All posts tagged: lefilrouge

Le fil rouge, Le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Bibliothérapie, #Bibliothérapie, Lecture, Les livres qui font du bien, Leslie et Coco, Marie Demers, Éditions Hurtubise, Jeune adulte, roman, québec, fin de l'adolescence, orientation sexuelle, désir, consentement, amitié

Un regard lucide et inspirant sur l’entrée dans l’âge adulte avec Leslie et Coco, de Marie Demers

Je pense que j’ai eu de la chance. J’ai d’abord lu Leslie et Coco pour le plaisir avant de le relire pour en faire une critique. Cette première lecture dépourvue de tout objectif d’ordre analytique m’a permis de découvrir le roman à mon rythme, de le lire parfois lentement et d’autres fois très vite, bref, de le lire comme le ferait une vraie lectrice – ce que je suis avant d’être critique et chercheuse universitaire. J’ai toujours aimé les romans pour adolescents ou jeunes adultes, et mon bonheur est encore plus grand lorsque j’ai la chance de plonger dans des œuvres accrocheuses, sensibles et réussies comme celle-ci. Si ma première lecture était intuitive, la seconde m’a amenée, quant à elle, à ressentir de manière plus vive toute la profondeur du roman ainsi que la richesse des thèmes, déployés avec doigté et nuances. Au final, mes deux lectures ont satisfait à la fois la lectrice et la critique en moi, tout cela grâce à la qualité du roman que j’avais entre les mains. Dans la peau de …

Le fil rouge, Le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Bibliothérapie, #Bibliothérapie, Livres, Lecture, Marie Demers, Les Contes culottés, Trois petits loups (et une belle truie), Dominique et compagnie, Littérature jeunesse, contes, réécriture de conte, Les Trois petits cochons, Contes modernes, Loups

Un merveilleux conte sur l’amitié et la bienveillance: Les trois petits loups (et une belle truie), de Marie Demers

Après avoir déjà démantelé deux contes célèbres pour en offrir des versions «culottées» parues en 2019 sous les titres Le Petit Capuchon Bleu (et le loup qui voulait s’appeler Jennifer) et Peau de vache (ou La Princesse qui voulait épouser son papa) (pour mon article, c’est ici!), la prolifique autrice jeunesse Marie Demers nous revient avec un troisième conte, tiré cette fois-ci des Trois petits cochons, intitulé Trois petits loups (et une belle truie).  Je l’attendais tellement, ce troisième Conte culotté! Et je n’ai absolument pas été déçue. Repenser Les trois petits cochons Dans Trois petits loups (et une belle truie), il n’y a pas de grand méchant loup, vous l’aurez bien deviné, mais plutôt une belle grosse truie à la personnalité chaleureuse, généreuse et pétillante appelée Isabelle. Il n’y a pas non plus de petits cochons qui vivent dans des maisons de paille, de bois et de brique, mais bien des petits loups – Jean-Loup le sportif, Wolfgang l’intello et Mahigan le père débordé. Et finalement, aucun de ces personnages n’est bêtement méchant ou gentil et aucun …

Les testaments, Margaret Atwood, Littérature canadienne, Littérature, La Servante écarlate, Le fil rouge, Le fil rouge lit,

Gilead, quinze ans plus tard

Il aura fallu près de 35 ans à l’autrice Margaret Atwood pour nous servir la fameuse suite de son roman dystopique, probablement son plus connu, La servante écarlate. Bien qu’elle terminait déjà ce dernier sur des « Notes historiques », projetant les lecteurs et lectrices en 2195 alors qu’un colloque universitaire se penche sur les écrits laissés par June, comme un héritage, un testament, c’est en fait la société d’aujourd’hui qui a invité, tout naturellement, l’autrice canadienne à poursuivre l’écriture de cette histoire. Il y a un peu plus d’un an, j’abordais ce sujet dans un article que vous pouvez lire juste ici pour vous remettre dans le bain. Cet épilogue agit telle une lueur d’espoir à la fin de ce roman désolant, obscur et loin d’être réjouissant. Bon, c’est un bien simple baume pour tout ce que nous avons enduré à travers ces 483 pages, me direz-vous, mais il demeure qu’une part de lumière réside au sein de ces dernières lignes. Effet semblable à celui suscité par l’appendice que l’on retrouve dans l’œuvre de …

Les vagues Virginia Woolf Folio classique roman livre lecture littérature lyrique poésie

Un navire de papier

Les froides journées d’hiver me donnent toujours envie de tout abandonner pour hiverner jusqu’au retour du soleil et des p’tits oiseaux, et de me rouler en boule au coin d’un feu avec un chocolat chaud et une pile de livres. La lumière blafarde du ciel hivernal et le silence duveteux de la neige fournissent le cadre parfait pour les lectures poétiques et introspectives qui font rêver. C’est donc le moment idéal pour s’enrouler dans une couverture et plonger dans Les vagues de Virginia Woolf, et ainsi quitter les rives de la réalité toutes voiles dehors! Publié en 1931, Les vagues est un roman lyrique expérimental très particulier. C’est une lecture profonde, un voyage intérieur, une plongée dans les abysses de l’âme humaine. Les voix de six narrateurs, six amis d’enfance très différents les uns des autres, semblent rouler jusqu’à nous depuis un horizon lointain pour venir se briser sur les pages en alternance – elles arrivent et se retirent, comme des vagues! – et on se retrouve submergé dans une mer de sensations et de …

Le profil du papillon lune (partie 2), par Kim Renaud-Venne

Pour lire la première partie de la nouvelle, c’est ici! ** Quelques collègues harassés commencèrent à délaisser une à une leurs chaises de bois, aussi chancelantes qu’inconfortables, pour retrouver leurs lits douillets et leurs cernes du lendemain. La soirée avait passé sans que Robyne s’en rende compte, mais en voyant ces manteaux s’enfiler et ces regards fatigués, elle sentit quelques picotements tout le long de ses bras, comme un rappel lancé par cette autre Robyne : celle qui avait l’habitude de s’affoler lorsque l’heure du convenable prenait le bord. Agissant par mimétisme, elle fit ses aurevoirs et marcha seule en direction de son appartement, un peu froissée par cette partie d’elle-même qui la dévisageait quand le plaisir cherchait à entrer. Le bar n’était pas loin de chez elle, ce qui rendit la soirée tout de même satisfaisante. Elle connaissait bien le quartier, les ruelles bordées de vieux logis aux airs charmants et calmes qui la menèrent vers le sien. Elle repensa à cet intermède de vie qu’elle venait de quitter, déjà disposée à l’analyser. Elle …

Le fil rouge, le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Lecture, Littérature, Poésie, Bibliothérapie, Éditions de l'Hexagone, Catherine Côté, Dans ta grande peau, Montréal, nuit, déambulation, prose

Rencontre avec Catherine Côté, autrice du recueil de poésie Dans ta grande peau

Après ma lecture du recueil de poésie Dans ta grande peau de Catherine Côté, publié récemment aux éditions de l’Hexagone, j’ai eu envie de la rencontrer autour d’un café pour jaser avec elle de son livre, que j’ai beaucoup aimé. Avec Dans ta grande peau, l’autrice nous invite à la suivre lors d’une de ses déambulations dans Montréal la nuit. Le titre, déjà, m’attirait. C’est énigmatique et poétique en même temps, ça évoque la caresse, l’étreinte, les bras enveloppants. Cette peau semble d’ailleurs être celle de la ville, mais une Montréal à la fois tendre et engloutissante. On voit rapidement que la narratrice se berce dans les bras de la ville autant qu’elle s’y noie. L’écriture est pleine d’images évocatrices. Parfois, on est plus dans un registre familier, terre-à-terre, et d’autres fois, on saute dans un style plus poétique. Le résultat est toujours une écriture douce et évocatrice qui fait un peu mal au ventre, mais qui réconforte aussi. Il y a toujours ce double pôle dans la poésie de Catherine, des mots qui tranchent tout …

Le fil rouge, Le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Littérature, Lecture, Bande-dessinée, Paul, Michel Rabagliati, Paul à la maison, Deuil, Solitude, La Pastèque, Littérature québécoise, Nostalgie, Montréal

Dans la solitude de Paul

J’attends la sortie des nouveaux tomes de la bande dessinée Paul comme j’attendais jadis celle des livres de Harry Potter, c’est-à-dire en usant d’énormément de patience et avec beaucoup, beaucoup d’enthousiasme! Au fil des années, Michel Rabagliati, l’auteur de la série, est devenu une des figures de proue de la bande dessinée québécoise et, de fait, un de mes auteurs préférés. Quatre ans après Paul dans le Nord, dans lequel son personnage était un jeune adulte, il nous offre enfin Paul à la maison. Dans ce nouvel opus, notre personnage préféré a 51 ans et il a un peu changé. Il est barbu, a pris du ventre et a l’air fatigué; bref, on sent qu’il n’est pas au meilleur de sa forme. Il faut dire qu’il vit seul depuis qu’il s’est séparé, que sa fille unique lui annonce qu’elle part vivre en Angleterre et que sa mère vieillit drôlement vite. Sa maison dans Ahuntsic est vide et il a du mal à s’y faire. D’autant plus que la vieillesse se fait tranquillement sentir : des …

Le fil rouge, Le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Littérature, Bibliothérapie, Lecture, La vie n'est pas une course, Léa Stréliski, Québec Amérique, Société, critique, vitesse, Essai, humour

L’essai de Léa Stréliski sur notre vie effrénée

Y a-t-il un sujet plus actuel que celui de la vitesse? De la performance et de notre travail toujours plus acharné? Dans le livre La vie n’est pas une course, Léa Stréliski, humoriste et mère de famille, souhaite remettre en question les valeurs d’ultraperformance et de vitesse de la société. Comme elle le dit mot à mot, elle « aimerait savoir pourquoi tout le monde court ». C’est décidément un sujet qui m’intéresse, et c’est la raison pour laquelle je souhaitais lire ce livre à tout prix. Je suis une fille qui court (au propre comme au figuré, je dois le préciser). Je m’améliore, mais je cours quand même pas mal, dans ma vie. Malheureusement, je n’ai pas du tout été satisfaite de ma lecture. En fait, je vais vous le dire, j’ai été vraiment déçue. Car, si Léa Stréliski aborde certains enjeux cruciaux de notre société d’aujourd’hui, elle tombe malheureusement dans les idées reçues et les discours figés, en plus de ne pas vraiment offrir d’idées nouvelles sur la question – ce qui est …

Le fil rouge, Le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Bibliothérapie, Lecture, Littérature, Roman, Les Limbes, Jean-Simon Desrochers, Les herbes rouges, Red Light, Montréal, Ti-Best, Ville

Grandeur et misère d’un enfant du Red Light

La première fois que j’ai lu un livre de Jean-Simon Desrochers, j’étais au cégep et je participais au Prix littéraire des collégiens. L’un de ses romans était en lice : Le sablier des solitudes, une œuvre trash à treize personnages dont les destins entrent en collision lors d’un carambolage. Je ne connaissais absolument pas l’auteur au moment de commencer ma lecture, mais une fois le livre refermé, j’avais un nouvel auteur préféré. Depuis, je lis presque tout ce qu’il publie, bien qu’à travers son œuvre extrêmement variée – il écrit aussi de la poésie et des essais – c’est surtout ses romans qui m’intéressent. Son dernier, Les limbes, est une brique massive, mais délicieuse qui, sur plus de trois cent pages, relate l’élévation puis l’effondrement d’un personnage singulier, sur fond discordant de tumulte montréalais. Je vous livre ici mes impressions. Une étonnante fresque sociale La première partie du roman se passe pendant l’âge d’or du Red Light, à Montréal. Michel Best, surnommé Ti-Best, naît dans les toilettes d’un bordel, d’une mère prostituée qui meurt en …

Frida, Frida Kahlo, Rien n'est noir,, Petite Frida, Claire Berest, Anthony Browne, littrature jeunesse, littérature française, littérature, art, le fil rouge, le fil rouge lit

Frida Kahlo sous la loupe

Frida Kahlo est probablement la femme qui m’inspire le plus. J’admire le courage de ses convictions, le déploiement de son intimité à travers son art, sa résilience inépuisable et son engagement politique. Dès que j’ai la chance d’en apprendre un peu plus sur elle, je plonge sans hésitation. Évidemment, j’ai vu le film relatant sa vie et j’ai lu quelques-unes de ses biographies. Il y a quelques années, j’ai même eu la chance de voir certaines de ses toiles au Museum of Modern Art à New York. D’ailleurs, nous pourrons profiter d’une exposition mettant en vedette le couple Kahlo-Rivera au Musée national des beaux-arts du Québec, du 13 février au 18 mai 2020. Je ne m’attendais pas à ce que l’automne 2019 me ramène à nouveau à cette artiste avec la parution de deux livres portant sur elle, à savoir le roman Rien n’est noir, de Claire Berest, et l’album jeunesse Petite Frida, d’Anthony Browne. J’ai donc profité de mes premières semaines de maternité pour me retrouver au lit avec ces deux œuvres, afin de vous …