Auteur : Julie Morin

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La philo au quotidien : jouer à réfléchir

Nous avons tous et toutes des préférences qui semblent plus ou moins excentriques aux yeux de nos proches. Personnellement, j’aime l’odeur de l’essence l’hiver (mais pas l’été), je mets de la laitue dans mes sandwichs au beurre de graines de tournesol et banane, et je réfléchis sérieusement à des questions frivoles du type « Si tu étais un arbre, lequel serais-tu ? ». Tout cela pour vous dire que je serais un orme. Et que si j’étais un signe de ponctuation, je serais un point d’interrogation, principalement en raison de sa fonction. Il suppose un échange avec soi ou avec l’autre, une quête d’information, une réflexion à venir, une réponse (im) parfaite. Il y a tellement à bâtir sur un point d’interrogation. (De plus, il a une petite bouille sympathique, tout comme moi.) Dans son livre 101 expériences de philosophie quotidienne, le philosophe Roger-Pol Droit nous encourage à faire bon usage de la question. Le quotidien, affirme l’auteur dans sa préface, est constitué d’expériences mineures et anodines qui portent en elles le germe de la réflexion philosophique. Philosophie …

Quand lire nous échappe

Quand lire nous échappe : billet d’humeur

S’il y a une chose dont je suis certaine dans la vie (à part de la mort et des impôts), c’est que je suis une lectrice. Je cherche le sens et les motifs. Je plisse les yeux pour découvrir les fils entre les histoires, les vécus et les savoirs. Dans les livres, je me promène le cœur à l’air, et je suis prête à tout. Dans les livres, je suis toute-puissante, toute-vivante. Je suis une lectrice. Cette prise de conscience, je l’ai eue à l’âge de treize ans. Dans le sous-sol de la maison familiale, j’ai serré contre mon cœur la version abrégée du Roman de Sophie Trébuchet de Geneviève Dormann – la version du Reader’s Digest, avec sa reliure en cuirette et son écriture dorée – avec une ferveur quasiment religieuse. « Moi, dans la vie, je vais lire. » Treize ans, c’est l’âge des absolus et des espoirs de vocation. Du désir plus ou moins secret d’être choisie, d’avoir une mission dans la vie. L’acte de lire, je l’ai reconnu comme mien. Les livres m’appellent, tassez-vous. …

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Les années du crépuscule : les liens accidentels du coeur

Écrit au début des années 1970 par Sawako Ariyoshi, une écrivaine japonaise décédée trop tôt à l’âge de 53 ans, Les années du crépuscule est un portrait sans fards de l’angoisse de vieillir et, par conséquent, de la nécessité d’affronter sa propre mortalité pour mieux vivre. Certaines lectures donnent le vertige. Parfois, c’est l’universalité de l’histoire qui nous fait entrevoir quelque chose de plus grand que soi ; parfois, l’authenticité des personnages nous fait oublier qu’ils sont des êtres de papier. Ici, c’est la franchise de l’auteure qui donne le vertige. Lire ces mots, ces personnages, ce drame (qui se fait occasionnellement comédie cruelle) nous force à déposer le roman à quelques reprises pour se cacher les yeux ou pour rire nerveusement. L’apparente épaisseur du trait qui sert à souligner les relations familiales, les paradoxes culturels et les travers des personnages donne à ce roman lucide une profondeur qui bouscule son lecteur jusqu’à la toute dernière ligne. Le drame ordinaire Akiko, une femme dans la quarantaine, mène une vie réglée comme une horloge. Entre le travail, la maison …