THÉÂTRE DUCEPPE
Peter et Alice de John Logan (Cliquez ici pour voir la bande annonce)
Date des représentations : jusqu’au 18 octobre.
Mise en scène : Hugo Bélanger
Traduction : Maryse Warda
Acteurs / Rôle(s) :
Béatrice Picard : Alice Liddell Hargreaves
Carl Poliquin : Peter Llewelyn Davies
Félix Beaulieu-Duchesneau : Lewis Carroll (Révérend Dodson)
Marie-Ève Milot : Alice au pays des merveilles
Éric Paulhus : Arthur Davies, Reginald Hargreaves, Michael Davies
Sébastien René : Peter Pan
Jean-Guy Viau : James Barrie
Résumé : Chaque fois qu’un enfant dit : « Je ne crois pas aux fées », il y a quelque part une petite fée qui meurt. – James Barrie
Les années 30. Dans une librairie de Londres, une vieille dame et un jeune homme se rencontrent. Qu’ont-ils en commun? Ils ont inspiré, lorsqu’ils étaient enfants, les auteurs des personnages célèbres d’Alice au pays des merveilles et de Peter Pan. Un héritage lourd qui laisse des traces à tout jamais dans la vie de ces deux êtres fragilisés par les icônes qu’ils ont représentées. Contre leur gré, leurs destins auront été chamboulés par des auteurs qui ont mis leur enfance sous une cloche de verre afin de garder intactes leur pureté et leur innocence.
Fasciné par la réelle rencontre de ces deux muses, l’auteur américain John Logan a imaginé ce qu’ils se sont raconté. Lequel a souffert le plus du rapport étrange que les auteurs eurent avec leur héros? La sagesse de l’âge permettra-t-elle une résilience et une délivrance salutaire? Peter et Alice, une fable qui explore avec délicatesse le sort des enfants qui deviennent des faire-valoir et qui ont à vivre toute leur vie dans l’ombre de personnages mythiques.
Je ne le cacherai pas, je suis une grande fan des univers d’enfants. Les histoires à la Alice et à la Peter Pan viennent me chercher et je m’y reconnais… Car qui voudrait grandir ?
Pour moi, aller au théâtre, ce n’est pas seulement regarder des acteurs jouer des personnages, non, c’est retrouver le même sentiment que lorsque j’ouvre un livre. C’est entrer dans un autre monde et me laisser emporter.
«Mais je n’ai nulle envie d’aller chez les fous», fit remarquer Alice.
«Oh ! vous ne sauriez faire autrement, dit le Chat : Ici, tout le monde est fou. Je suis fou. Vous êtes folle.»
«Comment savez-vous que je suis folle?» demanda Alice.
«Il faut croire que vous l’êtes, répondit le Chat ; sinon, vous ne seriez pas venue ici.»
-L. Carroll
Puis, que dire de cette pièce ? Un vrai petit bijou ! Déjà, simplement par le jeu des acteurs. Voir Mme Béatrice Picard jouer une gamine de 10 ans, on y croit ! Cette femme est remarquable, elle est Alice, têtue, téméraire et une grande enfant. Quant à l’acteur qui interprète Peter Pan, Carl Poliquin, il m’a fait pleurer, l’histoire de sa personne est bouleversante.
Oui, oui… parce qu’il y a vraiment eu une vraie Alice et un vrai Peter.
« – Maintenant, je suis une grande personne, ma chérie. Quand on grandit, on désapprend à voler.
– Pourquoi désapprend-on ?
– Parce qu’on n’est plus assez joyeux, innocent et sans cœur. Seuls les sans-cœur joyeux et innocents savent voler. »
-J. Barrie
Ce que j’ai surtout apprécié lorsque j’ai quitté la salle du théâtre, c’est d’en apprendre plus sur les auteurs des œuvres. Charles Lutwidge Dodgson, aussi nommé Lewis Carroll était un homme amoureux de la jeunesse, de l’innocence et de la coquette Alice. Même si cela peut sembler étrange, car il était un adulte et elle, une jeune fille de 10 ans. Mais à cette époque, dès 13 ans, les filles étaient en âge de se marier.
Rencontrer Barrie était également intéressant, cela donnait une autre image de cette enfance qui semble rêvée. On constate que, pour les deux auteurs de cette pièce, la peur de vieillir est toujours présente et c’est ce que reflète leur œuvre. La Reine de Cœur et le Capitaine Crochet représentant les peurs de ses adultes qu’ils ont transmises à leurs personnages.
Ce qui m’a le plus impressionnée (mis à part les acteurs), ce sont les décors. Je n’arrive toujours pas à comprendre comment ils ont fait certains effets. Disons que ça rendait la pièce encore plus magique. Les jeux de miroirs étaient impressionnants et faisaient un très beau lien avec l’univers d’Alice de l’autre côté du miroir.
L’idée de faire revenir la jeune Alice et le jeune Peter était merveilleuse ! Ces jeunes enfants toujours prêts à rire des responsabilités des adultes et de leurs peurs.
Ceux-ci nous semblaient invincibles et éternels.
Et ils le sont.