Chroniques d’une anxieuse : les mots
Ça sentait le vieux Tim Hortons pas propre. Y’avait du monde, beaucoup trop, ça parlait fort et ça criait que ça voulait du café pas bon, pas cher avec ben du sucre. Je venais de perdre trois heures de mon temps à essayer de trouver l’hôpital où je devais passer quelques tests, à me perdre dans ses couloirs infinis et à pleurer parce que je ne savais pas où aller. Pour finalement me faire dire par la madame crêpée jusqu’au plafond au sourire forcé à l’accueil que j’étais pas au bon endroit. Que j’avais tout fait ça pour rien. Parce que, comme d’habitude, j’étais trop perdue pour m’organiser comme du monde. Comme tout l’monde. J’avais le karma à terre cette journée-là. Mon sac était resté pris entre les portes du wagon du métro. Il était encore accroché à mon dos quand j’ai entendu « une porte de train bloquée cause un ralentissement de service sur la ligne orange ». C’était de ma faute. Deux gars super héroïques sont venus me secourir en tentant chacun …

