All posts tagged: Littérature québécoise

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Une autrice et son œuvre : Heather O’Neill

Heather O’Neill fait partie de ces écrivains dont le talent s’apparente à celui des magiciens. Née à Montréal en 1973 d’un père québécois et d’une mère américaine, Heather O’Neill connaît une enfance difficile. Après le divorce de ses parents et quelques années à suivre sa mère dans ses péripéties en Amérique, Heather O’Neill s’établit à Montréal avec ses sœurs et leur père. Ce dernier, très pauvre, trimbale ses enfants d’appartement en appartement, chacun aussi minable que le précédent. La vie de la future autrice est alors ponctuée de violence, entre les explosions colériques du paternel, ses punitions absurdes et les tribulations des quartiers défavorisés de la ville. Mais la petite Heather a une force inébranlable en elle : elle sait déjà qu’elle va écrire. Elle se voit devenir une grande écrivaine et y croit dur comme fer. Elle avait bien raison. Lullabies for Little Criminals Avant de connaître un franc succès, ce livre fut d’abord rejeté plusieurs fois, qualifié d’impossible à publier et bon pour la poubelle par certains éditeurs. Premier roman d’Heather O’Neill, il est …

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Trente arpents de terre

J’ai une affection particulière pour tout ce qui entre dans la catégorie de littérature québécoise. J’aime encourager les auteurs d’ici qui n’ont rien à envier aux autres auteurs francophones. Je choisis la plupart du temps des œuvres récentes, mais il m’arrive de me laisser tenter par des livres plus anciens. Publié en 1938, Trente arpents de Philippe Panneton, plus communément appelé Ringuet, est un de ces classiques québécois indémodables qui traverse les époques. Un homme et sa terre On suit Euchariste Moisan à travers les années, passant d’un jeune homme plein d’ambition et de volonté à un vieil homme borné et étouffé par sa vieillesse. Au fil des saisons, des enfants et de la rude vie d’un homme de campagne, ce personnage se perd et ne finit que par vivre à travers sa terre, son véritable amour. Cette terre, qui lui a été léguée par son oncle, devient sa seule raison d’exister et c’est pour elle qu’il fait des choix qui briseront tout ce qu’il a bâti, y compris lui-même. « Il était content de …

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Trois lectures hivernales à lire lorsque le printemps tarde

Avec l’arrivée tardive du printemps,j’ai décidé de me plonger dans des lectures à thématique hivernale, histoire d’avoir froid, pour encore quelques moments. J’ai sélectionné trois romans qui m’ont impressionnée, certains il y a déjà quelques années,  et dont l’écriture et les thèmes de l’hiver et du froid sont restés ancrés longtemps dans ma tête. J’aime toujours lire des romans qui concordent bien avec le temps de l’année. Impossible donc de lire ce que je vous propose au mois de juillet. Nord Alice, de Marc Séguin Publié en octobre 2015 chez Leméac, Nord Alice a été pour moi une véritable introduction à la littérature québécoise. Nous nous retrouvons dans une histoire où le narrateur laisse derrière lui une tout autre vie. Dans le nord du Québec, nous découvrons un territoire plus que froid, complètement différent et pas toujours  aussi romantique qu’on pourrait le penser. Marc Séguin possède une écriture simple qui reflète des réalités puissantes et illustre bien la réalité des habitants du Nord. C’est un roman que j’ai adoré et que je recommande à tous …

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Morceaux d’ongles et de sang de bien d’autres filles, par Josée Yvon

Avec un titre comme Travesties-kamikaze, Josée Yvon m’avait d’ores et déjà intriguée, charmée, semi-choquée. Mais je n’avais encore rien lu. Encore d’aujourd’hui, je me sens choyée d’avoir découvert l’autrice, qui demeure bien présente dans le portrait culturel québécois actuel: célébrée par le milieu littéraire, notamment par Martine Delvaux, revivant à travers des poètes qui s’en inspirent, comme Marjolaine Beauchamp ou Chloé Savoie-Bernard, reliée selon certain.e.s à l’œuvre de Nelly Arcan et réintégrée dans les nouveautés littéraires par les éditions Les Herbes rouges. Très moderne 1980 Alors que je commence la lecture du recueil, une vague de bonheur monte en moi à partir du ventre: revendications poétiques, colère habillée de froufrous, ambiances tamisées de bar crados et instants bien trash. Quelle fut ma surprise alors que, avare de plus de Josée Yvon, j’ai appris qu’elle était décédée en 1994 à cause du sida! Pourtant, ce texte est tout à fait pertinent en 2020 et j’ai tendance à croire qu’il en choquera encore plusieurs. À noter que rien ne semble inventé et d’ailleurs la préface nous met …

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L’éternelle pertinence de Nelly Arcan

2019: Dix ans se sont écoulés depuis le suicide de l’autrice Nelly Arcan, le 24 septembre 2009. Comme bien d’autres, j’ai découvert Nelly Arcan sur le tard, cinq ans après son décès. Pour ma part, c’est son roman posthume Burqa de chair qui m’a initiée à sa prose si puissante. Je suis tout de suite tombée en admiration devant cette autrice dont l’écriture décrivait avec une justesse déconcertante plusieurs réalités vécues par les femmes. Après Putain, Folle et Paradis clef en main, je me suis lancée dans la lecture d’ouvrages portant sur son œuvre et publiés après son décès. En effet, Nelly Arcan a fait couler beaucoup d’encre depuis 2009; les ouvrages analysant ses écrits, son apport à la littérature et sa contribution au féminisme québécois sont multiples. Plusieurs m’ont captivée presque autant que les romans de l’autrice. C’est donc avec grand intérêt que je me suis lancée dans la lecture du roman Mon ennemie Nelly de Karine Rosso, autofiction qui retrace l’impact de Nelly Arcan dans la vie de l’autrice. Une écrivaine omniprésente Karine Rosso y …

Une fille pas trop poussiéreuse

Apocalypse 2.0: une fille pas trop poussiéreuse

« Tout le monde meurt tout le temps, mais encore plus depuis la fin du monde. » (p. 11) Depuis que je suis toute petite, j’ai toujours aimé les univers post apocalyptiques. J’ai même eu un ex (un peu trop crack-pot, par contre) qui me racontait ses plans de bunkers en prévision d’une fin du monde potentielle. Je n’ai jamais été vraiment d’accord avec ça, par contre: moi, si le monde implosait et que la vie telle que nous la connaissions se terminait, je ne m’enfermerais pas dans un bunker. J’irais dehors et je m’adapterais (ou pas). Tant qu’à mourir et à voir tous mes proches disparaître, aussi bien que ça dure le moins longtemps possible… Le livre Une fille pas trop poussiéreuse de Matthieu Simard raconte justement une fin du monde 2.0 qui s’étire sur quatre longues années pour le protagoniste. On n’y trouve rien des grands classiques du mythe de l’apocalypse: il n’y a pas d’anges qui descendent du ciel, pas de trompettes, pas de grêle de sauterelles. Juste une grosse couche de …

Café au lait de Sara Pruneau

Café au lait, à emporter s’il vous plaît

Habituellement, je ne suis pas vraiment forte sur les livres auto-édité. Dans ma tête, il y avait toujours une bonne raison pour qu’une maison d’édition ne veuille pas publier un auteur. Avec Café au lait, ça a été différent. Je crois que Sara Pruneau Bélanger m’a eue… à l’usure.  Je ne sais pas où ni quand ni comment, mais elle s’est faufilée dans mon feed instagram (@sarapruneauyo). Et à force de voir ses petits textes passer… Elle s’est frayée un chemin jusque dans mon cœur. Quand j’ai su que son petit dernier, Café au lait, était disponible à la librairie l’Échange, à deux pas du métro où je passe tous les jours en allant au travail, ça a donc été plus fort que moi. Il a fallu que j’aille me le procurer. « Sara Pruneau Bélanger joue au pool et elle boit du Toro Loco tablette. Elle a écrit J’te prendrais take out en 2012 et l’a publié en 2016. Depuis, elle a écrit Café au lait, a gribouillé pas mal partout et a un …

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Dans la solitude de Paul

J’attends la sortie des nouveaux tomes de la bande dessinée Paul comme j’attendais jadis celle des livres de Harry Potter, c’est-à-dire en usant d’énormément de patience et avec beaucoup, beaucoup d’enthousiasme! Au fil des années, Michel Rabagliati, l’auteur de la série, est devenu une des figures de proue de la bande dessinée québécoise et, de fait, un de mes auteurs préférés. Quatre ans après Paul dans le Nord, dans lequel son personnage était un jeune adulte, il nous offre enfin Paul à la maison. Dans ce nouvel opus, notre personnage préféré a 51 ans et il a un peu changé. Il est barbu, a pris du ventre et a l’air fatigué; bref, on sent qu’il n’est pas au meilleur de sa forme. Il faut dire qu’il vit seul depuis qu’il s’est séparé, que sa fille unique lui annonce qu’elle part vivre en Angleterre et que sa mère vieillit drôlement vite. Sa maison dans Ahuntsic est vide et il a du mal à s’y faire. D’autant plus que la vieillesse se fait tranquillement sentir : des …

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De la lecture pour le temps des Fêtes

Cet automne, lors de l’anniversaire d’une de mes amies, qui est aussi une grande lectrice, je lui ai offert un livre en cadeau. Pas très original ni surprenant, si c’est une grande lectrice, me direz-vous. Eh bien oui! Mon amie était vraiment surprise car, comme elle lit beaucoup, son entourage évite habituellement de lui offrir un livre en cadeau, au cas où elle l’aurait déjà acheté ou lu. Elle était franchement ravie! Alors, je me suis dit qu’à l’approche du temps des Fêtes, je ferais un tour d’horizon auprès des autres fileuses pour avoir leur avis sur le sujet, et aussi pour vous proposer quelques idées ou quelques recommandations de livres à offrir autour de vous. Est-ce que même les grandes lectrices aiment recevoir des livres en cadeau? Chez les fileuses, c’est unanime, la réponse est « OUI!!! ». Vicky nous dit :  « Pour ma part, j’ai toujours aimé recevoir de la lecture en cadeau sous quelque forme que ce soit. Enfant, on m’offrait souvent un abonnement (ou plusieurs haha) à une revue. Je …

Partir sans destination

Partir sans destination, ou voyager dans le confort de son salon

Il y a parfois de ces livres qu’on a l’impression de ne pas choisir, un peu comme si c’était eux qui nous choisissaient. J’accompagnais une amie dans une librairie, quand le livre de Guillaume Duranceau-Thibert m’a comme… interpellée! Partir sans destination. Depuis que je suis toute petite et que j’ai vu le film Yes Man, et par la suite, depuis que j’ai commencé à voyager seule ou avec des amis, j’ai le rêve un peu fou de faire mes valises à l’improviste, de débarquer à l’aéroport et de prendre le billet d’avion le moins cher, comme ça, sans destination précise. J’ai donc acheté le livre sans me poser plus de question, sans savoir de quoi il s’agissait. Juste parce qu’il y avait comme une force divine qui m’encourageait à le faire. Voyager dans le confort de son salon Le livre de Guillaume est composé de courtes tranches de voyage, récoltées au fil de ses périples et entrecoupées de petits moments plus philosophiques sur la vie, le voyage en tant que tel et… les toilettes (je …