Il y a quinze ans presque jour pour jour, j’allais acheter du lait avec ma mère et mon schnauzer Picasso, à mon camping. Arrivées au dépanneur, un garçon demanda à ma mère si mon chien était un mâle, car il avait une femelle et qu’il voulait la faire accoupler. Ma mère lui avait donné notre numéro de terrain et, quelques heures plus tard, une famille, qui sans le savoir allait devenir ma deuxième famille débarquait chez moi. (Pour la petite histoire, l’accouplement n’a jamais fonctionné…)
C’est comme ça qu’a commencé une des plus belles histoires de ma vie.
Sophie portait un imperméable violet, moi rose. Sa mère m’a invitée à aller jouer au parc et j’ai eu peur dans la voiture parce qu’ils avaient laissé la valise ouverte. On s’est à peine dit un mot, en se balançant. Toutes les deux gênées, toutes les deux pareilles.
Je ne sais plus comment on s’est revues, reparlées, rappelées, mais ça n’a jamais arrêté (sauf la fois où j’avais peur de la magie blanche).
Depuis quinze ans, tu m’écoutes, me consoles, me faire rire, surtout me fait rire. Tu es là, simplement, sans jugement et ce, même quand je dis et fais des choses horribles. Je peux tout te dire, même ce qui peut faire mal. On s’est sauvées la vie plusieurs fois.
Je ne compte plus les souvenirs que j’ai avec toi, mais j’en garde des parcelles dans ma mémoire pour les moments où ça va moins bien. J’ai mes préférés: la ride en bus pour aller en Californie, la fois que je t’ai abandonnée dans la balançoire, notre tattoo commun, nos concours de faces laides et les innombrables soirées à discuter.
La valeur de l’amitié me vient de ma mère. Ma mère redevient une gamine avec sa meilleure amie, sa best comme elles disent. Sa best, c’est aussi ma marraine et elles sont le plus bel exemple d’amitié. Amies depuis le double de temps que nous, elles travaillent quotidiennement ensemble et continuent de s’appeler les soirs pour se dire tout et rien. Elles continuent de s’écouter, s’épauler, se faire rire et surtout, elles gardent leur coeur d’enfant, ensemble. C’est à elles que je dois mon sens de la loyauté et mon éperdue croyance en notre éternelle amitié.
On se l’est souvent dit et répété, quand ça allait mal, quand ça allait bien, tu es la plus grande certitude de ma vie; Imagineàladeux.
Beau texte touchant et inspirant.
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