All posts tagged: femmes

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L’éternelle pertinence de Nelly Arcan

2019: Dix ans se sont écoulés depuis le suicide de l’autrice Nelly Arcan, le 24 septembre 2009. Comme bien d’autres, j’ai découvert Nelly Arcan sur le tard, cinq ans après son décès. Pour ma part, c’est son roman posthume Burqa de chair qui m’a initiée à sa prose si puissante. Je suis tout de suite tombée en admiration devant cette autrice dont l’écriture décrivait avec une justesse déconcertante plusieurs réalités vécues par les femmes. Après Putain, Folle et Paradis clef en main, je me suis lancée dans la lecture d’ouvrages portant sur son œuvre et publiés après son décès. En effet, Nelly Arcan a fait couler beaucoup d’encre depuis 2009; les ouvrages analysant ses écrits, son apport à la littérature et sa contribution au féminisme québécois sont multiples. Plusieurs m’ont captivée presque autant que les romans de l’autrice. C’est donc avec grand intérêt que je me suis lancée dans la lecture du roman Mon ennemie Nelly de Karine Rosso, autofiction qui retrace l’impact de Nelly Arcan dans la vie de l’autrice. Une écrivaine omniprésente Karine Rosso y …

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Moins de Schtroumpfette, plus de ça!

Comme bien d’autres, j’ai été dans ma jeunesse une très grande lectrice de bandes dessinées. À cette époque, j’ai lu compulsivement tous – et je dis bien TOUS – les albums disponibles à ma bibliothèque de quartier. Avec le recul et la maturité qu’apporte inévitablement l’âge adulte, j’ai réalisé, non sans quelque amertume, que presque toutes mes héroïnes de jeunesse préférées, de Laureline à Natacha, en passant par Aria, Calendula ou les espionnes du Brelan de dames, aussi badass soient-elles, étaient avant tout… des pin-up! C’est maintenant évident : toutes ces vieilles séries, même si elles ne sont pas dépourvues de qualités, manquent cruellement de représentations féminines réalistes et non sexualisées. Par chance, Yoko Tsuno, qui était de loin ma favorite, est là pour sauver la mise de la BD franco-belge des années 70 et 80! Heureusement, les mentalités ont beaucoup évolué! Depuis l’avènement d’Harry Potter, l’offre de littérature jeunesse s’est décuplée et la BD n’a pas fait exception. Voici deux albums coup de cœur qui proposent des modèles intéressants, actuels et inclusifs et que …

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Changer les codes du pouvoir

La représentation des femmes en politique est d’actualité, et il y a certainement lieu de s’en réjouir. Personnellement, les essais qui explorent les causes historiques de l’invisibilité des femmes dans les structures décisionnelles me captivent. C’est pourquoi j’ai dévoré en un après-midi l’essai Les femmes et le pouvoir : un manifeste de Mary Beard, lecture que je recommande grandement à toute personne qui souhaite facilement comprendre les racines historiques de l’invisibilité des femmes sur la place publique. La voix des femmes Dans la première partie de son livre, l’autrice explique comment, depuis l’Antiquité, les femmes ont toujours été réduites au silence dans les instances publiques, puisque «discourir était l’affaire des hommes». Encore aujourd’hui,  les femmes doivent se battre sur deux terrains : d’une part, réussir à faire entendre leur voix, et d’autre part, combattre les agressions dont elles sont victimes si elles réussissent à se faire entendre sur la place publique. Beard poursuit en démontrant que la construction sociale du genre est intrinsèquement liée au silence des femmes, en ce sens que la féminité fut sociologiquement et historiquement …

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À la verticale de soi, de Stéphanie Bodet

Déjà le titre, rien que ça. Comme un appel à se hisser sur des hauteurs qui nous dépassent. Et puis la couverture, vertigineuse ascension sur une paroi exempte de toute aspérité hormis cette faille, mince et étroite. Enfin la préface — bien sûr! — de Sylvain Tesson. TOUT dans ce livre m’appelait, sans compter ces incroyables similitudes avec l’autrice: la littérature, la région grenobloise, la montagne, l’escalade, la quarantaine: l’âge où l’on prend rendez-vous avec soi-même… Plus qu’un récit d’aventure Je suis comme ça, j’aime les récits qui me font voyager, m’emmènent hors de ma douce zone de confort. Lors de mon dernier voyage en France, qui fut un retour aux sources pour moi, je suis allée avec bonheur errer dans une de mes librairies préférées à Grenoble. Je ne saurais décrire le sentiment qui m’habite quand je rentre dans la section dédiée aux « Grands » de la région : alpinistes, grimpeurs, explorateurs, skieurs hors pair… C’est comme un second voyage! Je retrouve alors tout ce qui me fait vibrer, et principalement la montagne. Le récit …

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Le défi #Lirelesabsentes : pour faire rayonner la littérature écrite par des femmes

Du blogue au livre…  Connaissez-vous Le bal des absentes? Personnellement, j’ai mis la main sur cet ouvrage écrit par Julie Boulanger et Amélie Paquet lors du Salon du livre de Montréal, il y a deux ans. La couverture, qui ne contient pas de titre, mais seulement une femme qui écrit avec tête barbouillée de jaune, m’avait intriguée. Je la trouvais parlante, forte. Elle posait une question que nous ne nous posions pas toujours : où sont les femmes qui écrivent? À l’université depuis plusieurs années déjà, je me sens particulièrement interpellée par cette question de l’absence des femmes dans les corpus étudiés. J’ai encore le souvenir de ce cours dans lequel j’avais dû lire 10 œuvres écrites par des hommes et dans lequel il n’y avait eu aucune place pour ne serait-ce qu’une seule femme. Je m’étais alors questionnée pour la première fois sur la manière dont les professeurs choisissaient les œuvres enseignées et, surtout, celles qui ne l’étaient pas. Le constat de cette absence des femmes dans les corpus enseignés, les autrices l’ont eu au cours …

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La route du lilas : ce chemin parfumé de la mémoire

Chaque printemps, lorsque me parvient l’odeur du lilas pendant mes nombreuses marches dans les rues de Montréal, il ne suffit que d’un coup d’œil pour que je repère cette petite touffe mauve et m’élance en sa direction. Rien à faire. J’hume, j’inspire, en faisant gonfler mes poumons de tout l’air possible qu’ils peuvent contenir, et je recommence deux-trois fois si ce n’est pas plus, et ce, même si quelqu’un m’accompagne. Pas de gêne, je me dois de respirer son parfum. Celui-ci me fait replonger dans des souvenirs heureux. Très jeune, n’ayant que quelques mois de vie jusqu’à ce que je puisse être autonome, je me faisais garder par une femme remplie de douceur maternelle. Je ne me rappelle que des moments simples de pur bonheur où, mon frère et moi, nous nous amusions à nous lancer le ballon, à courir dans tous les sens, à jouer à des jeux inventés de toutes pièces, à dessiner et à découper des formes dans les magazines qu’elle achetait régulièrement. Dans les périodes de chaleur, elle nous laissait nous …

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Françoise en dernier : l’adolescence en toute liberté

Trois ans après la parution de L’année la plus longue, Daniel Grenier nous conduit à nouveau sur les routes sans fin de l’Amérique avec son ultime roman Françoise en dernier. Cette nouvelle épopée au coeur du territoire américain met en scène Françoise, une adolescente de 17 ans en quête de liberté. Françoise vit une adolescence québécoise plutôt typique de la fin des années 1990 jusqu’au jour où elle trouve dans un salon de coiffure une édition de 1963 du magazine Life qui lui apprend l’histoire d’Helen Klaben. En février 1963, Helen Klaben a 21 ans et survit à un périple de 49 jours dans les forêts du Yukon suite à un écrasement d’avion piloté par Ralph Flores. En prenant connaissance de cet événement, Françoise devient fascinée par Helen Klaben et décide de partir à sa rencontre. Partir à l’aventure  Si vous êtes comme moi, l’envie de partir sur un nowhere vous est probablement déjà passée par la tête dans votre vie, sans toutefois que vous osiez concrétiser cette pensée. Françoise, elle, réalise ce fantasme. On vit donc un …

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Nos héroïnes : découvrir des femmes d’exception

Ce livre, je l’attendais avec impatience. J’ai déjà exprimé mon amour pour le travail de Mathilde Cinq-Mars et je réitère que j’admire énormément son travail. J’étais donc vendue d’avance au niveau visuel. Puis, je suis tombée sous le charme des mots d’Anaïs Barbeau-Lavalette. Je n’avais encore jamais eu l’occasion de la lire (shame on me) et je n’ai pas été déçue. L’œuvre Mais commençons par le début. Il est ici question du magnifique livre Nos héroïnes, écrit par Anaïs Barbeau-Lavalette et illustré par Mathilde Cinq-Mars. Le livre met en lumière le portrait de 40 femmes d’ici, des Québécoises d’exception. Parfois, leurs noms nous sont familiers et souvent, on ne les connaît pas (pas encore). Chacun des portraits contient une page qui résume les points importants de la vie de l’héroïne et est accompagné d’une magnifique illustration. Les femmes présentées sont des pionnières de notre histoire, de la fin du 16e siècle jusqu’à aujourd’hui. Les créatrices de Nos héroïnes nous présentent leurs coups de cœur, choisis avec amour. Évidemment, ce ne sont que quelques héroïnes triées …

Cry, baby, cry

Ces routes qui nous font perdre le nord et qui nous obligent à foncer. Celles qui ne figurent sur aucune carte et aucun itinéraire, celles qui s’inventent dans nos têtes et se matérialisent au fil des kilomètres. Ce sont ces chemins-là qui nous définissent entièrement et qui nous révèlent à notre vraie nature. Bien qu’ils soient le fruit du hasard ou de la malchance, la plupart du temps ce sont ceux qu’on rencontre à la croisée des âges. Ce sont les routes non définies qui finissent par tracer un nouveau sens à notre vie, elles font de nous les propres clandestins de notre histoire. J’admire les auteurs qui s’offrent la chance de recréer un second souffle à une œuvre et qui trouvent le courage de transposer leur propre vie dans celle imaginée par d’autres. Ce fût le cas du bouleversant Ma vie Rouge Kubrick de Simon Roy (comparaison inévitable, mille excuses) paru il y a quelques années. Mélanger réalité, fiction et enjeux sociaux relève du génie et j’éprouve énormément de respect pour quiconque tentant cette expérience …

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Créatures du hasard: donner la parole aux femmes

Ceux et celles qui me connaissent savent que je suis captivée par l’Amérique latine depuis des lustres. Ce n’est donc pas surprenant que Lula Carballo, autrice québécoise d’origine uruguayenne, ait piqué ma curiosité lorsque j’ai entendu parler de son premier roman, une oeuvre dédiée à sa grand-mère, où l’autrice retrace le quotidien de son enfance en Uruguay. Ce roman écrit en fragments m’a beaucoup plu. Si les origines de l’autrice nous incitent à croire que l’histoire se déroule en Uruguay, le récit est tellement universel par son authenticité que l’intrigue pourrait tout aussi bien se dérouler au Québec. Les morceaux de l’enfance de Lula se succèdent au fil des cent-cinquante pages du roman, et forment un casse-tête volontairement incomplet, où le.la lecteur.trice doit combler les trous par lui.elle-même. Le non-dit est aussi important ici que l’énoncé. L’histoire d’une famille contaminée par la dépendance au jeu Lula grandit au cœur d’une famille et d’un quartier très pauvres. Les habitants de sa rue brûlent leurs déchets à l’avant de leurs maisons et les coups de feu retentissent …