All posts tagged: littérature

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Une autrice et son œuvre : Heather O’Neill

Heather O’Neill fait partie de ces écrivains dont le talent s’apparente à celui des magiciens. Née à Montréal en 1973 d’un père québécois et d’une mère américaine, Heather O’Neill connaît une enfance difficile. Après le divorce de ses parents et quelques années à suivre sa mère dans ses péripéties en Amérique, Heather O’Neill s’établit à Montréal avec ses sœurs et leur père. Ce dernier, très pauvre, trimbale ses enfants d’appartement en appartement, chacun aussi minable que le précédent. La vie de la future autrice est alors ponctuée de violence, entre les explosions colériques du paternel, ses punitions absurdes et les tribulations des quartiers défavorisés de la ville. Mais la petite Heather a une force inébranlable en elle : elle sait déjà qu’elle va écrire. Elle se voit devenir une grande écrivaine et y croit dur comme fer. Elle avait bien raison. Lullabies for Little Criminals Avant de connaître un franc succès, ce livre fut d’abord rejeté plusieurs fois, qualifié d’impossible à publier et bon pour la poubelle par certains éditeurs. Premier roman d’Heather O’Neill, il est …

Tous mes amis sont des super héros

Tous mes amis sont des superhéros, ou le super pouvoir d’Andrew Kaufman

Au dernier salon du livre, j’ai passé beaucoup de temps à jaser avec Antoine Tanguay, le directeur des Éditions Alto. J’étais avec mon copain et ma belle-mère, et cette dernière, qui n’aime habituellement pas vraiment lire, lui a demandé une suggestion de lecture. À la suite de son conseil, Tous mes amis sont des superhéros d’Andrew Kaufman a réussi l’impossible : en moins de temps qu’il n’en faut pour le dire, ma belle-mère m’a prêté le livre en me disant qu’elle l’avait déjà terminé. Il s’agit d’une toute petite plaquette, mais elle l’a dévorée… et moi aussi! Comme chaque fois, ce (micro) roman des Éditions Alto (ma maison d’édition préférée parce qu’elle a toujours LE roman parfait selon mon humeur) m’a complètement subjuguée. L’origine des super pouvoirs Comme le résume si bien Virginie Pérucaud dans une précédente critique de Kaufman : « C’est l’histoire d’amour entre Tom et Super-Perfectionniste. Le jour de leur mariage, Super-Hypno, jaloux, hypnotise Super-Perf pour qu’elle ne voit plus Tom. Celui-ci devient donc sélectivement invisible, ce qui est bien ennuyeux. » …

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Les employés d’Olga Ravn, être humain ou pas?

Au début de l’année, je me suis donné comme « résolution » de lire plus de genres que je n’ai pas l’habitude de lire, comme du fantastique, de l’horreur, du policier et de la science-fiction. J’ai une amie qui est probablement la plus grande admiratrice de la maison d’édition La Peuplade. Elle m’a rapidement convaincue de lire Les employés d’Olva Ravn, une danoise de 33 ans, quand il est sorti en librairie début février. Il est publié sous la collection « Fictions du Nord » où l’on retrouve d’ailleurs Agathe d’Anne Cathrine Bomann et Fair-Play de Tove Jansson. Une dystopie où le mystère est maître Dans une écriture en fragments, la plume d’Olga Ravn nous plonge à l’intérieur d’une dystopie moderne. Dans un futur plus ou moins lointain, à des centaines de milliers de kilomètres de la planète Terre, des humains et des ressemblants (que l’on peut comparer à des robots hyper réalistes) travaillent sur le six millième vaisseau et viennent de découvrir la Nouvelle Découverte où la neige brûle la langue. Les humains et les ressemblants …

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Trente arpents de terre

J’ai une affection particulière pour tout ce qui entre dans la catégorie de littérature québécoise. J’aime encourager les auteurs d’ici qui n’ont rien à envier aux autres auteurs francophones. Je choisis la plupart du temps des œuvres récentes, mais il m’arrive de me laisser tenter par des livres plus anciens. Publié en 1938, Trente arpents de Philippe Panneton, plus communément appelé Ringuet, est un de ces classiques québécois indémodables qui traverse les époques. Un homme et sa terre On suit Euchariste Moisan à travers les années, passant d’un jeune homme plein d’ambition et de volonté à un vieil homme borné et étouffé par sa vieillesse. Au fil des saisons, des enfants et de la rude vie d’un homme de campagne, ce personnage se perd et ne finit que par vivre à travers sa terre, son véritable amour. Cette terre, qui lui a été léguée par son oncle, devient sa seule raison d’exister et c’est pour elle qu’il fait des choix qui briseront tout ce qu’il a bâti, y compris lui-même. « Il était content de …

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Une sorte de lumière qui éblouit

Directe, étonnante et passionnée, la prose de Maude Veilleux sort de l’ordinaire par sa singularité. Sa poésie happe, déchire, surprend, tout en étant hyper accessible. Pour ma part, c’est par son premier recueil – au titre peu conventionnel –, Les choses de l’amour à marde (2013), que j’ai découvert cette brillante écrivaine il y a quelques années. Récemment, plusieurs ami.e.s m’ont vanté en long et en large les mérites de son plus récent recueil paru en juin dernier aux éditions de l’Écrou et intitulé Une sorte de lumière spéciale. J’ai à nouveau été comblée par la plume non conformiste de l’autrice grâce à ce dernier recueil d’une puissance qui éblouit tellement qu’on en devient presque aveugle d’émerveillement. Revendiquer le droit d’être trash  Originaire de la Beauce, Maude Veilleux se réclame, dans son dernier ouvrage, d’une esthétique trash et critique le fait que beaucoup d’intervenants du milieu littéraire ont levé le nez sur son style d’écriture parce qu’ils l’ont trouvé trop glauque, trop sale. Or, l’écrivaine provient d’un milieu ouvrier plutôt pauvre, un milieu «de cowboys du Québec …

Visages dionysiaques: à chacun sa pastille de goût

Parfois, quand je vois un livre, je sens qu’il va me parler! En voyant celui-ci, je savais qu’il s’agissait d’un livre pour moi juste avec le titre: Visages dionysiaques. Un titre évocateur puisqu’il parle de visages et du dieu grec Dionysos, dieu de la vigne, du vin et de ses excès. Un livre qui correspond à mes deux passions: la lecture et le vin!  Dans ce recueil de nouvelles publié par l’Interligne, l’auteur, Laurent Fadanni, nous propose vingt différents personnages selon vingt vins différents. Comme quoi le vin a plus de caractère que l’on peut le penser.  À chacune des nouvelles, l’auteur nous donne d’abord la fiche du vin dont il s’est inspiré, et s’ensuit un texte unique.  Ma pastille de goût   D’abord sceptique, je ne croyais pas possible de trouver vingt personnalités différentes pour correspondre à des vins. Il faut croire que je ne suis pas encore une experte et qu’il me faudra plus de visite dans l’espace cellier, puisque l’auteur s’en ait tiré haut la main. Il nous transporte dans ce qui pourrait …

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Un merveilleux conte sur l’amitié et la bienveillance: Les trois petits loups (et une belle truie), de Marie Demers

Après avoir déjà démantelé deux contes célèbres pour en offrir des versions «culottées» parues en 2019 sous les titres Le Petit Capuchon Bleu (et le loup qui voulait s’appeler Jennifer) et Peau de vache (ou La Princesse qui voulait épouser son papa) (pour mon article, c’est ici!), la prolifique autrice jeunesse Marie Demers nous revient avec un troisième conte, tiré cette fois-ci des Trois petits cochons, intitulé Trois petits loups (et une belle truie).  Je l’attendais tellement, ce troisième Conte culotté! Et je n’ai absolument pas été déçue. Repenser Les trois petits cochons Dans Trois petits loups (et une belle truie), il n’y a pas de grand méchant loup, vous l’aurez bien deviné, mais plutôt une belle grosse truie à la personnalité chaleureuse, généreuse et pétillante appelée Isabelle. Il n’y a pas non plus de petits cochons qui vivent dans des maisons de paille, de bois et de brique, mais bien des petits loups – Jean-Loup le sportif, Wolfgang l’intello et Mahigan le père débordé. Et finalement, aucun de ces personnages n’est bêtement méchant ou gentil et aucun …

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Quelques lectures pour passer à travers de l’isolement social

Avec la crise qui sévit en ce moment, l’équipe du Fil rouge comprend à quel point il peut être difficile de vivre l’isolement social, surtout lorsqu’on est coincé dans un petit appartement montréalais. Entre fileuses, nous avons discuté de ce qui nous aidait en ce moment et des lectures qui nous permettaient de nous évader quelques heures. Nous avons décidé de partager ces découvertes avec vous en espérant vous apporter un peu de douceur pendant ce dur moment. Les trucs et les lectures de Nathalie Se plonger dans un pavé, une grande histoire, est toujours idéal pour s’évader. Voici quelques-uns de mes préférées: Americanah ou L’autre moitié du soleil de Chimamanda Ngozi Adichie, Jane Eyre de Charlotte Brontë, ou encore Anna Karénine de Léon Tolstoï. Ce qui m’aide le plus à combattre l’anxiété occasionnée par cette période, c’est de me couper des médias, mais aussi des réseaux sociaux où on entend parler de la situation tout autant. Quand je me connecte sur Instagram ces temps-ci, j’essaie de trouver des comptes qui partagent des textes ou des illustrations …

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Trois lectures hivernales à lire lorsque le printemps tarde

Avec l’arrivée tardive du printemps,j’ai décidé de me plonger dans des lectures à thématique hivernale, histoire d’avoir froid, pour encore quelques moments. J’ai sélectionné trois romans qui m’ont impressionnée, certains il y a déjà quelques années,  et dont l’écriture et les thèmes de l’hiver et du froid sont restés ancrés longtemps dans ma tête. J’aime toujours lire des romans qui concordent bien avec le temps de l’année. Impossible donc de lire ce que je vous propose au mois de juillet. Nord Alice, de Marc Séguin Publié en octobre 2015 chez Leméac, Nord Alice a été pour moi une véritable introduction à la littérature québécoise. Nous nous retrouvons dans une histoire où le narrateur laisse derrière lui une tout autre vie. Dans le nord du Québec, nous découvrons un territoire plus que froid, complètement différent et pas toujours  aussi romantique qu’on pourrait le penser. Marc Séguin possède une écriture simple qui reflète des réalités puissantes et illustre bien la réalité des habitants du Nord. C’est un roman que j’ai adoré et que je recommande à tous …

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Morceaux d’ongles et de sang de bien d’autres filles, par Josée Yvon

Avec un titre comme Travesties-kamikaze, Josée Yvon m’avait d’ores et déjà intriguée, charmée, semi-choquée. Mais je n’avais encore rien lu. Encore d’aujourd’hui, je me sens choyée d’avoir découvert l’autrice, qui demeure bien présente dans le portrait culturel québécois actuel: célébrée par le milieu littéraire, notamment par Martine Delvaux, revivant à travers des poètes qui s’en inspirent, comme Marjolaine Beauchamp ou Chloé Savoie-Bernard, reliée selon certain.e.s à l’œuvre de Nelly Arcan et réintégrée dans les nouveautés littéraires par les éditions Les Herbes rouges. Très moderne 1980 Alors que je commence la lecture du recueil, une vague de bonheur monte en moi à partir du ventre: revendications poétiques, colère habillée de froufrous, ambiances tamisées de bar crados et instants bien trash. Quelle fut ma surprise alors que, avare de plus de Josée Yvon, j’ai appris qu’elle était décédée en 1994 à cause du sida! Pourtant, ce texte est tout à fait pertinent en 2020 et j’ai tendance à croire qu’il en choquera encore plusieurs. À noter que rien ne semble inventé et d’ailleurs la préface nous met …