**Caroline à récemment fait une superbe critique du livre de David Usher, Laissez courir les éléphants. Tout comme elle, j’ai vraiment apprécié ma lecture et j’ai donc aussi décidé d’aborder le sujet, sans pour autant faire la critique du livre. **

Processed with VSCOcam with se3 preset. http://www.melaniebiehle.com/2014/03/creative-process-ritual-and-flow/
Lorsqu’on pense aux artistes et aux créateurs, c’est souvent l’image d’une personne consumée par son art, qui s’y met quand l’inspiration lui prend et qui projette cette image du bohème désordonné qu’on aspire toujours un peu à être. Par contre, si on s’arrête deux secondes à bien y penser, c’est une manière assez réductrice de décrire ce que font les artistes, les créateurs et même une large partie de la société qui s’attarde à construire, déconstruire, apprendre, inventer, créer.
On aime idéaliser l’artiste parce que c’est bien plus beau de se dire que l’inspiration est la clé de tout et que le talent est un état fixe, mais si on s’arrête à penser à un projet créatif ou à une discipline qui nous intéresse mais qu’on a jamais réussi à pousser plus loin, on voit que le mythe se déconstruit assez rapidement… Par exemple, j’ai toujours voulu écrire un roman et j’ai très longtemps eu l’impression qu’écrire était facile parce que je n’écrivais que quelques pages ici et là quand l’inspiration me prenait. Quand j’ai décidé de m’y mettre plus sérieusement, ce fut un désastre total. Pourquoi ? Parce que j’avais bien ancré en moi cette idée folle que j’allais écrire un roman d’une traite, qu’il serait bon dès le premier jet et qu’une nuit blanche et bien du café plus tard, j’aurais quelque chose de bien entre les mains (c’est presque honteux tout ça).
Tout ça pour dire que pour créer, ça prend beaucoup plus que de l’inspiration et du talent. Je sais bien que je n’apprend rien à personne ici, mais l’idéologie assez utopique de l’artiste est tout de même bien ancré dans notre société, assez pour y croire, à un certain niveau, même si on a tous déjà entendu la citation « Le succès c’est 10 pourcent de talent et 90% de travail»
Ce qui est intéressant dans le livre de David Usher (Laissez courir les éléphants), c’est qu’il s’attarde vraiment à cette partie importante du travail de création. Il parle de discipline et de structure comme d’une partie primordiale du processus créateur. Trouver ses propres techniques, sa propre routine, ses habitudes pour mieux créer est un sujet qui est de plus en plus reconnu comme une partie réelle du processus créateur. Je me rappelle très bien un de mes cours universitaires où la majorité du corpus était axé sur les routines et rituels d’écriture d’auteurs. Je trouvais ça vraiment fascinant de comprendre comment certains auteurs avaient construit leurs oeuvres .
Je trouve tout aussi inspirant de voir le produit fini d’un artiste que de savoir par où il est passé et d’en connaître plus sur sa démarche créative et le travail qui se trouve derrière. Cette partie parfois délaissée est, à mon avis, la raison même du mérite de bien des artistes. Chacun a une structure et une routine, même si celle-ci peut paraître brouillon.
La routine et la structure, aussi éclatées peuvent-elles être, méritent d’être vues comme des parties importantes de la créativité et du processus créateur. C’est un sujet fascinant qui, en plus d’être abordé dans Laissez courir les éléphants, est de plus en plus présent dans la littérature et la culture.
Je n’ai pas lu beaucoup d’ouvrages papier à ce sujet, mais en voici quelques-uns sur ma liste.
The Creative Habit: Learn It and Use It for Life
Daily Rituals: How Artists Work
Creative Confidence: Unleashing the Creative Potential Within Us
Manage Your Day-to-Day: Build Your Routine, Find Your Focus, and Sharpen Your Creative Mind
Ping : DÉFI BOUQINERIE JOUR 9 : Prendre une bonne habitude créative | Le fil rouge