Auteur : Marjorie Rhéaume

L’univers des podcasts: quelques découvertes littéraires

Les podcasts – baladodiffusions, pour utiliser le terme français – sont en plein essor. Dans les dernières années, il me semble en entendre de plus en plus parler. Il y a l’immense succès des séries sur le crime, les grands journaux qui utilisent ce médium pour approfondir un sujet d’actualité et les histoires et séries de fiction qui se font aussi une place non négligeable sur le marché. Ça ne fait pas si longtemps que la baladodiffusion fait partie de mon quotidien, mais depuis que j’ai découvert ce médium, j’ai trouvé mon fidèle compagnon pour me rendre au boulot le matin quand je trouve le nouvel album de Safia Nolin trop triste pour mon «mood» du jour.  Évidemment, je me suis vite mise à la recherche de podcasts qui parlent de livres ! Mis à part mes émissions de radio favorites comme Plus on est de fou, plus on lit et Les Herbes Folles, qu’on peut aussi retrouver en balado, je cherchais à découvrir de nouveaux univers, à me laisser surprendre par des sujets que je connaissais moins, des …

The year of less: le récit d’une année sans achats et bien plus

The year of less avait capté mon attention à plusieurs reprises, lors de mes trop longs moments passés à magasiner des livres sur Internet. C’est évidement un peu ironique de dépenser pour un livre dont le sujet principal tourne autour d’une année sans dépenses. Pourtant, je l’ai justement acheté pour m’inspirer à faire ce type de défi, je l’ai lu en l’espace de 48h et je ne regrette rien! Beaucoup plus qu’un guide pratique pour diminuer ses dépenses et réfléchir à sa consommation de biens matériels, The year of less est le récit d’une année dans la vie de  l’autrice Cait Flanders et de sa quête vers un mode de vie qui lui convient mieux. Du personnel à l’universel Dans The year of less, Cait Flanders écrit sur son rapport à l’alcool et à la nourriture, sur la  sobriété, sur le divorce de ses parents, sur sa carrière et nous invite à entrer dans son intimité, à partager ses démons et ses états d’âmes. C’est très personnel et c’est, à mon avis, la meilleure manière de …

Moi aussi, immigrante, j’avais trouvé des semblables : Les platanes d’Istanbul

Des aquarelles floues et un titre qui mentionne Istanbul, il ne m’en fallait pas plus pour avoir envie de découvrir Les platanes d’Istanbul, écrit par Tassia Trifiatis-Tezgel et illustré par Caroline Laverge, paru aux Éditions du passage. Le quatrième de couverture se lit ainsi: Un jour de 2011, mon mari H. et moi avons tout quitté pour déménager à Istanbul. Lui y retournait après 10 ans; moi, j’y allais pour la première fois, sans savoir si je reviendrais. Les yeux grands ouverts, j’ai fait mes papiers comme si j’allais rester. La prémisse est plutôt claire, c’est le récit d’une expatriée à Istanbul. Alors que ce type d’histoire peut prendre plusieurs formes, on se retrouve ici face à un objet bien unique, un livre-oeuvre d’art qui porte aux réflexions sur la vie, la mort, l’amitié, et qui, à travers un collage de moments et d’instants, retrace le parcours de cette femme – l’autrice – durant ses trois années de vie à Istanbul, en Turquie. Ralentir la cadence  Ce récit mérite d’être lu et relu lentement, de …

Les préoccupations d’une féministe rabat-joie

Qu’est-ce qu’une féministe rabat-joie ? Qu’est ce qui préoccupe la féministe rabat-joie moderne ?  Telle est la prémisse de cet essai d’Erin Wunker, professeure, chercheure, autrice et, bien entendu, féministe. À travers ses réflexions et ses questionnements, Wunker s’amuse (pour faire écho au joie de rabat-joie) à déconstruire ces normes patriarcales. L’état du monde vous inquiète, l’inéquité vous enrage et décourage et vous brûlez de pouvoir faire quelque chose pour changer ça ? Vous êtes probablement déjà une rabat-joie. Et vous vous rendrez peut-être compte que ça donne du courage d’apprendre comment «abattre» la joie peut aider à «refaire le monde». Après tout, si le statu quo est intenable pour beaucoup d’entre nous, s’efforcer de le modifier est une marque d’espoir. À la croisée des approches  Wunker le dit elle même, ses textes se trouvent à la croisée entre critiques, théories littéraire, culture populaire et pensée féministe. C’est à travers ces quatre axes qu’elle développe sa pensée autour de trois sujets, soit la culture du viol, les amitiés entre femmes et la maternité. En ouvrant …

Prendre corps ou comment le déconstruire pour mieux l’habiter

J’attendais Prendre Corps de Catherine Voyer-Léger comme certains attendent la prochaine saison de Games of Thrones, c’est-à-dire avec beaucoup  d’impatience. C’est que j’ai été marqué par ma lecture de ces deux premiers recueils de textes: Détails et Dédales ainsi que Désordre et Désirs. Pour reprendre les mots de Fanie, qui a su si bien décrire ce que j’ai aussi ressenti durant ma lecture; L’écriture de Voyer-Léger, nourrie d’humour et d’autodérision, dégage une énergie survoltée; on embarque volontiers dans son rythme soutenu et on la suit avec une grande fluidité et un enthousiasme renouvelé. […] Sans nous prendre par la main, la maîtrise de ses moyens littéraires permet à l’écrivaine de capter notre attention et de l’entraîner dans un dédale de réflexions s’entrecroisant, se répondant autour d’une sorte d’armada de désirs. Désirs d’observer, d’interroger, de sentir, de comprendre; désir d’investir le corps, de nommer les choses, de les voir se déployer autrement, de vivre; mais peut-être surtout, désir d’être lue, et donc d’interagir, de voir son avion de papier se faire cueillir par des mains, inconnues peut-être, pour …

Nancy Huston, l’état du monde et la littérature

C’est par un doux matin de janvier que je me suis plongée dans cette petite palette d’à peine 60 pages qu’est Naissance d’une jungle. Recueil de chroniques écrites par Nancy Huston dans le quotidien indépendant français Le 1, il ne m’a pas fallu plus d’une heure pour passer au travers des cinq textes choisis et réédités dans ce livre. Les opinions tranchantes de Huston Dans chacun des cours textes, Huston donne son opinion sur divers sujets d’actualité, et ce, de manière assez tranchante, appuyée et convaincue. Les textes d’opinion de Huston sont à la fois un cri du cœur pour une société plus humaniste, une prise de parole pour l’engagement et l’activisme ainsi qu’un certain désenchantement face à l’état du monde et de nous tous qui y vivons. Suivant la ligne éditoriale du journal Le 1, l’auteure s’intéresse, entre autres, à l’utilisation de la langue française écrite, en France, qu’elle trouve un peu ankylosée, à la quête d’identité et l’identification à une, ou aucune, nation, à l’élection de Trump et, bien entendu, à la littérature. Toujours …

Ce que Alexandra en a pensé : Pour ma petite personne, l’année 2018 a débuté un peu dans un état général de panique extrême. Est-ce que j’avais fait les bons choix? Est-ce que je me dirigeais au bon endroit? J’angoissais – comme toujours – sur comment j’allais réussir à organiser tous les magnifiques projets que je me donnais et si j’étais prête d’affronter toutes ces peurs qui me réveillaient la nuit. J’avais peur. J’ai encore peur. Et il me fallait un livre pour m’aider. Un bouquin pour me remettre les pieds sur terre. Un bouquin qui me dirait « ça va bien aller, crois-moi ». J’ai eu entre les mains Le chemin du beau de Cheryl Strayed à la librairie où je travaille. Tout juste sorti des boîtes pour l’étiquettage, j’ai feuilleté ce livre entièrement composé de citations et de pensées de cette auteure à qui l’on doit Wild, roman autobiographique qui a assurément changé plus d’une vie. Ayant été transportée par le périple à travers les montagnes vertigineuses du Pacific Crest Trail de Strayed, ma curiosité était piquée, mais surtout j’avais ce grand besoin d’un livre inspirant écrit par une femme qui, comme moi, a eu peur et a foncé avec détermination dans la vie. J’ai su que Le chemin du beau était le livre qu’il me fallait. En fait, Strayed nous livre dans ce tout petit bouquin jaune moutarde, d’à peine une centaine de pages, ce genre de citations qu’on garde près de soi, dans un tiroir de notre tête, pour les moments difficiles lorsqu’on a besoin de se remonter l’estime, de se donner un peu de lumière et de continuer à croire en nous, en les autres et en tout le reste. Exactement ce que je cherchais. « Je ne saurai jamais, et vous non plus, à quoi aurait ressemblé la vie que nous n’avons pas choisie. Mais une chose est sûre, cette vie alternative aurait été tout aussi importante et tout aussi belle. C’est un bâteau fantôme à bord duquel nous n’avons pas embarqué. Tout ce que nous pouvons faire, c’est le saluer depuis la rive. » En guise d’introduction, Strayed mentionne qu’elle a toujours collectionné les citations : « drôles ou profondes, simples ou complexes, tristes ou émerveillées, exaltantes ou sévères : chaque fois que j’ai besoin de réconfort ou d’encouragement, d’un peu de recul ou d’un bon coup de pied au derrière (ce qui m’arrive souvent), c’est vers elles que je me tourne ». C’est pour cette raison qu’elle a décidé d’écrire ce livre, un « mini-guide à l’usage de nos âmes » qui nous tiendra compagnie lorsqu’on en aura besoin. Passant de propos féministes, afin que les femmes soient fières d’elles, à des propos plus généraux sur les relations, le respect de soi, la souffrance, les hésitations, les choix, le lâcher prise, la force d’aller de l’avant et l’importance de confronter notre zone de confort, on y trouve une panoplie de phrases-clés susceptibles de nous faire réfléchir pendant de longs moments. « Salut, la peur. Merci d’être là. Tu es la preuve que je fais le bon choix. » « Voyagez à pied. On rate tellement de choses quand on va trop vite. » « Partez parce que vous en avez envie. Parce que vouloir partir est une raison suffisante. » Tous les lecteurs de Wild se souviendront de ces passages où Cheryl Strayed se répétaient en boucle « je n’ai pas peur, je n’ai pas peur » comme un mantra qui allait l’aider à surmonter les moments où, seule dans la nature sauvage avec comme seul abris sa tente de nylon, l’inquiétude et l’anxiété menaçaient sa tête. C’est là toute la beauté des ces citations et de ces phrases qu’on joue en boucle pour transformer nos pensées négatives, se redresser et se mettre sur « le chemin du beau ». Malgré quelques passages qui m’ont paru un peu flous et maladroits, Strayed réussit à livrer un bouquin remplit d’espoir qui fait du bien aux gens un peu perdus, comme moi, et donne une grande bouffée de chaleur à travers ses mots. Je le recommande à ceux qui aiment les quétaineries et les livres de croissance personnelle et qui n’ont pas peur de l’assumer avec fierté. Et vous, quelles sont la ou les citation.s qui vous font du bien?

Le chemin du beau : des citations qui font du bien

Les citations font partie prenante de ma vie. Elles sont souvent l’élément déclencheur de certaines réflexions, elles remplissent mes tableaux Pinterest, me font jaunir les pages de mes livres à coups de marqueur et m’inspirent, au quotidien. Les mots des autres peuvent parfois résonner en nous de manière imprévisible, agir comme un baume ou une bombe et nous faire réaliser des choses que nous n’arrivons pas nous-mêmes à mettre en mots. C’est pour cette raison que j’ai été intriguée par le petit recueil de citations de Cheryl Strayed, l’auteure derrière le best-seller Wild. Quand j’ai vu qu’Alexandra l’avait aussi acheté, nous avons décidé d’en faire un article commun, partageant nos deux points de vue sur Le chemin du beau et tout le beau que celui-ci nous a insufflé. Ce que j’en ai pensé :  L’introduction que fait Cheryl Strayed de ses propres citations m’a beaucoup plu. Ça m’a accrochée et j’ai aimé qu’elle prenne quelques instants pour expliquer son processus. Comme moi, elle semble toujours être à la recherche de la citation qui conviendra à son état, …

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Les passeurs de livres de Daraya : le pouvoir des livres sur fond de guerre

Tout a commencé par une photo publiée sur la page Facebook de Humans of Syria. Deux hommes, entourés de livres, une bibliothèque secrète. Il n’en fallut pas plus pour piquer la curiosité de la journaliste Delphine Minoui, spécialiste du Moyen-Orient. Il est difficile de décrire ce livre qui dépeint autant les horreurs de la guerre en Syrie que la beauté et le pouvoir des mots. De faire cohabiter ces deux thèmes semble presque absurde et, pourtant, nous n’avons pas ici affaire à une fiction, mais bien à des parcelles d’une véritable histoire, d’une bibliothèque secrète et des hommes qui y trouvent espoir, force et résilience. De 2012 à 2016, la banlieue rebelle de Daraya a subi un siège implacable imposé par Damas. Quatre années de descente aux enfers, rythmées par les bombardements au baril d’explosifs, les attaques au gaz chimique, la soumission par la faim. Face à la violence du régime de Bachar al-Assad, une quarantaine de jeunes révolutionnaires syriens a fait le pari insolite d’exhumer des milliers d’ouvrages ensevelis sous les ruines pour les rassembler dans …

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Silence-décomposition : au coeur d’une co-création

Ce petit livre rose est arrivé chez Martine, en service de presse sans trop qu’on s’y attarde ni l’une ni l’autre, mais de la typographie à la quatrième de couverture, quelque chose m’avait définitivement attirée vers ce livre. L’idée d’une rencontre entre deux artistes et d’une déconstruction du silence a piqué ma curiosité. Je l’ai donc pris pour mieux le  laisser chez moi, un mois, peut-être deux, avant que l’envie me prenne de m’y plonger.  Je pense avoir eu peur de me retrouver devant une oeuvre hermétique et impénétrable à laquelle je ne comprendrais rien. Finalement, je l’ai débuté, pleine d’anticipation, pour mieux le refermer quelques heures plus tard, la tête remplie de réflexions et d’admiration pour cet étrange journal de bord qu’est Silence-décomposition, à l’écoute d’une ville. Projet : observer le silence par tous les moyens qui sont à notre disposition: le texte, l’image, le son. En identifier les éléments constitutifs. Les isoler. Les traduire en parties d’oeuvres d’art, chaque fois incomplètes, insuffisantes. Tenter de reconstruire le silence par la cohabitation de ces morceaux. L’installer, …

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4 émissions de radio littéraire à découvrir

La radio — spécialement la Première Chaîne — a, pour moi, quelque chose de réconfortant. La voix de Le Bigot sonne comme les fins de semaine de mon enfance, tout comme les rediffusions de La soirée est (encore) jeune. Les longs voyages en voiture sont aussi teintés des émissions radio de Radio-Canada. L’un ne va plus sans l’autre pour moi. C’est une habitude que j’avais quelque peu perdue au fil des années et que j’essaie de réintroduire dans mon quotidien. Pour ce faire, je mets la radio, sur mon ordinateur, tout au long de ma journée de travail. Ça tombe bien parce que l’après-midi — sur la Première Chaîne —, c’est Plus on est de fous, plus on lit! C’est d’ailleurs en écoutant cette émission que j’ai eu l’idée d’en proposer quelques-unes parlant de littérature. Plus on est de fous, plus on lit!, à la Première Chaîne, du lundi au vendredi de 13 h à 15 h. Évidemment, je ne peux pas commencer avec autre chose. Cette émission est un peu une institution en termes d’actualité littéraire. Marie-Louise …