Month: août 2018

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Un immense retour en arrière: Sakura, la chasseuse de cartes!

C’est en tombant complètement par hasard sur un épisode du dessin animé Sakura  la chasseuse de cartes (ou Sakura Card Captor) que j’ai eu envie de relire les célèbres mangas (lus, relus et relus encore durant mon enfance), qui ont inspiré la série. Grande fervante des Sailor Moon, ce fut pourtant Sakura ma favorite: étant peu familière avec les mangas, ce fut justement la découverte de son univers qui m’a encouragée à entreprendre d’autres découvertes dans le même genre littéraire (qui malheureusement, comme nous le verrons plus bas, cela n’a pas vraiment porté fruit par la suite… Mais bon, j’aurai tout de même essayé!) Qui est Sakura? Le lecteur fait la connaissance de la jeune Sakura, étudiante résidant dans une ville fictive du Japon (Tomoyeda) en compagnie de son père et de son grand frère. Le quotidien de la jeune fille sera un jour chamboulé par une curieuse découverte qu’elle fera un après-midi dans la bibliothèque de son père: le livre de Clow, dont elle n’avait jamais entendu parler auparavant. En ouvrant celui-ci, plusieurs cartes s’envolent aussitôt par la …

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Apologie de la nature et de l’anticonformisme : Walden ou la vie dans les bois

Le minimaliste est assez tendance par les temps qui courent. Les ouvrages et les blogues sur le sujet pullulent et nous donnent tous les trucs indispensables pour faire le tri de nos possessions et désencombrer le fouillis qui règne dans nos espaces de vie. Pourtant, bien que j’aie moi-même usé de certains de ces trucs, ces lectures me laissent souvent sur ma faim. J’avais envie d’une lecture davantage réflexive, moins axée sur les étapes à suivre pour devenir le parfait minimaliste, mais plutôt sur la philosophie de vie dont découlent la simplicité et le minimalisme. Je me suis donc tournée vers Walden ou la vie dans les bois de Henry David Thoreau, une œuvre phare ayant nourri, entre autres, la pensée écologiste moderne, les mouvements de retour à la terre et de simplicité volontaire. Prémices de l’oeuvre Le récit, mêlant autobiographie, observations, philosophie, spiritualité, poésie et critique sociale, relate l’ambitieuse expérience de Thoreau qui décida, au printemps 1845, de s’exiler dans les bois près de l’étang de Walden pour vivre un quotidien guidé par les différents …

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Vivre cent ans: se réconcilier avec l’inévitable sénescence

Quel lien entretenez-vous avec l’écoulement du temps ? Êtes-vous serein avec le passage des années dans votre vie ? Pour ma part, j’ai toujours trouvé la question du vieillissement intéressante, mais également effrayante. Probablement parce que l’on sait qu’on ne peut y échapper mais aussi parce que dans notre société aux mœurs parfois douteuses, on dépeint souvent la vieillesse comme un phénomène négatif. La vieillesse, c’est la perte de la beauté, la perte de la santé, la perte de la mobilité… Pendant mon baccalauréat en biologie, je m’intéressais beaucoup à toute la complexité du processus biologique derrière le vieillissement. Avec toutes les connaissances déjà acquises dans les dernières années sur le sujet et les recherches qui continuent d’en faire émerger de nouvelles, on se questionne de plus en plus à savoir si un jour l’être humain aura la possibilité d’être immortel!  Malgré que ce genre de nouvelle sensationnaliste fait souvent son apparition dans les médias, il y a une nuance importante à apporter. La plupart des recherches n’ont pas comme but de trouver un remède …

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Quand la vie perd son sens, comment retrouver sa légèreté

N’étant pas la plus grande lectrice de romans graphiques, je ne croyais pas un jour écrire un article portant sur ce genre littéraire. Or, dans le cas de La légèreté, je trouvais inévitable de partager ce coup de cœur. La scénariste et illustratrice de La légèreté est Catherine Meurisse, dessinatrice à Charlie Hebdo. Au moment de l’attentat contre le journal, elle y travaille depuis près de 10 ans. Or, ce 7 janvier 2015, elle arrive en retard à la conférence de la rédaction et survie à l’attentat alors que ses collègues, amis et mentors sont tués et blessés à l’intérieur des lieux. Dans la Légèreté, elle explique son processus pour guérir de l’immense blessure créée par cet événement tragique et retrouver sa légèreté. La légèreté, c’est tout ce que j’ai perdu le 7 janvier 2015 et que j’essaie de retrouver. La légèreté, c’est aussi le dessin. L’art comme remède à la douleur Vivant un profond traumatisme à la suite de ces événements, Catherine Meurisse dépeint, dans la première partie, les dix mois qui suivent l’attentat alors qu’elle est confuse …

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Suite Argentine : revivre après le deuil

Affligée par le décès de son amoureux, Élise aspire à revivre en rejoignant sa meilleure amie en Argentine malgré son tempérament peu aventureux. Elle cherche à s’éloigner pour mieux ressentir, capter les subtilités d’un quotidien qui n’est pas le sien, vivre dans le moment présent, porter son attention ailleurs plutôt que sur ce passé rempli de souffrances, de souvenirs qui ne sont plus partagés. Son désir pressant d’inspiration, d’émerveillement et d’être en pâmoison a résonné en moi, me retrouvant un peu trop bien dans ce personnage en quête d’un mieux-être, cette chose indescriptible et impalpable qui nous anime tous. Les premières lignes ont su faire écho à ce plaisir d’être ébahi par ce qui nous entoure: « Tout m’étonne, me fascine, depuis les montagnes aux flancs rose, verts et ocres, piqués de cactus géants, postés en sentinelles d’un bout à l’autre de l’horizon, jusqu’aux murs de pierres parfaitement droits, érigés sans mortier selon un usage pratiqué depuis des temps immémoriaux […]. » p.11. Découvrir l’Argentine Elle tient à décrire dans un journal cette rencontre argentine, transcrire ce …

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De vraies grandes résistances : Le jeu de la musique

Je suis toujours étrangement heureuse d’entrer dans les meilleurs livres dix mois après tout le monde: ça me donne l’impression de les faire durer plus longtemps. J’ai travaillé un bon bout de temps dans le milieu communautaire. On y trouve de ces personnes coriaces, d’anciennes militantes recyclées en directrices générales, encore brusques dans leurs façons, un peu épuisées, pas capables de lâcher le morceau, pas en guerre avec leur conseil d’administration mais pas loin (ça vient par vagues), magnifiques dans leur détermination et épineuses dans leurs retranchements. Je les ai toujours enviées de savoir ou d’avoir su très tôt où se pitcher. D’avoir su par où commencer et comment continuer. À côté de leur trajectoire, mon propre parcours erratique et franchement pas rapport me semble, même aujourd’hui où je suis contente de faire ce que je fais, d’une inconstance mal avisée.  Tâtonner et hésiter ; être nostalgique du temps où on pensait être en train d’accomplir quelque chose ; la fébrilité anxieuse et mélancolique de qui veut brasser le monde mais qui ne sait plus …

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Bad Girl, récit intime d’une autrice

Je n’en suis pas à mon premier livre écrit par Nancy Huston. Je dévore ses fictions et me délecte de ses mots assez souvent pour dire qu’elle fait partie de mes auteurs préférés. J’appréhende bien le jour où je vais avoir terminé son oeuvre complète et qu’il faudra que j’attende une nouvelle sortie de sa part… Il y a quelques mois, j’ai sorti la fin de session de ma tête en lisant Bad Girl, son récit autobiographique. La forme: « autobiographie intra-utérine » L’autrice utilise la narration à la deuxième personne, le « tu » étant adressé à la petite Nancy sur le point de naître, dans le ventre de sa mère. Cela change toute la manière dont les points biographiques sont amenés, rendant le tout beaucoup plus intime et moins linéaire. Les chapitres sont courts, parfois seulement constitué d’un paragraphe, racontant une courte anecdote. «Toi, c’est toi, Dorrit [Nancy]. Celle qui écrit. Toi à tous les âges, et même avant d’avoir un âge, avant d’écrire, avant d’être un soi. Celle qui écrit et donc aussi, parfois, on espère, …

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Les mille talents d’Eurídice Gusmão: l’histoire d’une femme invisible

Dès que le soleil a commencé à poindre le bout de son nez et que le vent froid a enfin laissé sa place à un peu de chaleur, j’ai eu une envie pressante de dénicher un livre que je pourrais lire au parc. N’ayant pas en tête un titre ou un-e auteur-e en particulier, je me suis tout de même rendue à la Bibliothèque et me suis mise à lire les quatrièmes de couverture dans la section des nouveautés. Mes yeux se sont arrêtés sur quelques bouquins dont celui de Martha Batalha, auteure brésilienne qui a connu un vif succès dans son pays natal pour son premier roman Les mille talents d’Eurídice Gusmão. Sa couverture aux couleurs flamboyantes et festives donnait le ton à mon besoin de légèreté, de lumière et de chaleur réconfortante. Par contre, ce sont surtout les quelques lignes rédigées en majuscules qui m’ont interpellée, si bien que j’ai entrepris d’en faire la lecture: «  L’histoire d’Eurídice Gusmão, ça pourrait être la vôtre, ou la mienne. Celle de toutes les femmes à …

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Mes 5 questions posées à Stéphanie Boulay, porte-parole pour les Correspondances d’Eastman, mais pas seulement!

Les Correspondances d’Eastman, le plus grand festival littéraire en Amérique du Nord, sont revenues pour une 16e édition du 9 au 12 août dernier. Cet événement a pour but d’offrir au public un accès bien privilégié aux coulisses de la littérature, et c’est Stéphanie Boulay qui a eu l’honneur cette année d’en être la porte-parole. J’en ai alors profité pour lui poser quelques questions! Depuis ton premier roman À l’abri des hommes et des choses qui est paru en 2016, tu ne cesses d’avoir des projets artistiques! Ton livre jeunesse Anatole qui ne séchait jamais sortira le 4 octobre 2018 et un EP solo verra le jour à l’automne prochain, un projet parallèle au duo folk (Les sœurs Boulay) que tu formes avec ta sœur, Mélanie Boulay, depuis 2012. Tu es à la fois chanteuse, musicienne et autrice (et même chroniqueuse!). Occupée comme tu es, pourquoi as-tu accepté d’être porte-parole pour la 16e édition des Correspondances d’Eastman? J’aimerais aussi connaître ta réaction quand on te l’a proposé. Au départ, j’ai pensé que j’étais indigne de prendre ce rôle …

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Les êtres d’ombre et de lumière

Je regarde au sol et j’y vois mon ombre. Maintenant, je me demande si elle peut aussi me voir. S’anime-t-elle lorsque j’ai le dos tourné? Si je me pose ces questions, c’est de la faute de Stéphanie Sylvain et de son roman Le Roi des ombres. À travers ce livre, j’ai vécu une véritable immersion où la frontière entre l’ombre et la lumière peut être beaucoup plus complexe qu’on le pense. L’histoire nous transporte en Espagne, à l’époque médiévale. On y suit l’infortune d’Alcides, souverain déchu de Navarre alors qu’il tente de regagner son royaume. L’histoire est narrée par l’ombre du roi, nouvellement dotée d’une conscience. Ombra tente de protéger son maître alors que celui-ci devient L’Oiseau de proie, un être à l’âme torturée et empreinte de vengeance. C’est un conte historique à saveur fantastique qui aborde le thème de la santé mentale. « Les êtres de lumière avaient besoin d’un chef pour les guider dans la clarté tout comme j’avais besoin d’eux pour me nourrir… d’humanité. » p.191   L’opposition de l’ombre et de la lumière …