Littérature étrangère
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Avant toi, ou comment j’ai fait la paix avec les livres romantiques

Lorsque je suis sortie de la salle de cinéma, les yeux pleins de larmes, mon amie m’a dit : « Si tu veux te torturer encore plus, lis le livre! » Je me suis donc jeté cœur et âme dans cette aventure une seconde fois, au beau milieu de la campagne anglaise froide et magnifique, pour revivre cette histoire qui m’a réconciliée avec le romantisme.

Publié d’abord en anglais en 2012, ce roman de 480 pages arrive sur le marché francophone en 2014. Écrite par Jojo Moyes, une ancienne journaliste britannique, cette histoire soulèvera une polémique importante, durant laquelle les protestataires iront même jusqu’à demander le boycottage de l’œuvre, affirmant qu’elle traite d’un sujet sensible (le handicap physique) avec légèreté, voire avec pessimisme et sans réelle connaissance du sujet. Toutefois, cela n’empêche pas Thea Sharrock d’adapter l’histoire au grand écran dans un film mettant en vedette Emilia Clarke et Sam Claflin, sorti à l’été 2016.

J’ai un peu honte de dire que j’ai toujours été snob quant aux romans d’amour. Je trouvais que ce genre d’histoire pigeait toujours dans le même registre facile quelque peu limité et rose bonbon. Avant toi n’est pas non plus totalement l’exception : un homme (Will) et une femme (Lou) se rencontrent et ne vivront jamais tout à fait l’histoire d’amour que tous les lecteurs souhaitent. Ils sont beaux, riches, jeunes, charmants jusque dans leurs défauts et ils sont placés dans un décor majestueusement romantique. Par contre, l’amour est en fait un prétexte, un tremplin pour parler d’un sujet beaucoup plus complexe et peu exploité, car le thème central du livre est le handicap physique. En effet, Will est tétraplégique et confiné à un fauteuil roulant pour le reste de sa vie. Lou est embauchée pour l’accompagner au quotidien, l’aider à se nourrir et finalement, devenir son amie. Bon, je n’en dis pas plus…

Jojo Moyes arrive à nous transporter dans une aventure contemporaine et cruellement actuelle, au cœur d’un débat sociétal de plus en plus critique. Son écriture est juste et va droit au but. Le rythme nous emporte dans le quotidien de ces deux personnages sans que l’on ait envie de s’arrêter. Elle nous tire dans un univers à la fois familier et lointain, nous obligeant à remettre en question notre système de valeurs.

Pour avoir moi-même travaillé trois étés en compagnie de gens présentant des handicaps physiques lourds, j’ai reconnu beaucoup de leur quotidien dans celui du jeune Will. L’auteure parle de la brutalité de l’isolement, des regards et des murmures qui, en plus des douleurs physiques, sont un rappel constant de leur condition. Avec respect et humilité, ce roman nous permet d’ouvrir nos horizons et de mieux comprendre ces gens qui demandent qu’à être intégrés dans notre société, sans toutefois devenir moralisateur ou cliché. Jojo Moyes ne cherche pas à nous dicter une voie précise et c’est sans prétention qu’elle nous présente Will, un homme comme il en existe des millions en Grande-Bretagne. Bien qu’il soit difficile d’être d’accord avec ses décisions, le dénouement nous pousse à nous questionner et à voir plus loin que ce qui nous est présenté.

Ce roman m’a fait comprendre que le romantisme ouvre la porte à plusieurs autres sujets et peut devenir à la fois complexe et introspectif.

Et vous, avez-vous un livre qui vous a réconcilié avec un genre en particulier?


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