Noël 2010, je me trouvais vraiment cool d’offrir ‘Logicomix’ un roman graphique à l’homme qui devint quelques semaines plus tard mon copain et avec qui je suis depuis. Le gars avec qui je suis est un peu geek, mais il peut également être qualifié de simili-génie. C’est une personne qui a une capacité de compréhension pour certaines choses qui est au delà de la moyenne. En tout cas, c’est mon impression. Il possède un Baccalauréat et une Maîtrise en Mathématiques Fondamentales, pour vous donner une idée, son mémoire de maîtrise traitait de la géométrie différentielle et de la géométrie symplectique. Je suis toujours et encore en amour avec son cerveau et son être. Mais revenons à nos moutons, Noël 2010 je lui ai offert ‘Logicomix’ des créateurs Apostolos Doxiadis et Christos Papadimitriou et des artistes Alecos Papadatos et Annie Di Donna, car c’était un roman graphique qui traitait de logique fondamentale et de mathématiques. Je l’avais lu quelques semaines auparavant et j’avais vraiment envie de partager cette découverte avec lui.
Ce roman graphique trace la vie de Bertrand Russell, un éminent mathématicien et logicien du XXe siècle. De nombreuses autres figures historiques se retrouvent entre les pages de ce récit, par exemple Henri Pointcarré, G.E. Moore et Alfred North Whitehead. On voit les personnages évoluer dans leur vie respective, mais toujours sous la loupe d’une quête qui prédomine tout sens. L’oeuvre traite de ce qu’ils appellent la ‘quête épique des fondements des mathématiques’. Il s’agit d’un récit philosophique, intellectuel et idéologique à certains moments qui traite également de ce qu’on appelle la «Crise des Fondements».
Ce qu’il faut savoir c’est que pendant longtemps, les bases des mathématiques reposaient sur des fondements approximatifs, sur des axiomes douteux ce qui les exposaient à des risques de paradoxes. Les mathématiciens n’aiment pas les paradoxes, car cela ouvre la porte à des failles majeures. Avec la ‘Crise des Fondements’, les logiciens et les mathématiciens cherchaient à rendre les bases mathématiques plus rigoureuses, afin de prévenir l’écroulement de toutes les disciplines qui reposent sur des fondements mathématiques. Ainsi, dans le contexte de l’histoire, la ‘Théorie des ensembles’ semblait très fragile selon Russell. De là, l’origine du Paradoxe de Russell:
«L’ensemble de tous les ensembles qui ne se contiennent pas eux-même se contient-il lui même?» Si oui, c’est non. Et si c’est non, c’est oui. On dirait des bons mots de salon. Mais ça remet en cause la notion d’«ensemble» comme collection définie par une propriété commune…et avec elle la logique.
J’ai beaucoup aimé cette histoire, car il s’agissait d’un style très mature de roman graphique, mais sans tomber dans le vulgaire ou le sexuel comme beaucoup d’oeuvres matures le font. J’ai trouvé le sujet original, car il s’agissait de quelque chose pour lequel je n’avais vraiment jamais démontré d’intérêt. Cependant, depuis, je me trouve plus sensible à ce sujet. Je vous suggère fortement cette oeuvre, car ce sera quelque chose que vous ne pourrez comparer avec une autre oeuvre, car je ne pense pas qu’il y en ait beaucoup dans ce genre.


