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Sabrina : illustration d’un monde hyper connecté

Chaque jour, c’est inévitable, nous sommes submergés de toutes sortes d’informations via différents médias de communication. C’est d’ailleurs ce sujet que Nick Drnaso a décidé d’aborder dans Sabrina, un roman graphique dont la lecture s’avère, à mon avis, fort pertinente. Voici pourquoi! D’abord, un petit résumé L’histoire débute avec le meurtre d’une jeune femme, Sabrina. Teddy, son amoureux, est sous le choc et va vivre chez un ami d’enfance qu’il n’a pas vu depuis longtemps, Calvin, qui travaille pour l’armée américaine. Or, non seulement le meurtre de Sabrina viendra les hanter, mais également toutes les fake news et théories du complot qui surgissent… Dérape Je lève mon chapeau à Nick Drnaso pour avoir su illustrer avec brio le côté moins «alléchant» d’un monde hyper connecté comme le nôtre. En effet, le bédéiste aborde, à travers ses personnages, les diverses conséquences que la rapidité de la diffusion d’information, les fake news, la désinformation et les théories du complot peuvent avoir sur nos vies, mais aussi le fait que les technologies de l’information sont une plateforme idéale …

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Le projet Shiatsung de Brigitte Archambault, une fable dystopique entre humour et malaises

Cet automne, j’ai lu Le projet Shiatsung, de Brigitte Archambault. En fait, je l’ai lu deux fois tellement j’ai été agréablement surprise! Je l’ai dévoré une première fois, sans me poser de questions, puis je l’ai relu plus lentement pour pouvoir mieux en discuter. Je commence d’abord par vous présenter un extrait de la présentation de l’éditeur, qui résume bien l’oeuvre: «Dans un bungalow dont la cour est ceinte par une muraille infranchissable, une femme a été élevée, seule, par un écran parlant omniscient, mais qui ne dit pas tout. Sans autre connaissance du monde extérieur ni encadrement que ce que lui a appris ce dernier, elle ignore tout des causes de son existence. Et si cette femme tentait d’échapper à la surveillance constante de cet écran qui épie ses gestes? Que pourrait-elle trouver de l’autre côté du mur?» Évidemment, comme j’ai lu le livre deux fois, il va sans dire que je vous le recommande chaudement, mais voici deux éléments auxquels vous pourriez porter attention lors de votre lecture. Le dessin Les dessins de …

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Juliette: Les fantômes reviennent au printemps, chronique d’une famille ordinaire

Après Une araignée, des tagliatelles et au lit, tu parles d’une vie! et la trilogie Rosalie Blum, j’ai été ravie de voir que Camille Jourdy revenait avec un très bel ouvrage, à mi-chemin entre le roman graphique et la bande dessinée. On y rencontre Juliette, fragile, hypocondriaque et dépressive, qui décide de quitter Paris pour passer quelques jours dans sa famille en province. Ce n’est pas le début d’une grande aventure, mais d’une histoire comme seule l’autrice sait en raconter: celle du quotidien. Une histoire (presque) ordinaire Juliette, c’est l’histoire d’une famille d’aujourd’hui avec ses moments de tendresse et de complicité, ses disputes, ses détails anodins… Une chronique familiale douce-amère, qui dépeint des personnages tous plus attachants les uns que les autres. Survoltée, la mère de Juliette est une artiste décalée qui court après les hommes. Depuis que sa femme l’a quitté, le père de Juliette, un homme introverti, vit seul et oublie le jour d’arrivée de sa fille. À l’inverse de Juliette, sa sœur est exubérante, rondouillarde et trompe son mari. La grand-mère perd …

Un livre québécois par mois : Juin – POW POW

En mars, on lit un livre de la maison d’édition Pow Pow! Pow Pow est une jeune maison d’édition qui, malgré son jeune âge, a déjà beaucoup de bandes dessinées à son actif. Elle a vu le jour grâce à l’auteur Luc Bossé qui souhaitait s’autopublier, ainsi que quelques ami-e-s. Aujourd’hui, le catalogue de Pow Pow comprend près d’une quarantaine de titres créés par divers-e-s auteur-trice-s. En plus d’être une maison d’édition québécoise à succès, elle a un volet anglophone. Depuis novembre 2016, les livres sont aussi disponibles en Europe. Pourquoi avoir choisi les Éditions Pow Pow? Elle amène une diversité dans l’art de la bande dessinée et des romans graphiques québécois. Elle permet aussi à de jeunes auteurs-trice-s de se faire connaître. On s’y attache facilement grâce à son côté familial. Dès qu’on tombe sur un titre de Pow Pow, on souhaite en découvrir d’autres, c’est garanti! Voici quelques suggestions de lecture: Les ananas de la colère ; Cathon Moi aussi je voulais l’emporter ; Julie Delporte Les deuxièmes ; Zviane Phobies des moments …

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Quand la BD dépeint une enquête sur les relations amoureuses des jeunes iraniens

Jane Deuxard est le pseudonyme d’un couple de journalistes indépendants qui ont décidé de se rendre de manière clandestine en Iran pour recueillir les témoignages de jeunes iraniens concernant leur vie amoureuse. Leurs rencontres avec ces jeunes provenant de différents coins de l’Iran sont reproduites dans le roman graphique Love story à l’iranienne illustré par Deloupy. Ce livre, qui prend la forme d’un reportage, m’a particulièrement marquée en raison du climat politique particulier de l’Iran que l’on découvre dans ce livre. Idylles amoureuses, jeunesse et régime théocratique Le livre est divisé en plusieurs parties dont chacune est dédiée à un jeune iranien qui fait part au couple de journalistes de sa situation ainsi que de sa vision des relations amoureuses dans un pays où elles sont interdites avant le mariage et où les mariages arrangés sont fréquents. C’est très intéressant, car devant des règles aussi strictes, la question se pose : comment les jeunes iraniens vivent-ils leurs idylles amoureuses dans une société qui les interdit? Les journalistes ont fait l’effort de rencontrer des jeunes aux …

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Watchmen : le super-héros du roman graphique

Nous sommes en 1985. Dans un monde parallèle au nôtre, les super-héros font partie du quotidien. Dans ce monde dystopique, la guerre règne en maître. La corruption n’a plus aucune limite tandis que Richard Nixon en est à son cinquième mandat. L’angoisse est à son comble, et même les idoles d’autrefois ne sont plus que l’ombre d’elles-mêmes. La mort d’un comédien Cette histoire commence par la mort d’un ancien super-héros. C’est sur le pavé, après une chute de plusieurs étages, que la vie d’Edward Blake prend fin. Fidèle à lui-même, son ancien collègue fait de la découverte du coupable sa mission. Sa paranoïa l’entraîne à croire qu’une conspiration est derrière cet assassinat et que ses semblables et lui-même en sont les prochaines cibles. C’est dans une ambiance de polar illustré que les personnages se présentent à nous.  Reconnu comme étant un mercenaire sarcastique et violent qui est tout sauf attachant, Edward Blake porte comme un gant le surnom de Comédien. Pour lui, la vie est une blague. De nature indépendante, Rorschach n’a besoin de rien …

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Nick Cave à l’état brut

Il n’est pas surprenant de voir Nick Cave se mêler au domaine de la littérature. Sous mon œil, il demeure l’un des plus grands poètes de notre temps. Loin de moi l’idée de relancer le débat sur le prix Nobel de littérature de Bob Dylan, mais il faut appeler un chat un chat: Nick Cave, artiste d’origine australienne ayant un parcours musical impressionnant depuis les années 70, nous a livré certaines des chansons les plus poétiques depuis que l’humain est en mesure de mettre des paroles sur de la musique. Pas besoin de vous dire que je suis vendue. Reconnu pour ses ballades narratives au sein desquelles Cave donne vie à des personnages aux prises avec leurs pulsions et leurs contradictions, il est plutôt aisé de repérer les propres angoisses de l’artiste dissimulées sous sa plume. Créateur multidisciplinaire, il a publié plusieurs recueils de poésie ainsi que quelques romans, en plus de participer à l’écriture de scénarios destinés au cinéma. Bref, tout ce que touche Nick Cave se transforme en or, en art… pour ne …

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Certains aiment les monstres. Moi, ce que j’aime, c’est les découvertes!

Sortir de ma zone de confort littéraire est la ligne directrice que je me suis donnée pour guider le choix des lectures que je partage ici sur Le fil rouge, et je suis rarement déçue des découvertes qui en résultent. Ma plus récente, Moi, ce que j’aime, c’est les monstres ou My Favorite Thing Is Monster dans sa version originale, a justement été toute une découverte! Je n’ai pas l’habitude des romans graphiques et je n’avais aucune idée dans quoi je me lançais. Les critiques étaient dithyrambiques et le livre a été qualifié de chef-d’œuvre dès sa sortie en 2017. C’était en soi très intrigant, mais ce qui m’a réellement poussée à le lire, c’est l’histoire peu commune de l’autrice Emil Ferris. Réapprendre à dessiner Illustratrice de métier, Emil Ferris s’est retrouvée, après une piqûre de moustique, dans un lit d’hôpital, partiellement paralysée. La forme la plus grave du virus du Nil menaçait de la priver de sa mobilité et de sa motricité. Les médecins redoutaient qu’elle ne puisse marcher et encore moins dessiner de …

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Quand Pierre Lapointe devient conteur

J’ai depuis toujours un amour inconditionnel pour tout ce que crée Pierre Lapointe. Les paroles de ses chansons ainsi que sa musique, réussissent toujours à venir chercher en moi des émotions que j’essaie tant bien que mal de refouler. Je vous laisse ici un petit extrait de ma chanson préférée, Pointant le Nord, question de vous donner un peu l’eau à la bouche pour ceux d’entre vous qui ne le connaitraient pas. « Car il y a une rivière, qui a poussé entre nous Même si la terre toute entière ferme les yeux et s’en fout Et si un jour tu y plonges, moi j’y plongerais avec toi Pour noyer dans la pénombre la grandeur de nos ébats  Et si la terre toute entière se met à rire de nous Nous leur balancerons des pierres pour grafigner nos genoux Mais non jamais, mais oui je sais que je ne parlerais pas Bouche gelée jusqu’à ce que nos deux corps soient enterrés » Le conte réinventé Le tragique destin de Pépito, publié en 2016, m’a tout …

Moi aussi, immigrante, j’avais trouvé des semblables : Les platanes d’Istanbul

Des aquarelles floues et un titre qui mentionne Istanbul, il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de découvrir Les platanes d’Istanbul, écrit par Tassia Trifiatis-Tezgel et illustré par Caroline Laverge, paru aux Éditions du passage. Le quatrième de couverture se lit ainsi: Un jour de 2011, mon mari H. et moi avons tout quitté pour déménager à Istanbul. Lui y retournait après 10 ans; moi, j’y allais pour la première fois, sans savoir si je reviendrais. Les yeux grands ouverts, j’ai fait mes papiers comme si j’allais rester. La prémisse est plutôt claire, c’est le récit d’une expatriée à Istanbul. Alors que ce type d’histoire peut prendre plusieurs formes, on se retrouve ici face à un objet bien unique, un livre-oeuvre d’art qui porte aux réflexions sur la vie, la mort, l’amitié, et qui, à travers un collage de moments et d’instants, retrace le parcours de cette femme – l’autrice – durant ses trois années de vie à Istanbul, en Turquie. Ralentir la cadence  Ce récit mérite d’être lu et relu lentement, de …