All posts tagged: critique

Le fil rouge, Le fil rouge lit, #Lefilrouge, #Lefilrougelit, Littérature, Bibliothérapie, Lecture, La vie n'est pas une course, Léa Stréliski, Québec Amérique, Société, critique, vitesse, Essai, humour

L’essai de Léa Stréliski sur notre vie effrénée

Y a-t-il un sujet plus actuel que celui de la vitesse? De la performance et de notre travail toujours plus acharné? Dans le livre La vie n’est pas une course, Léa Stréliski, humoriste et mère de famille, souhaite remettre en question les valeurs d’ultraperformance et de vitesse de la société. Comme elle le dit mot à mot, elle « aimerait savoir pourquoi tout le monde court ». C’est décidément un sujet qui m’intéresse, et c’est la raison pour laquelle je souhaitais lire ce livre à tout prix. Je suis une fille qui court (au propre comme au figuré, je dois le préciser). Je m’améliore, mais je cours quand même pas mal, dans ma vie. Malheureusement, je n’ai pas du tout été satisfaite de ma lecture. En fait, je vais vous le dire, j’ai été vraiment déçue. Car, si Léa Stréliski aborde certains enjeux cruciaux de notre société d’aujourd’hui, elle tombe malheureusement dans les idées reçues et les discours figés, en plus de ne pas vraiment offrir d’idées nouvelles sur la question – ce qui est …

le fil rouge, le fil rouge lit, le Sisu, Finlande, pays nordiques, pays scandinaves, courage, psychologie, éditions de l'Homme, le Sisu: l'art finlandais du courage

Découvrez la Finlande et le Sisu!

Depuis mes débuts sur Le fil rouge, j’ai mentionné par ci par là ma passion envers les pays nordiques et scandinaves: en lisant plusieurs ouvrages sur le sujet, je me suis rendue compte qu’il y’avait bien peu d’ouvrages sur la Finlande, à l’exception bien sûr des guides de voyages classiques. En peaufinant donc un peu plus mes recherches, je suis finalement tombée sur Sisu: l’art finlandais du courage de la journaliste Joanna Nylund: ce petit guide définit et explique ce qu’est précisément le sisu, un élément culturel très ancré dans la société finlandaise. Bien sûr, à travers ce concept, il est presque impossible de ne pas mentionner plusieurs informations relatives à ce grand pays nordique. Bref, c’est également une belle manière de le découvrir davantage! (source: les éditions de l’Homme) Qu’est-ce que le Sisu? Selon la définition offerte par Nylund, le sisu est un mot regroupant plusieurs qualitatifs: Il n’est pas facile de définir exactement ce qu’est le sisu (…) même en finois, ce mot englobe plusieurs traits de caractère, notamment le stoïcisme, la résistance, le courage, …

Griffintown – Un western moderne !

C’est en direct de mon appartement en plein cœur du quartier Griffintown que j’ai choisi de vous parler de ma récente lecture: Griffintown de Marie Hélène Poitras. Un roman qui était dans ma PAL depuis un moment déjà mais par lequel je me suis récemment laissée tenter. Peut-être puisque je quitterai ce quartier que j’habite depuis 1 an en juillet prochain et que je me sens déjà un peu nostalgique, j’ai eu envie de vous partager mon amour pour ce petit coin et ma critique sur ce roman de type western moderne que nous propose Marie Hélène. Un peu d’histoire… Si vous n’êtes pas familier avec ce coin, sachez qu’il s’agit en fait simplement d’un des quartiers les plus populaires en ce moment de la ville de Montréal et qu’il se situe entre le Vieux-Montréal, la Petite-Bourgogne et Pointe St-Charles. Véritable boom immobilier, et champs de condos aujourd’hui, Griffintown n’a pas toujours eu cette allure qu’on lui connait maintenant. Ancien quartier ouvrier, aujourd’hui déserté par les industries et ses occupants, on raconte bon nombre d’histoires de fantômes et de quartier hanté quand on …

Le fil rouge, Profession du père, Livre de poche, bibliothérapie, les livres qui font du bien, Sorj Chalandon, Le fil rouge lit

Profession du père : enfance auprès d’un fabulateur

C’est avec beaucoup d’émotions que j’ai lu les dernières pages de Profession du père, le récit d’une enfance auprès d’un père mythomane et oppressif et d’une mère qui demeure passive face aux agissements du père. J’étais stupéfaite de savoir que la vie familiale dysfonctionnelle racontée dans ce roman se rapproche de celle vécue par son auteur, Sorj Chalandon. Une enfance dans le mensonge et dans la violence En 1961, Émile a 12 ans alors que la Guerre d’Algérie tire à sa fin. Son père peste contre De Gaulle et l’indépendance de l’Algérie et prétend qu’il est un complice de l’Organisation armée secrète (OAS). C’est alors que nous constatons les répercussions des fabulations d’un père sur son fils qui ira jusqu’à embrigader un ami dans cette mise en scène du père. Il faut savoir que ces délires n’ont pas pour seul but d’amuser Émile. André Choulans fait croire à son entourage qu’il a été pasteur, joueur de football, agent secret et champion de judo alors que la réalité est toute autre. Au fil des pages, nous découvrons …

Nancy Huston, l’état du monde et la littérature

C’est par un doux matin de janvier que je me suis plongée dans cette petite palette d’à peine 60 pages qu’est Naissance d’une jungle. Recueil de chroniques écrites par Nancy Huston dans le quotidien indépendant français Le 1, il ne m’a pas fallu plus d’une heure pour passer au travers des cinq textes choisis et réédités dans ce livre. Les opinions tranchantes de Huston Dans chacun des cours textes, Huston donne son opinion sur divers sujets d’actualité, et ce, de manière assez tranchante, appuyée et convaincue. Les textes d’opinion de Huston sont à la fois un cri du cœur pour une société plus humaniste, une prise de parole pour l’engagement et l’activisme ainsi qu’un certain désenchantement face à l’état du monde et de nous tous qui y vivons. Suivant la ligne éditoriale du journal Le 1, l’auteure s’intéresse, entre autres, à l’utilisation de la langue française écrite, en France, qu’elle trouve un peu ankylosée, à la quête d’identité et l’identification à une, ou aucune, nation, à l’élection de Trump et, bien entendu, à la littérature. Toujours …

Le pincipe du cumshot, Lili Boisvert, VLB éditeur, féminisme, sexualité, sexuel, révolution sexuelle, stéréotypes, stéréotypes sexuels, stéréotypes de genre, proie, chasseur, homme, femme, relations, fille facile, société, lecture, littérature, littérature québécois, essai, essai féministe, essai québécois, le fil rouge, le fil rouge lit, livres, bibliothérapie

La révolution sexuelle n’a pas tué les stéréotypes de genres

Vous connaissez probablement Lili Boisvert grâce à son émission Sexplora, dans laquelle elle parle sans tabous de toutes sortes de sujets reliés à la sexualité, ou peut-être l’avez-vous vue dans le duo Les Brutes, formé d’elle-même et de Judith Lussier, qui présente de courts vidéos dans lesquels elles survolent des problématiques sexistes, raciales, privilégistes, etc. Une chose est sûre, Lili Boisvert veut faire changer les choses au sein de notre société contemporaine, et elle n’emploie aucun détour pour faire passer le message. Avec Le principe du cumshot, son premier essai publié au printemps dernier chez VLB éditeur, son désir de renverser les stéréotypes sexuels et de genres se fait entendre et, disons-le, le titre en soi est un message revendicateur dès le premier abord. Le principe de qui? En pornographie, le cumshot est la scène finale où l’on voit l’actrice recevoir en plein visage – ou ailleurs – la jouissance de l’homme, tout en restant passive. (J’ai eu envie d’écrire la jouissance de l’Homme, avec un H majuscule.) Selon Lili Boisvert, cette scène ultime est …

Marc Séguin en trois temps

La rencontre avec Caroline Récemment, j’ai eu la chance d’assister à l’enregistrement de l’émission Deux hommes en or diffusée à Télé-Québec avec mon amie Geneviève (allô Gen!), et lors de cette soirée j’ai pu observer de proche l’intéressant être humain qu’est Marc Séguin qui était justement un des invités de cette soirée. Lors de cette émission, il venait notamment présenter son nouveau documentaire-choc sur l’agriculture et par le fait même parler de son nouveau roman Les repentirs, 2 des nombreuses cordes à son arc. Patrick Lagacé l’interviewait sur ce roman fascinant à mi-chemin entre l’autobiographie et l’autofiction, et on y apprenait que cette lecture l’avait fortement ébranlé. Une phrase l’avait marqué et il en a fait mention, et j’avoue que pour moi et Louba, c’est évident que ce petit bout de paragraphe nous a aussi profondément touchées. Le voici : Oubliez l’alpinisme, les explorateurs du cosmos, des mers et des monts. Ce sont des petites vanités. Les continents et les sommets ne sont pas intéressants, ce sont des limites qui s’atteignent. Les abîmes, eux, n’ont pas de drapeaux …

La Belle Sauvage, Philip Pullman, La trilogie de la Poussière, Gallimard, Lefilrougelit, Lefilrouge

Un brin de nostalgie avec La Belle Sauvage

Quelle merveilleuse surprise que nous réservait Philip Pullman, laquelle fut révélée un peu plus tôt cette année! J’avais mis la trilogie d’À la croisée des mondes bien derrière moi, dissimulée dans un coffre-fort où il me prend trop souvent l’envie de me replonger pour y redécouvrir à nouveau mes trésors d’antan. Cette fois, nul besoin puisque l’auteur de la série jeunesse nous offre une toute nouvelle saga qui s’ancre dans l’univers que nous avons connu auparavant à travers les aventures de Lyra Belacqua. À quoi peut-on s’attendre dans le premier tome de cette nouvelle trilogie, La Belle Sauvage, et ce, autant en tant qu’anciens admirateurs qu’en tant que nouveaux curieux? C’est ce que nous allons voir. Résumé Détrompez-vous, Lyra n’est pas la protagoniste principale de ce tout récent fragment d’épopée. Il s’agit plutôt de l’histoire d’un jeune garçon prénommé Malcolm, dont les parents sont propriétaires de l’auberge de la Truite. En fait, c’est précisément en ce lieu que le tout débute. En aidant aux tâches de l’auberge, Malcolm, garçon à l’esprit assez aventurier, avouons-le, a …

Le fil rouge, Le fil rouge lit, bibliothérapie, littérature, livres, les livres qui font du bien, lecture, Tout ce que j'aimais, Siri Hustvedt, Éditions Babel, Littérature étrangère, littérature américaine, Art, inspiration

Tout ce que j’aimais, ou la place de l’art chez l’humain

Trouvé à la librairie de mon école, ce livre m’a tout de suite interpellée. Un roman assez épais de 450 pages, un auteur au nom exotique pour mes oreilles (Siri Hustvedt? Dis Siri, que veut dire Hustvedt?) et une quatrième de couverture bien invitante: « Au milieu des années 1970, à New York, deux couples d’artistes ont partagé les rêves de liberté de l’époque. De l’art et de la création, ils ont fait le ciment d’une amitié qu’ils voulaient éternelle et, quand ils ont fondé leur famille, se sont installés dans des appartements voisins. Rien n’a pu les préparer aux coups dont le destin va les frapper et qui vont infléchir radicalement le cours de leurs vies… » À la lecture de ce résumé, je l’ai apporté à la caisse aussitôt. Les romans longitudinaux qui s’étendent sur plusieurs années, ou même sur la vie complète des protagonistes est une de mes formes d’histoire préférées. Ainsi, j’ai l’impression de connaître mieux le pourquoi du comment des actions des personnages. On entre dans leur vie complètement, on comprend mieux …

Ce qui dérange et bouleverse

Le pouvoir des livres est unique. Ils nous permettent de s’évader, de découvrir de nouveaux univers et de nous émouvoir devant autant d’imagination. Mais lorsque les livres prennent une plus grande ampleur et réussissent à se tailler une place dans nos vies personnelles, on se remet soi-même en question. Car lire nous permet avant tout de nous repositionner, de s’arrêter et se demander si nos envies, nos perversions et nos forces sont réelles. Certains livres changent notre perception de ce qui nous entoure de manière concrète. Ils allument en nous ce sentiment de sincérité face à notre propre confiance, mais surtout ils nous permettent de mieux comprendre notre entité, ce combat qui nous habite en tant que femme et avant tout en tant qu’être humain. 

C’est le cas du dernier objet littéraire de Maggie Nelson, Les argonautes (The Argonauts). Parue en 2015, cette œuvre à la fois mi-essai et mi-autofiction nous plonge dans diverses thématiques sans genre et sans nombre qui amènent une réflexion profonde sur l’art, la tendresse et la production sous toutes ses …