Littérature étrangère
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The Dispossessed d’Ursula K. Le Guin, pour réfléchir

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La science-fiction, comme la plupart des littératures de l’imaginaire, est souvent considérée comme de la « sous-littérature ». À mon avis, ça tend tranquillement à changer dans la représentation contemporaine, mais il y a encore du travail à faire. Si vous avez encore des préjugés sur la science-fiction, je crois qu’une bonne façon de vous faire l’envisager autrement est de lire une (ou des!) œuvre(s) de l’autrice américaine Ursula K. Le Guin.

L’autrice

Ursula K. Le Guin est une écrivaine de science-fiction et de fantasy dont le décès en 2018 a mis en évidence sa contribution littéraire. Ayant fait des études en littérature et en ethnologie, en plus d’être fille d’anthropologues, elle s’intéresse entre autres, dans ses écrits, à des thèmes anarchistes, psychologiques et sociologiques. Bien qu’elle se soit défendue de l’avoir fait consciemment, elle a écrit des romans qui proposent une réflexion féministe sur le genre, sur le pouvoir et sur l’organisation des sociétés contemporaines. Bref, son œuvre tombe plutôt bien dans les intérêts de plusieurs lectrices chez Le fil rouge! De plus, le domaine de la science-fiction a reconnu la contribution de Mme K. Le Guin assez rapidement et elle a remporté au cours de sa carrière de nombreux prix qui soulignent l’excellence de son œuvre. Ça fait vraiment plusieurs raisons de s’intéresser à elle.

Une œuvre à lire? The Dispossessed

Je suis encore loin d’avoir fait le tour de l’œuvre de Mme K. Le Guin, mais j’ai lu cet été le roman The Dispossessed (en français, Les Dépossédés) et je crois que c’est vraiment une bonne introduction à son œuvre. J’avais déjà lu The Left Hand of Darkness (en français, La main gauche de la nuit) il y a quelques années et, bien que ce soit flou dans ma mémoire, j’en garde le souvenir d’une lecture beaucoup plus difficile. Voici donc quelques raisons pour vous suggérer de lire The Dispossessed :

  • Pour sa position dans l’œuvre de l’autrice. Bien qu’il ait été écrit plus tard, c’est chronologiquement le premier roman du Hainish Cycle (en français, Cycle de l’Ekumen), qui est son cycle le plus connu, et c’est donc une bonne introduction aux mondes que vous explorerez plus en détails si vous continuez à lire la série. De façon générale, le roman introduit aussi des thèmes chers à l’autrice. De plus, The Dispossessed a remporté trois des prix majeurs internationaux dans le domaine de la science-fiction à la suite de sa parution dans les années 1970.
  • Pour son récit. Pour ma part, j’avoue avoir été d’emblée intriguée par le sous-titre, puis ensuite happée par le récit. Franchement, c’est parmi les romans de science-fiction que j’ai lus qui sont le mieux écrits. C’est fluide, l’écriture coule, c’est relativement simple à comprendre (pas de surabondance de jargon technique ici) et les chapitres, une alternance entre le récit et les souvenirs du personnage central, donnent toujours envie de continuer à lire. 
  • Pour ses thèmes, évidemment. Le roman porte le sous-titre An Ambiguous Utopia et, pour ma part, c’est vraiment une œuvre qui m’a fait réfléchir. Nous suivons le personnage principal dans une quête existentielle et il en ressort finalement avec une absence de réponse tout faite. Ce qu’il s’attendait à découvrir sur une autre planète est finalement bien différent de ce qu’il prévoyait, mais ça ne lui donne pas nécessairement tort ni raison dans ses croyances initiales. C’est une belle réflexion sur l’individualisme versus la collectivité et, de façon générale, sur l’exploration de la différence et de l’ouverture à l’autre. En bonus : la réflexion se fait simplement au fil de la lecture, sans avoir l’impression de lire une œuvre académique ou didactique.

En somme, j’espère vous avoir convaincus que ça vaut la peine de s’intéresser à l’œuvre de science-fiction d’Ursula K. Le Guin. Et vous, avez-vous déjà lu un livre qui vous a aidés à apprécier un genre parfois mal-aimé?

 

Un commentaire

  1. Pour avoir les livres d’Ursula le guinn il a 30ans je confirme le plaisir immense que j’ai eu a les lire, j’avais même tiré partie de certaines de ses citations pour rédiger mon mémoire de fin d’études. Passionnants et enrichissants. Je m’y replongerais volontiers.

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