On en parle depuis quelques jours, le 12 août prochain, qu’y a-t-il de spécial ?
On achète québécois !
Ce qui veut dire que tu dois te rendre dans la librairie de ton choix et acheter un livre d’un auteur québécois. Tu as peut-être déjà en tête le livre que tu veux acheter ! Mais si tu as de la difficulté à en trouver un qui te tente, voici quelques suggestions qui pourraient t’intéresser !
LA TENDRESSE ATTENDRA
Matthieu Simard
Ce livre est magnifique. Tellement que je ne m’en suis jamais remise, je crois.
C’est un roman dur. C’est un roman profond qui navigue constamment entre l’humour, l’ironie et la tristesse. C’est l’histoire d’un homme qui se fait laisser, c’est l’histoire de sa peine d’amour. C’est l’histoire d’un homme fou d’amour, c’est l’histoire de ses tentatives pour changer et pour prouver qu’il peut changer. Ce roman est un gros coup de cœur. Il est cru et souvent très triste, mais il décrit parfaitement bien le genre d’émotions insensées ressenties lors d’une peine d’amour.
« On meurt toujours un peu d’une rupture. On flotte un temps et on finit par l’oublier, en un mois, un an, dix ans, mais on reste toujours un peu mort, par morceaux. Trop de ruptures, c’est trop de morceaux, et on en meurt au bout de la vie, rempli de douleurs oubliées. C’est ça, le cancer. C’est les morceaux de douleur qui s’accumulent pour nous faire chier, et qui nous tuent de l’intérieur. »
Je te le conseille si tu es en peine d’amour ou si, côté amour, ça ne va pas particulièrement bien. Je conseille aussi ce livre à tous les lecteurs, jeunes ou vieux, en peine d’amour ou pas. Je le conseille puisque c’est un bijou, je le conseille puisqu’il mérite d’être découvert, puisqu’il saura vous transporter ailleurs. Je le conseille à tous, car il aura le potentiel de vous faire tomber amoureux de son auteur et de ses œuvres.
COMMENT DEVENIR UN MONSTRE
Jean Barbe
Comment devenir un monstre, c’est l’histoire d’un homme, Viktor Rush, surnommé le monstre, qui est en prison et qui attend, muet, l’heure de son procès. C’est aussi l’histoire de son avocat, venu de l’étranger pour le défendre, et de ses tentatives pour comprendre. Comprendre les raisons pour lesquelles on surnomme cet homme le monstre, comprendre les raisons pour lesquelles ce monstre s’est retrouvé en prison et retracer le chemin qu’a forcément dû emprunter cet étrange homme silencieux pour le pousser à agir comme un monstre. Ce roman traite de la folie des hommes, de la condition humaine, du changement. Il parle de guerres et de tragédies.
Les questions que tu te poseras, toi, lecteur, pendant tout le récit pourraient ressembler à celles que je me suis moi-même posées : Pourquoi Viktor Rush reste-t-il si silencieux ? Pourquoi ne se défend-il pas ? Pourquoi ne condamne-t-il pas non plus ce qu’il a fait ? Comment est-il devenu un monstre ? Comment peut-on dénaturer un homme à ce point ?
« Il n’y a que la fatigue, je crois, pour arriver au bout de ces contractions. On cesse de pleurer parce qu’on n’a plus de larmes. On cesse de hurler parce qu’on n’a plus de voix. On cesse de chercher parce qu’on est complètement perdu. La crispation du corps se noie dans l’acide lactique, et quand bien même on voudrait continuer à hurler dans la nuit, il vient un moment où il faut dormir. Et c’est en s’éveillant, des heures plus tard, qu’on comprend qu’on n’en mourra pas. Et même cela semble injuste. »
Je te le conseille si tu aimes les romans à la fois philosophiques et psychologiques. Si tu aimes les romans policiers (celui-ci l’est un peu) où plusieurs issus sont possibles. Je te le conseille si tu aimes te poser des questions sur l’humain et sur ce dernier en société, si tu aimes parfois te demander pourquoi est-ce que tu agis d’une telle manière ou pourquoi telle situation t’a rendu comme tu es.
LE SOURIRE DE LA PETITE JUIVE
Abla Farhoud
Ce roman se passe à notre époque. Dès les premières pages, on est plongé dans un univers plus qu’attachant, écrit un peu différemment que ce à quoi tu es peut-être habitué. Loin, en tout cas, de ce à quoi, moi, j’étais habituée.
C’est dans l’univers de la jeune Hinda Rochel, petite fille juive issue d’une famille nombreuse, que tu seras catapulté par une plume de maître. Et c’est à travers plusieurs autres histoires, se croisant et de décroisant au fil des pages, que tu apprendras à apprécier l’œuvre de Abla Farhoud. Elle réussit littéralement à rendre chacun des personnages attachants pour le lecteur. Elle relève aussi un grand défi en réussissant à faire embarquer le lecteur dans autant de petites parcelles d’histoires différentes. Tout ça, en quelques centaines de pages seulement. Ce livre est une « expérience littéraire » à vivre.
En lisant, tu auras le sentiment d’être un voyeur, comme s’il t’était permis, tel un petit oiseau subtil, d’entrer dans le quotidien de chacun de tes voisins et de voir chacune des personnes que tu côtoies (ou que tu croises) presque chaque jour. Ce roman te donnera l’envie de découvrir et d’être attentif à ta vie et à la vie des gens qui en font partie.
« Françoise, tout est dans le souffle, c’est ce que les vieux d’ici disent. Entre un plat et un autre, avec sensiblement les mêmes ingrédients, c’est le souffle de celle qui le fait qui apporte la différence et donne un goût particulier. Tout comme pour un roman. »
Je te le conseille si tu as envie de lire un roman ouvert sur le monde. Je te le conseille aussi si tu as simplement envie de décrocher d’un quotidien trop lourd et de te laisser bercer par les folies d’un petit quartier de Montréal. Si tu as le désir de connaître, l’envie d’en savoir plus sur les gens. Ce livre pourrait de donner l’envie de créer des liens avec les gens qui t’entourent et de t’arrêter pour profiter un peu.
LE MATOU
Yves Beauchemin
Tu as surement déjà entendu parler de ce livre maintes et maintes fois, mais peut-être ne l’as-tu jamais lu ? Si c’est le cas, cours te l’acheter !
Ce roman raconte l’histoire d’un jeune Florent très ambitieux qui voit un jour son rêve se réaliser quand, avec le gros coup de main d’un vieil homme, il a la possibilité de devenir le propriétaire de la fameuse Binerie Mont-Royal, situé sur la rue portant le même nom. Au fil de l’histoire, entreront en scène la compagne et complice de Florent, un petit garçon maltraité qui trouve refuge dans la Binerie du nom d’Émile ainsi que le fameux chat qui deviendra notre Matou national. C’est une histoire magnifiquement bien construite et extrêmement touchante qui nous fait réaliser que rien n’est gratuit dans la vie et que tout fini bien par se payer, que les gens ne sont pas tous exactement comme on le pense et qu’il faut savoir se méfier.
Et, c’est aussi, en contradiction totale avec ce monde d’adultes dont il faut parfois se méfier, l’histoire d’un petit garçon naïf, mais oh combien rusé et d’un gros matou qu’il ne faut pas prendre à la légère…
« La chance est une dame qui a la peau des joues fort raide et se donne rarement la peine de sourire deux fois de suite à la même personne. »
Je te le conseille si tu as envie de plonger directement dans le Montréal des années 80’. Je te le conseille si tu connais bien le coin et que tu aimes la littérature québécoise ainsi que toutes les couleurs de notre beau « français québécois ». Je le conseille, en fait, à tous ceux et celles qui liront cet article puisqu’il s’agit ici d’un pilier dans la littérature québécoise et, à mon avis, d’un livre qui ne s’oublie jamais.
Les photos provienennt de Pinterest.