Je n’ai jamais été une fan du western, des cow-boys et des récits se déroulant au Far West ; je suis plutôt du genre fantasy, magiciens et Moyen-Âge. Par contre, je suis une fan de tous les récits présentant une originalité bien à eux, que ce soit au niveau de la structure, de l’écriture ou du contenu.
Ce sont ces petits détails qui m’ont attirée vers À la recherche de New Babylon, de Dominique Scali. Pour la petite histoire, l’auteure devait participer à une séance de signatures à la librairie où je travaillais et j’avais envie de me renseigner sur son livre avant de la rencontrer. En examinant ledit bouquin, je tombe sur un résumé évoquant une ville qui n’existe pas, où la seule loi serait l’absence de lois, et où « on aurait constamment le souffle coupé, à cause des paysages, et ultimement parce qu’on y finirait la gorge tranchée ». Génial, je sais. C’est ce que je me suis dit en feuilletant les premières pages, jusqu’à ce que je lise une citation en exergue.
« Je savais que ça finirait comme ça. Avec moi qui crève et vous qui regardez. »
J’en ai eu la chair de poule. Celle qui exalte, qui annonce un bon présage. J’étais accrochée. Par la suite, j’ai fait la connaissance de l’auteure, j’ai discuté avec elle pendant un long moment, et puisqu’elle était absolument adorable, je me suis fait une joie de me procurer son livre. Que j’ai énormément apprécié, cela va de soi.
Mes frissons ne me trahissent jamais.
À la recherche de New Babylon relate de façon fragmentée les récits de quatre personnages complexes aux personnalités très singulières: Charles Teasdale, le pyromane qui a failli mourir pendu une dizaine de fois ; le Révérend Aaron, qui écrivait beaucoup et n’avait rien d’un saint ; la jolie Pearl Guthrie, qui a connu une trentaine de faux mariages sans jamais trouver l’amour ; le vacher Russian Bill, fils d’une comtesse russe, qui passait sa vie à attendre que l’on vienne l’assassiner. Quatre idéalistes dont les destins s’entremêlent, s’entre-déchirent. Quatre rêveurs pour qui le bonheur ne viendra sans doute jamais.
Les personnages constituent la force de ce roman particulier, de même que la plume habile de l’auteure. Oui, j’ai adoré l’écriture de Dominique Scali, qui parvient à transmettre énormément d’informations sans forcément les indiquer textuellement et qui, surtout, réussit à nous faire découvrir de multiples facettes des personnages sans jamais tomber dans le piège des descriptions psychologiques abusives. Enfin, déjà charmée par la première citation en exergue du roman, j’ai été emballée de découvrir qu’il y en avait une avant chaque nouveau chapitre et, au fil du récit, j’ai compris qu’il s’agissait de réflexions faites par Charles Teasdale sur son passé, sur la mort, sur la violence d’exister. Je les attendais avec impatience, et je n’ai jamais été déçue!
Seul petit bémol: si vous aimez les histoires claires, dont le fil conducteur est parfaitement bien établi du début à la fin, vous aurez sans doute un peu de mal à suivre, car les fragments nous transportent régulièrement du passé au présent. Cependant, si vous avez envie de découvrir un univers finement détaillé et d’apprivoiser des personnages uniques en leur genre, n’hésitez pas à vous payer cette petite découverte. Peut-être aurez-vous la chair de poule, vous aussi…
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À la recherche de New Babylon, Dominique Scali
Éditions La Peuplade
452 pages
ISBN: 9782923530956
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