve rien des grands classiques du mythe de l’apocalypse: il n’y a pas d’anges qui descendent du ciel, pas de trompettes, pas de grêle de sauterelles. Juste une grosse couche de …