Se venger par les mots : Chienne, de Marie-Pier Lafontaine
Le premier livre de Marie-Pier Lafontaine, publié chez Héliotrope, m’a tapé dans l’œil dès que j’en ai vu la première de couverture. La reliure est dure et l’image annonce la présence d’une certaine violence dans le livre. Le titre même, unique, renforce cette impression : Chienne. Tout de suite, j’ai pensé à l’insulte, à l’animosité qu’évoque le mot. « Parmi toutes les lois du père, il y en avait une d’ordre capital : ne pas raconter. » (p. 9) Chienne, c’est l’histoire de Marie-Pier Lafontaine, une histoire où deux petites filles sont faites prisonnières de la demeure familiale, prisonnières de leurs parents, principalement du père et de sa violence, tant physique que mentale. Un « inceste psychologique », comme le mentionne l’autrice dans un article de La Presse, qui domine l’enfance, où le mensonge sert de protection aux bourreaux. C’est une histoire de cauchemars, de violence et d’atrocités. Une histoire dont on ne penserait pas qu’elle puisse se passer à côté de chez soi. La littérature pour se libérer Chienne est construit en fragments, ce qui …