L’Inde littéraire (2e partie) : L’équilibre du monde
Après avoir fini Shantaram, j’étais désormais au Bihar, l’un des états les plus pauvres et les plus peuplés de l’Inde. Un peu plus de 100 millions d’habitants, juste pour vous dire. C’est dans cette région où Bouddha aurait eu son illumination que j’ai poursuivi mes lectures indiennes avec le roman L’équilibre du monde de Rohinton Mistry. Deux mois après l’avoir lu, je n’arrive toujours pas à m’expliquer ce qui m’a autant choquée et émue; c’est sans doute le livre qui m’a fait vivre le plus d’émotions jusqu’à ce jour. Peut-être est-ce la magnifique plume de Mistry qui rend ses personnages si humains, si attachants, qu’on ne peut supporter qu’une injustice de plus leur arrive. Peut-être était-ce aussi de constater que le récit que j’étais en train de lire pouvait être celui de l’homme assis près de moi dans le train, celui qui regardait curieusement le livre dans mes mains. C’est dans une Inde en plein changement, aux lueurs de son indépendance, que se campe L’équilibre du monde. Tout commence avec Dina, une femme qui ne peut se résoudre à abandonner …

