Auteur : Martine Latendresse Charron

Survivre à la grossesse : un guide positif pour les nouveaux parents!

En février dernier, lorsque j’ai vu le petit + sur le bâton, je savais que ma vie venait d’être chamboulée. Je ne savais pas à quel point. Aujourd’hui, mon fils de trois semaines endormi à mes côtés, je peux dire que ce fut des mois précieux, des mois d’apprentissage, de lecture, de hâte, de questionnements, de doute, mais surtout des mois d’attente, des mois avant de faire la rencontre, le blind date, le plus important de ma vie. Personnellement, j’ai adoré être enceinte et sentir un petit être pousser en moi. Comme chacune, j’ai eu mon lot d’inconforts, mais ce qui en ressort, c’est la magie d’avoir mis au monde mon petit Florent. Il m’arrive encore d’être étonnée en voyant les dernières photos de ma grossesse. Comment mon fils pouvait-il être là-dedans, dans mon bedon? Je suis impressionnée et fascinée quand je pense que c’était lui tout le long. Curiosité et nerf sciatique Tout au long de ma grossesse, je me suis renseignée; je sentais que j’avais tant à apprendre. J’ai beaucoup lu et écouté …

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Club de lecture juin 2019 : La plupart du temps je m’appelle Gabrielle

Il y a déjà quelques années, j’étais tombée comme on tombe sur les plus significatifs des livres, par hasard, sur un titre qui avait piqué ma curiosité: Ce n’est pas une façon de dire adieu. Il y a quelque chose qui m’émeut dans ce titre, une vulnérabilité, une fragilité, une grande vérité. Je garde un souvenir précis de certains aspects de ce roman, mais c’est principalement l’ambiance qui s’y tramait, qui me reste, au final. L’odeur de la pluie, la musique des Beatles, les rues grises de New York… À partir de ce moment-là, je me suis mise à suivre l’œuvre de Stéfani Meunier, l’autrice au pouvoir d’évocation puissant. J’étais alors plus qu’heureuse lorsque les participantes du club de lecture du Fil rouge ont voté pour La plupart du temps je m’appelle Gabrielle, son dernier roman, pour notre lecture commune de juin. Une douceur étonnante À l’unanimité, nous nous sommes entendues pour dire qu’il y a avait une telle douceur dans ce roman! Douceur qui nous étonnait néanmoins, car il n’y a rien de doux …

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Conseils d’une amie pour des temps difficiles : un peu d’éclaircie dans le brouillard

J’en conviens, ce n’est pas le titre le plus glamour à présenter à la caisse d’une librairie. Ça peut même être un peu intimidant et gênant de lire un livre avec un tel titre. Je vous invite à laisser vos jugements de côté, ce qui m’a tout de même demandé quelques efforts, je vous l’avoue. Conseils d’une amie pour des temps difficiles est un livre que j’ai lu en novembre dernier, j’en avais sincèrement besoin. Je ne me souviens plus trop comment je suis tombée sur ce livre, mais rapidement, j’ai su qu’il me le fallait. C’était une période plus sombre de ma vie, tout me semblait pénible, l’anxiété s’était forgé un creux dans ma tête, c’était difficile pour diverses raisons que je n’élaborerai pas trop ici, mais je suis certaine que vous concevez ce qu’est un temps difficile pour le nommer comme ma nouvelle amie Pema Chödrön! Ce fut (ça et consulter un psy, ne se faisons pas d’illusions, les livres font du bien oui, mais ça ne suffit pas toujours) un genre de …

Anatole qui ne séchait jamais : l’album jeunesse qui séchera des larmes

Régine regarde son petit frère Anatole pleurer, pleurer et pleurer, sans jamais s’arrêter. Elle n’en peut plus de le voir souffrir ainsi. Elle décide donc d’essayer de comprendre la raison derrière cette pluie de larmes. Avec beaucoup de bienveillance, cette petite fille ouvrira son cœur à Anatole et avec l’aide de leur père, Anatole retrouvera le sourire.  Premier roman jeunesse de Stéphanie Boulay, que nous avions connu en littérature grâce à ce très beau À l’abri des hommes et des choses, Anatole qui ne séchait jamais est illustré par la talentueuse Agathe Bray-Bourret. C’est une œuvre exceptionnellement importante en littérature jeunesse au Québec et je me réjouis énormément de cette publication. Elle brise des stéréotypes qui persistent et ouvre la porte à de belles et nécessaires discussions avec les enfants. C’est avec son langage coloré, ses images évocatrices et sa grande douceur que Stéphanie Boulay prend la plume pour nous raconter cette histoire familiale qui porte sur les questionnements identitaires. On craque pour sa façon bien singulière de raconter des émotions d’enfants et de se …

Toucania ou le charme de l’imaginaire

Tout y était pour qu’un coup de foudre avec ce livre se produise. Tout d’abord, il était édité par Monsieur Ed (je suis une grande admiratrice du travail des fondatrices) et ensuite, il était illustré par la talentueuse Marianne Ferrer (que j’adore). Toucania, c’est une île légendaire que l’aventureuse Amandine ira découvrir. Son grand-père ayant découvert l’île bien avant elle, elle marchera sur les traces de celui-ci. Elle doit faire vite si elle veut avoir la chance de découvrir les habitants de cette mystérieuse île. L’idée de l’album et les illustrations sont de Marianne Ferrer et Valérie Picard a collaboré au texte et au scénario. Ce qui m’a le plus plu lors de ma lecture, c’est le sentiment complet d’être aspiré dans le récit. Je crois que le format du livre y est pour beaucoup, on se sent véritablement dans l’histoire. Évidemment, la beauté des illustrations et les magnifiques agencements de couleurs jouent un rôle essentiel dans cette impression. Ma lecture m’a donné sincèrement envie de partir loin avec Amandine, à Toucania. Bélinours, chimpathères, chauve-sourioles et …

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Entre fleuve, oisiveté et mots

Gabrielle Roy est l’une de mes autrices phares, une source à laquelle je m’abreuve et je reviens souvent. J’en ai parlé quelques fois déjà sur le blogue. Découvrant que le tout dernier roman d’Yvon Rivard traitait en partie de cette grande écrivaine, je me suis laissée vaguer vers cette oeuvre que, je l’avoue d’emblée, m’a émue aux larmes et m’a véritablement traversée. Le dernier chalet, publié aux Éditions Lémeac, c’est l’histoire d’Alexandre, l’alter ego de l’auteur qui, accompagné de Marguerite, son amoureuse, nous raconte une saison dans son chalet, lieu de repos, d’écriture et de contemplation, où ils décident ensemble de se réfugier pour écrire. Dans la soixantaine, le narrateur se questionne sur l’essence d’une vie réussie, sur ses amours, sur le passage du temps, sur l’importance d’aimer, sur la puissance des mots, et ce, en rêvassant devant le fleuve comme l’a fait avant lui Gabrielle Roy. Cet été qui chantait C’est en apprivoisant la mort, le commencement de l’après, qu’il arrive à réfléchir sur son passé ainsi que le futur. Il revient sur ses …

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Motherhood : être ou ne pas être mère

Dans ce livre difficile à catégoriser, l’autrice canadienne Sheila Heti se questionne sur la maternité et sur le désir -ou pas- d’avoir un enfant. Elle commence à écrire ce livre vers 36 ans et elle sent qu’il ne lui reste plus autant de temps qu’avant pour prendre sa décision. On sent rapidement le sentiment d’urgence qui perd en importance au fil des pages. Ce qui m’a attiré vers ce livre, ce sont les premières pages : l’autrice pose des questions en utilisant la méthode Yi Ching. Les réponses à ses questions sont donc aléatoires et elle tente d’avoir une conversation de cette manière, de trouver un sens à ses interrogations. À l’image d’une discussion qu’on pourrait avoir avec soi-même dans son esprit, les premières pages m’ont charmée par la vulnérabilité avec laquelle l’autrice aborde ses propres tourments et obsessions. Elle utilisera aussi le tarot, les rêves et les étapes du cycle menstruel pour l’aider à voir plus clair ce qu’elle désire sincèrement. Ce livre, c’est une méditation bruyante sur ce désir de prendre position sur la …

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N’essuie jamais de larmes sans gants : quand l’amour transcende la mort

Rares sont les livres qui font l’unanimité. J’ai pourtant l’impression que celui-ci fait partie de cette catégorie, la catégorie des livres qui marquent chaque et unique lectrice et lecteur qui a le bonheur et le privilège de se faire raconter cette histoire. Par l’universalité qui transcende l’oeuvre et qui la fait briller, un peu plus fort, dans les bibliothèques et les cœurs, je crois que ce roman, N’essuie jamais de larmes sans gant, sera dans le top 5 de mes lectures marquantes de 2018. Gagnant du prix des libraires du Québec (et d’une tonne d’autres prix aussi!), c’est chez Alto qu’il a été publié au Québec. Cette lecture m’aura fascinée du début à la fin et m’aura donné envie de ralentir le temps, de rester encore un peu plus longtemps dans ce récit qui pourtant n’est pas court. C’est plus de 800 pages que nous offre l’auteur avec ce roman et sincèrement, j’en aurai pris plus. Je me suis tellement attachée aux personnages que j’ai refermé cette brique le coeur pilé et les yeux humides. « …

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L’art de perdre : une fresque intergénérationnelle fascinante

C’est par le personnage de Naïma qu’on pénètre dans cette famille qui a immigré en France pendant la guerre d’Algérie. Dès les premières pages, j’ai été interpellée par cette femme en quête identitaire. Elle est née en France, mais elle est constamment ramenée à « son » pays, l’Algérie. Elle le visitera pour la première fois à l’âge adulte; une chance que Wikipédia et Google ont été là pour la préparer, parce que ce pays auquel on la ramène constamment, elle en sait rien. Écrit par Alice Zeniter et gagnant du prix Goncourt des lycéens, ce roman en est un marquant. On suit pendant des décennies le parcours d’une famille, débutant par le grand-père Ali, son fils Hamid et sa fille Naïma. On y parle beaucoup de transmission, de ce qu’on transmet à ses enfants, et ce, particulièrement dans un contexte où le sentiment identitaire est différent pour chacun d’entre eux. « – Je veux retrouver mes racines. – Les miennes, elles sont ici, dit Hamid. Je les ai déplacées avec moi. C’est des conneries, …

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Au menu : du sexisme

Il y a un rapport étroit entre alimentation et féminisme. Il peut être difficile de le percevoir au premier regard, mais le sexisme passe (aussi) malheureusement à table. L’autrice et journaliste Nora Bouazzouni en a d’ailleurs fait le sujet de son tout dernier essai: Faiminisme : quand le sexisme passe à table, publié aux éditions Nouriturfu. Patriarchie parmentier C’est un essai qui a piqué rapidement mon intérêt, tout d’abord parce que le sujet m’interpelle, mais aussi par la couverture poignante et le titre des chapitres tel que Patriarchie Parmentier me faisait bien rigoler. Or, j’avoue que j’ai été relativement déçue du manque de profondeur de l’ouvrage, quoique je pense qu’il s’agisse d’une délicieuse (tiens, moi aussi je m’amuse avec le vocabulaire alimentaire!) entrée en ce qui concerne le problème du sexisme dans tout ce qui englobe l’alimentation. Le sexisme dans la cuisine En abordant les inégalités entre les chefs dans l’imaginaire collectif (n’avez-vous pas remarqué que les femmes sont des cuisinières et des hommes des chefs ?), les stéréotypes des goûts féminins ou masculins ou la charge …