Littérature étrangère
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No et moi

Photo : Karina

Photo : Karina

Ça faisait plusieurs années que le roman de Delphine de Vigan, «No et moi», prenait la poussière dans ma bibliothèque. Il faut dire que ce n’est malheureusement pas le seul dans ce cas… Et c’est dans le cadre de mon Groupe de lecture que j’ai enfin pris le temps de le lire.

Nous avons fait la rencontre de Lou, une jeune adolescente de 14 ans. Et il se trouve qu’elle est une élève surdouée, c’est pourquoi elle a sauté deux années. Dans son cours d’économie elle doit faire un exposé oral et le sujet qu’elle choisit est les jeunes femmes sans domicile fixe (SDF, ou comme on dit au Québec, des itinérants). C’est alors qu’elle fait la rencontre de No.

No est une jeune femme SDF. On s’en doute, elle n’a pas eu la vie facile. Lou, qui est plutôt renfermée, ne discute jamais de ses sentiments. Lou a également un lourd passé, mais a toujours une famille pour la soutenir. C’est alors qu’elle tente de sauver No en l’accueillant chez elle. En fait, c’est plutôt elle-même qu’elle tente de sauver. Parce que Lou est à la recherche de son identité, de sensations fortes et d’amour. Elle vit avec le sentiment d’être seule et, avec No, elle tente de créer un lien unique qui les rendra inséparables.

Cependant, malgré toute l’aide que No peut recevoir, il n’y a pas de changements. Son cheminement d’itinérante à une jeune femme qui vit sous un toit est difficile. Parce qu’elle n’appartient à aucun des deux mondes. No se cherche, elle est fragile et a besoin d’être rassurée, mais surtout d’être aimée, tout comme Lou.

On s’attache au personnage de Lou et malgré son intelligence, elle a un très grand manque dans ses habilités sociales. Ce qui, je crois, la rend si attachante. Parce que j’ai des doutes que Lou est Asperger. Elle reste tout de même un enfant. Elle reste innocente et croit en la réinsertion de No, tout comme nous voulons y croire avec elle.

Delphine de Vigan réussit à écrire sur un sujet dit «lourd» avec une facilité. Malgré le fait que la situation des personnages est difficile, nous ne le sentons pas. La lecture est agréable, nous avons à certains moments le sourire au coin des lèvres. Je sais que les autres romans de l’auteure touchent aussi d’autres sujets difficiles, tel que l’anorexie.

No et moi

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No et moi, le film.

Je ne suis pas une grande «fan» d’adaptation des romans, surtout de ceux dont j’ai beaucoup apprécié la lecture. Cependant, je peux dire que cette adaptation est fidèle au roman, ce qui est plutôt rare. Il faut se dire que le livre est très court.

L’actrice qui interprète de No est excellente, nous faisons connaissance avec ce personnage coloré. Je la trouve peut-être un peu plus énervée et plus dynamique que dans le roman, mais cela n’est que ma perception du personnage. Pour moi, No était plus en colère qu’une jeune femme avec beaucoup trop d’énergie. Puis, l’interprète de Lou est aussi douce que son personnage. Elle est charmante et il est facile de s’y attacher. On la trouve naïve, mais on veut y croire, croire que si les gens étaient plus généreux, que si nous accueillions tous un ou une itinérante, nous pourrions sauver le monde.

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Avoir une bibliothèque de plus en plus grosse est l’un des projets de vie de Karina. Apprendre et avoir plusieurs perceptions le sont également. Après avoir fait une technique en travail social au Cégep du Vieux-Montréal et travaillé quelques années dans des organismes communautaires (ce qu’elle continue de faire avec joie), elle poursuit ses études en faisant un certificat en études féministes à UQÀM. La littérature lui permet donc de voyager et d’avoir d’autres lunettes sur le monde.

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