Il y a des livres qui, pour une raison ou une autre, vous marquent particulièrement, vous suivent tout au long de votre vie. Des livres que vous avez lus plus de deux fois, par lesquels vous êtes irrésistiblement attirés, auxquels vous revenez périodiquement. Des livres qui font du bien parce qu’ils résonnent profondément en vous, parce que les personnages prennent une place importante dans votre vie. Pour moi, il y a les Harry Potter, Orgueil et préjugés et Jeanne, fille du roy.
À la fin de mon secondaire 2, le thème de l’examen de français était la Nouvelle-France. Et parmi les lectures supplémentaires suggérées il y avait Jeanne, fille du roy par Suzanne Martel. Ce fut pour moi le début d’une grande fascination pour les filles du roi, qui sont venues peupler la Nouvelle-France. Je me suis mise à lire tout ce que je trouvais à leur sujet, remplie d’admiration pour ces filles et ces femmes. C’est aussi à cette époque que j’ai développé une peur irrationnelle de mourir du scorbut, quelle fin indigne pour mes héroïnes et pathétique pour moi! Mais l’histoire de Jeanne, fille du roy est restée ma préférée parmi toutes.
J’ai aimé le personnage de Jeanne Chatel dès les premières pages. Une fille joviale et énergique qui possède une imagination débordante. Dans toutes ses aventures, de la traversée de l’Atlantique à la rencontre de son mari, en passant par ses rencontres avec les Amérindiens, Jeanne ne se laisse jamais décourager, elle est toujours en mode solution. Surtout, elle est drôle. Peu importe que j’aie lu ce roman une dizaine de fois, je ris encore aux mêmes places. Jeanne me touche profondément. À sa façon, dans son propre combat avec la vie, elle change le monde pour les gens qui l’entourent.
Alors, quand le congé des fêtes arrive, Jeanne est mon plaisir coupable. Je m’installe le matin avec le livre et je vais me coucher seulement lorsque je l’ai terminé. Je l’engloutis en une journée, pressée de suivre Jeanne dans ses aventures, incapable de prendre une pause. Jeanne, fille du roy est un remède éclair contre la morosité.