Une mort annoncée, mais pas évitée
Chronique d’une mort annoncée, de Gabriel García Márquez, est une œuvre beaucoup moins imposante et chargée que L’amour au temps du choléra, que j’ai lu sensiblement à la même période, l’année dernière. Cependant, j’ai retrouvé à l’intérieur de ce court roman de 133 pages tout ce qui caractérise l’auteur colombien. Pas de suspense La première phrase du livre l’énonce d’emblée: Santiago Nasar va mourir. Même le titre évoque directement sa mort. L’histoire n’est donc pas une montée du suspense jusqu’au moment où on découvre si le principal intéressé survivra, mais plutôt une reconstitution des moments ayant précédé sa mort, qui était effectivement annoncée. L’histoire prend place lorsque le narrateur désire comprendre comment Santiago Nasar a pu être assassiné alors que tous savaient que sa mort approchait. Le jour précédant sa mort, le village entier célébrait le mariage du riche Bayardo San Roman et d’Angela Vicario. L’ambiance était à la fête jusqu’à ce que le nouveau marié ramène son épouse chez ses parents en leur reprochant de lui avoir remis une fille ayant perdu sa virginité avant leur …