All posts tagged: Littérature étrangère

La main d’Iman: espoir et réconciliation sont-ils toujours possibles?

« […] comme la plupart des choses d’une très grande beauté, elle inspire le désir de la posséder. Mais sa beauté parvient justement du fait qu’elle n’appartiendra jamais à personne. » Sans que je ne sache trop pourquoi, ces mots issus de la quatrième de couverture me bouleversent. Sans que je ne sache trop pourquoi, La main d’Iman demeure un chef-d’œuvre de l’indicible pour moi. Objet de mon mémoire de maîtrise, les passées années à l’étudier n’ont pas réussi à élucider les raisons du bouleversement qu’il opère en moi. J’y lis la beauté, au sens le plus pur et métaphysique, tout comme j’y trouve aussi l’horreur insaisissable propre à l’espèce humaine. Écrire ce mémoire et en accoucher furent des épreuves dont je me remets encore. Je crois être enfin prête à tenter cette « lettre d’amour » à cette œuvre dont j’ai su, quand que l’ai lue en début de bac, qu’elle m’accompagnerait jusqu’à la fin de mes études et plus encore. À ce jour, je n’ai jamais refait la rencontre d’un tel phénomène littéraire. …

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Nonobstant et en revanche, le Meurtre du Commandeur en livre audio

C’est avec Kafka sur le rivage que j’ai découvert, il y a longtemps, la plume de Haruki Murakami, auteur japonais dont je suis irrémédiablement tombée sous le charme. Je viens tout juste de terminer son dernier roman en deux tomes, Le Meurtre du Commandeur, et j’en suis ressortie enchantée, comme d’habitude! Une idée apparaît, tome 1 Après plusieurs années de mariage, la femme du narrateur, un portraitiste renommé, quitte celui-ci sans explication. Il se lance alors sur les routes, avant d’emménager dans la demeure vide et isolée d’un très grand peintre japonais nihonga, Tomohiko Amada. Un jour, le narrateur reçoit une proposition : peindre le portrait de son riche et insondable voisin, Wataru Menshiki. Dans le même temps, il découvre un tableau caché dans le grenier, le Meurtre du Commandeur, un chef d’œuvre inconnu de Tomohiko Amada qui semble tiré du Don Giovanni de Mozart. Enfin, le bruit d’une mystérieuse clochette se fait entendre à heure fixe toutes les nuits… Tout y est. Très lent, ce premier tome très descriptif dépeint les tâches du quotidien, …

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Frida Kahlo sous la loupe

Frida Kahlo est probablement la femme qui m’inspire le plus. J’admire le courage de ses convictions, le déploiement de son intimité à travers son art, sa résilience inépuisable et son engagement politique. Dès que j’ai la chance d’en apprendre un peu plus sur elle, je plonge sans hésitation. Évidemment, j’ai vu le film relatant sa vie et j’ai lu quelques-unes de ses biographies. Il y a quelques années, j’ai même eu la chance de voir certaines de ses toiles au Museum of Modern Art à New York. D’ailleurs, nous pourrons profiter d’une exposition mettant en vedette le couple Kahlo-Rivera au Musée national des beaux-arts du Québec, du 13 février au 18 mai 2020. Je ne m’attendais pas à ce que l’automne 2019 me ramène à nouveau à cette artiste avec la parution de deux livres portant sur elle, à savoir le roman Rien n’est noir, de Claire Berest, et l’album jeunesse Petite Frida, d’Anthony Browne. J’ai donc profité de mes premières semaines de maternité pour me retrouver au lit avec ces deux œuvres, afin de vous …

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Nos coeurs déconfits

Garder les yeux fermés, les mains posées sur les oreilles. Avoir le souffle court. Ne pas savoir où se diriger ni comment ouvrir la bouche pour crier. Et pourtant, avoir l’ultime certitude que la personne à nos côtés saura nous guider et aura la capacité de faire taire le bruit assourdissant des confettis. Certains nommeront ce sentiment amour, d’autres l’attribueront au destin. Mais il s’agit avant tout d’un récit d’appartenance et d’abandon, car dans le partage réside la plus grande des forces : faire face à nos peurs. Intriguée par le flot de commentaires admiratifs, je me suis lancée dans la lecture du plus récent livre de la jeune autrice irlandaise Sally Rooney, intitulé Normal People. Bien que le roman ne soit pas encore traduit en français, le travail de Sally Rooney, quant à lui, commence à faire certaines vagues au Québec. Normal People est une œuvre qui illustre bien les maux d’une génération en quête d’amour-propre et qui tente de donner du sens à une vie marquée par l’excès et la violence. Retour sur …

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L’amour est un cirque!

« Le cirque arrive sans crier gare. » – Le cirque des rêves, Erin Morgenstern Approchez, mesdames et messieurs! Le spectacle va commencer! L’univers du cirque m’a toujours attirée. Les décors, les costumes : tout y est plus grand que nature! Le cirque nous fait pénétrer dans un monde merveilleux… et laisse un peu de merveilleux entrer dans notre monde! Le spectacle crée l’illusion de la magie et du rêve, mais qu’est-ce qui se cache derrière le rideau? Il semblerait, en tout cas, qu’on y trouve de l’amour! Les histoires où se marient romance et monde de la scène sont surprenamment nombreuses. C’est comme si le spandex et les paillettes avaient la propriété magique de stimuler la fibre romantique! Hum! C’est peut-être le cas, finalement… Mais je crois plutôt que, tout comme les arts circassiens, les sentiments amoureux font appel à notre envie de croire en quelque chose de mystérieux, de fabuleux et de complètement fou! En général, je ne suis pas une grande lectrice de romance, mais la magie de ces trois romans a très …

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La divine Nothomb

Je n’ai pas été surprise et vous non plus, j’en suis certaine. La tradition nothombienne n’allait pas faire exception à la règle; pour une énième fois, l’autrice belge allait être de la rentrée littéraire. Pour l’année 2019, Amélie Nothomb nous offre Soif, l’enfant qu’elle a choisi de ne pas cacher dans un tiroir. Car vous savez que l’écrivaine écrit en moyenne trois romans en 365 jours et qu’elle sélectionne celui qu’elle considère le plus présentable alors qu’elle dissimule à jamais les avortons rejetés. Radicale, la Nothomb? C’est peu dire puisqu’elle a même pris la peine de mentionner dans son testament que ces manuscrits bannis ne doivent jamais être publiés posthume. Résumé Les quatrièmes de couverture de Nothomb ne sont jamais bien loquaces. On n’y trouve souvent qu’une seule phrase pour décrire ce qui nous attend entre les habituelles 150 pages du livre. Cette fois-ci: «Pour éprouver la soif il faut être vivant.» L’anticipation peut commencer, car cette courte affirmation ne nous en dévoile pas tellement sur le contenu du roman. Bref, personne ne nous avait …

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Escobar contre le monde

C’est en cherchant une biographie de Pablo Escobar que je suis tombée sur ce livre. J’ai d’abord été assez surprise de découvrir le nom de Gabriel García Márquez dans la section «documentaires» de la bibliothèque. Pourtant, ce récipiendaire d’un prix Nobel de littérature était journaliste avant d’être romancier. Après avoir lu L’amour aux temps du choléra et Chronique d’une mort annoncée, j’étais curieuse de voir comment cet écrivain possédant un style si distinct pouvait relater des faits réels. Avec Journal d’un enlèvement, encore une fois, le grand García Márquez ne déçoit pas. La Colombie de 1990 L’histoire se déroule en 1990, en Colombie. Cependant, il ne s’agit pas de la Colombie colorée et paradisiaque habituellement dépeinte par l’écrivain. Dans cet ouvrage, la vraie Colombie de l’époque est décrite avec l’opposition même pas camouflée entre le gouvernement et ses adversaires, officieusement les Extradables, officiellement le cartel de Medellín, ville colombienne qui était autrefois l’une des plus belles du pays. Les Extradables est un groupe formé par des narco-trafiquants colombiens liés à Pablo Escobar. Ce groupe se positionne contre l’extradition vers …

Playground : Un terrain de jeu d’émotions

  J’aime bien avoir les recommandations de mes amis pour des lectures. Je suis chanceuse : je suis entourée de lectrices qui apprécient le même genre de littérature que moi. Je me suis donc tournée vers une de mes amies pour avoir un roman qui était un véritable page turner. Page turner dans le sens où tu ne peux plus t’arrêter de tourner les pages. C’est alors qu’elle m’a recommandé Playgroud, de Lars Kepler. Elle m’a entre autres dit qu’elle arrêtait littéralement de respirer tellement elle était prise par l’histoire. Je m’y suis donc attaquée et je ne l’ai pas du tout regretté. Un véritable défilé d’émotions. Le terrain de jeu d’un maître de l’action C’est l’histoire de Jasmine, une femme qui a été lieutenant dans l’armée suédoise et qui, lors d’une mission au Kosovo, a vécu une expérience avec la mort. Lors de cette expérience, elle a découvert que ce que nous appelons les limbes pour les non-morts et les non-vivants est une ville portuaire aux allures chinoises. Et que cette ville portuaire est …

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Comment survivre à la fin du monde avec un bidon d’essence et des graines de citrouille

J’adore les romans d’anticipation dystopiques et autres visions catastrophiques du futur, génératrices d’angoisses nocturnes! Cependant, après la déferlante des Hunger Games, Divergente et pléthore de séries du même acabit d’il y a quelques années, je croyais avoir eu ma dose de récits post-apocalyptiques «young adults» pour un moment… Jusqu’à ce que je me retrouve Dans la forêt de Jean Hegland. Je ne sais pas pourquoi, mais les éditeurs francophones ont cru bon de nous faire patienter plus de dix ans avant de traduire ce petit bijou de la littérature américaine, qui avait pourtant connu un succès respectable à sa sortie, en 1996. Loin d’être passés date, les thèmes abordés sont, au contraire, tout à fait d’actualité. Dans la forêt raconte l’histoire touchante et douloureusement réaliste de deux sœurs adolescentes qui se retrouvent seules face à la fin de la civilisation telle que nous la connaissons. Très différent des autres livres du genre, c’est un roman sur la résilience… qui a un subtil arrière-goût de propagande new age! Girl power et patchouli On ne se le cachera pas: ce …