J’avais planifié un article sur les voyages et finalement je vous parlerai de poupées et d’enfants. Ce n’est pas que je me suis égarée en chemin, c’est juste que l’autre jour, en me demandant quel avait été mon plus beau Noël, je me suis rendu compte de quelque chose. Je n’ai jamais joué à la maman. J’ai eu une seule poupée dans ma vie ( à Noël ) et la seule raison pour laquelle je la voulais c’est parce qu’elle faisait pipi et je trouvais ça vraiment drôle. J’ai eu des barbies, c’était mon jeu préféré. Je les habillais et je construisais des maisons avec tout ce que je pouvais trouver dans le recyclage, mais je ne jouais jamais vraiment à leur donner une vie. Même chose quand j’ai échangé les barbies pour les sims. Je construisais les maisons, piratais les codes pour les rendre riches et, quand j’étais tannée, j’enlevais l’échelle de la piscine.
Tout ça pour dire que, quand je me suis mise à y penser, je me suis demandé si le fait de n’avoir jamais eu le désir de faire semblant d’être maman, ça ne voulait pas dire quelque chose. Je me rappelle une de mes bonnes amies m’avoir dit qu’elle passait son temps à jouer à la maman avec ses poupées. Une autre de mes amies était la maman de tous les animaux qui lui tombaient sur la main. J’ai sondé les gens, j’ai demandé à ma mère, question de voir si ce n’était pas ma mémoire qui me faisait défaut. Eh bien non , ça n’a pas l’air, j’ai juste toujours aimé mieux m’occuper à autre chose que jouer à la mère. Ce n’est pas un problème, non ? Et bien dans ma tête qui over-analyse trop je me suis dit que ça devait en être un, que ça devait être parce que, bien loin dans mon intérieur, je ne suis pas faite pour être mère. Ça ne m’inquiéterait pas si j’étais du genre à être sûre que j’en veux, à en faire une évidence, mais ce n’est pas vraiment le cas. Ce n’est pas que je n’en veux pas c’est juste que je ne suis pas capable de me visualiser avec un enfant dans les bras, je ne suis pas capable de m’imaginer avec une bedaine de femme enceinte pis le glow qui vient avec. C’est tout simplement que je ne sais pas. Pis là c’est peut-être moi qui me mets de la pression, mais j’ai l’impression que ne pas savoir c’est vu comme ne pas en vouloir et que ne pas en vouloir, même en 2014, c’est un peu tabou.
Je pense que du haut de mes 22 ans, c’est correct de ne pas savoir puis de ne pas vouloir savoir avant un méchant bout. Ce qui est moins correct c’est quand ceux qui savent qu’ils n’en veulent pas se font dire qu’ils changeront d’idées, que l’horloge biologique va se mettre à faire tic tac un peu trop fort, qu’ils vont le regretter. Peut-être, peut-être que non. Je crois qu’il faut arrêter de juger celles qui décident de ne pas avoir d’enfants, celles qui savent qu’elles n’en veulent pas tout autant qu’il faut arrêter de juger celles qui en veulent, qui en veulent tôt, qui en veulent beaucoup, qui veulent rester à la maison. Le parcours de chacun lui est propre ( ce n’est pas comme si j’apprenais quelque chose à quelqu’un avec ça ) et les choix conscients et réfléchis que chacun et chacune font ne devraient pas être soumis à l’analyse de ceux qui n’ont pas marché dans leurs souliers ou, de nos jours, par ceux qui ne sont pas devant le même écran d’ordinateur, tsé .
En fait, je fais vraiment juste penser tout haut, ou plutôt mettre mes pensées en mots et mes pensées me disent que quand j’étais jeune j’aimais mieux jouer aux métiers qu’à la maman, peu importe ce que ça implique. Le reste, c’est de l’inconscient puis ça… j’en ferai mon problème une autre fois.


