Auteur : Anne-Marie Shink

Lost in Austen, Emma Campbell Webster; Un livre dont vous êtes le héros; Héroïne; Jane Austen; Orgueil et préjugés; Élizabeth Bennet; Le fil rouge; Le fil rouge lit; Bibliothérapie; Littérature; Lecture; Livres; Les livres qui font du bien

Un Jane Austen dont vous êtes le héros

Je ne sais pas si vous vous souvenez, mais moi, quand j’étais jeune, il y avait toute une série de « livres dont vous êtes le héros », que j’ai dévorée! J’adorais ce genre d’histoire où je devais être une lectrice active, prendre la bonne décision. Ma lecture en était que plus surprenante, parce que deviner la fin devenait pratiquement impossible! Vous imaginez donc ma joie lorsque je suis tombée sur Lost in Austen, Create Your Own Jane Austen Adventure, qui s’inspire évidemment des romans de Jane Austen (pour laquelle j’ai déjà établi mon amour inconditionnel dans d’autres articles, notamment ici) pour créer une version pour adulte d’un livre dont vous êtes le héros, ou dans le cas qui nous occupe, l’héroïne! Le concept est plutôt simple, vous commencez l’histoire dans le rôle d’Élizabeth Bennet et votre mission est de faire un mariage d’amour tout en vous assurant une bonne position socio-économique. Tout au long de la lecture, vous tenez une liste de vos défauts et de vos qualités ainsi que de vos échecs et de vos succès, ceci …

Le fil rouge; Le fil rouge lit; Bibliothérapie; Littérature; Lecture; Livres; Les livres qui font du bien; Lectures pour le secondaire; Contes pour le secondaire; Luis Sepulveda; Le vieux qui lisait des romans d'amour; L'histoire d'une mouette et du chat qui lui appris à voler; Le monde du bout du monde

Luis Sepulveda : les contes que l’on devrait faire lire au secondaire

La première fois que j’ai lu un roman de Luis Sepulveda c’était un peu par hasard. Ce n’était pas une lecture scolaire obligatoire, pas une recommandation directe non plus. Juste un nom qui revenait régulièrement, avec l’impression qu’il faisait partie de ce que l’on désigne comme les « connaissances générales », un auteur que chacun devait avoir lu, un passage obligatoire. Alors, comme beaucoup d’entre vous, j’ai attrapé Le vieux qui lisait des romans d’amour et je me suis plongée dedans afin de comprendre pourquoi c’était un incontournable. J’ai tout de suite été séduite par le style à la fois poétique et très terre à terre de Sepulveda. À la fin de ma lecture, je n’étais pas capable de dire exactement ce qui faisait de ce livre et de cet auteur un classique, mais j’abondais dans ce sens. Il y avait quelque chose de profondément beau et d’infiniment triste; un mélange parfait de sucré-salé. Ce roman est court et rapide à lire, je l’ai donc prêté à de nombreuses personnes, répandant la bonne nouvelle comme on dit, participant …

Le fil rouge; Le fil rouge lit; Bibliothérapie; Littérature; Lecture; Livres; Les livres qui font du bien; Amélie Nothomb; Stupeur et tremblements; Barbe bleue; Pourquoi revenir à Amélie Nothomb; Autofiction

Pourquoi revenir à Amélie Nothomb

Lorsque j’étais au secondaire, je trouvais qu’on ne lisait jamais assez de livres en classe. Jamais assez pour satisfaire ma curiosité, mon besoin de savoir. Je voulais faire comme Hermione, être la fille qu’on voyait toujours un livre à la main, et donc j’étais souvent rendue à la bibliothèque. Je dois beaucoup à l’extraordinaire bibliothécaire de mon école secondaire, Pierrette, qui a su me proposer une grande variété de romans, allant dans toutes les directions. Parmi toutes ses propositions, je me suis un jour retrouvée avec un Amélie Nothomb entre les mains, Stupeur et tremblements pour être précise. J’ai dévoré le livre, absolument fascinée par la narration de Nothomb. Je n’avais pas les mots à l’époque pour expliquer le plaisir ressenti en cherchant à départager la réalité de la fantaisie, mais j’ai tout de suite adoré. Je me suis alors attaquée, lentement mais sûrement, à lire l’entièreté de l’œuvre d’Amélie Nothomb. Au début, j’étais particulièrement attirée par les romans d’autofiction, curieuse de découvrir la vie de cette fille de diplomate, mais plus encore de l’interprétation qu’elle allait …

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A-t-on jamais fini de découvrir les histoires de la Deuxième Guerre mondiale? L’espionne de Tanger

Je ne me souviens plus quand exactement, mais il y a eu un moment, quelque part pendant mon Cégep, où je suis venue à la conclusion que j’avais fait le tour de ce qui pouvait être raconté sur la Deuxième Guerre mondiale. J’avais acquis le sentiment que, bien qu’étant loin d’avoir tout lu sur le sujet, j’avais fait le tour des thèmes possibles et que je ne trouverais rien de vraiment nouveau après ça. J’avais tort. J’avais tort et il semble que depuis ce jour, le dieu des livres prend un malin plaisir à me le rappeler en mettant chaque année, parfois plusieurs fois dans l’année, sur mon chemin un livre qui présente un aspect de la Deuxième Guerre mondiale que je n’avais jamais soupçonné. Et chaque fois, je suis bien obligée d’admettre que je n’ai certainement pas fait le tour du sujet. Me voilà donc à vous parler de ma dernière découverte en liste abordant le thème de la Deuxième Guerre mondiale : L’espionne de Tanger, par Maria Dueñas. Ce roman prend un détour inhabituel, …

Le fil rouge; Le fil rouge lit; Bibliothérapie; Littérature; Lecture; Livres; Les livres qui font du bien; Le dernier siècle après Béatrice; Amin Maalouf; Léon l'Africain; La fin du monde; Histoire catastrophe; Roman historique

Ma version préférée de la fin du monde, avec Amin Maalouf

Personnellement, je ne suis pas une grande fan de film-catastrophe. Ils m’apparaissent souvent exagérés et irréalistes. Ma seule exception c’est The Day After Tomorrow. Alors, il y avait peu de chances que je m’intéresse à un livre catastrophe. C’est pourquoi le roman d’Amin Maalouf, Le dernier siècle après Béatrice, fut une si grande révélation. J’ai adoré la narration lente et posée de l’auteur, si différente du rythme effréné des grandes catastrophes. Ici, l’enjeu est sournois, ce qui rend la question de l’évitement encore plus épineuse. Après une carrière journalistique, Amin Maalouf se consacrera à la littérature, privilégiant le roman historique d’inspiration occidentale. Dans cette catégorie, son roman le plus connu est probablement Léon l’Africain. Il propose un regard différent, à la découverte de l’autre. C’est une écriture qui s’apparente aux chroniques, une narration épique de faits réels. La narration lente nous oblige à nous poser le temps de notre lecture, à être réflexifs face aux enjeux du passé. Dans ce sens, Le dernier siècle après Béatrice est une entorse au style de l’auteur, puisque Maalouf propose une vision du …

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Je ne sais pas pourquoi, mais ce livre me fait du bien – La dernière fugitive de Tracy Chevalier

Il y a des époques qui nous fascinent plus que d’autres. Pour moi, c’est le XIXe siècle. J’aime voir l’Amérique se bâtir et devenir prospère. J’aime voir l’Europe se transformer rapidement avec l’industrialisation, voir l’écart entre tradition et modernité se creuser sans qu’il y ait de rupture nette et définitive. J’aime voir l’Asie entrer en contact avec l’Occident, voir des dynasties périr et des pays renaître. Tout me fascine et m’intéresse. On dirait que le temps ne passe pas de la même façon au XIXe siècle. On voudrait que tout aille vite, mais la technologie ne suit pas toujours; il faut faire preuve de patience. J’ai donc entamé ma lecture de La dernière fugitive avec enthousiasme et je l’ai poursuivie avec bonheur. Dans ce roman, Tracy Chevalier nous présente Honor, une jeune anglaise quaker qui, après une déconvenue amoureuse, pars pour l’Amérique. Elle souhaite trouver la paix dans cette nouvelle vie, mais elle trouvera d’abord beaucoup d’épreuves. Elle sera confrontée à la difficile vie dans l’Ouest, dans une communauté méfiante, et à l’injustice de l’esclavage. …

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L’importance de diversifier ses références culturelles

Ai-je lu trop de romans d’amour? Dès mon plus jeune âge, ma mère m’a traînée dans les bibliothèques et je suis rapidement devenue une avide lectrice. Je lisais de tout, j’étais curieuse de tout, avec une préférence pour les romans à saveur historique. Plus tard, lorsque j’étais adolescente, j’ai lu une grande quantité de romans d’amour. Mes préférés étaient ceux où le gars mourait à la fin, me laissant seule à pleurer toutes les larmes de mon corps. Je ne me lassais pas de ces romans, j’étais absolument fascinée par l’idée que deux personnes puissent se rencontrer et qu’elles soient vraiment faites l’une pour l’autre. Statistiquement parlant, quelles sont les chances?!? Pourtant, immanquablement, l’héroïne rencontrait l’amour de sa vie. C’était comme si la maxime de ma grand-mère, chaque chaudron trouve son couvercle, se réalisait à chaque fois. Plus tard, je me suis souvent demandé si tous ces romans d’amour ne m’avaient pas tourné la tête, me donnant une idée irréaliste de l’amour et des relations de couple. Comment les livres influencent-ils vraiment leurs lecteurs? C’est …

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Les BD de Guy Delisle : exploration en images

L’été dernier, j’ai eu quelques semaines où mon horaire était super chargé. J’avais de longues journées de travail qui me demandaient beaucoup de concentration et de patience. Je rentrais le soir épuisée, parfois avec juste la force de m’effondrer dans mon lit. C’est dire que je n’étais pas dans un état propice pour faire de grandes lectures! J’avais bien un roman en cours pour les quelques temps morts que je pouvais avoir dans la journée, mais j’avançais à pas de tortue; c’était plus frustrant qu’autre chose. Alors, au lieu de m’acharner, j’ai parcouru mes livres dans ma bibliothèque, et j’ai pris une BD qu’une très bonne amie m’avait prêtée il y a déjà quelques années : Chroniques de Jérusalem. Ce fut un bonheur total, de la première à la dernière page. C’était exactement ce dont j’avais besoin et tout à fait le genre de BD qui me plaît. À peine avais-je tourné la dernière page que je me précipitais à la bibliothèque pour aller chercher les autres albums du bédéiste. Tour à tour, Guy Delisle …

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Bad Girls Throughout History, parce que les femmes font définitivement l’Histoire

Mon premier vrai cours d’Histoire au secondaire fut une véritable révélation pour moi, j’étais avide de savoir et de comprendre comment le monde s’était bâti et qui étaient ceux et celles qui en avait été les maîtres d’oeuvre. Il était facile de connaître les grands hommes de l’Histoire, mais la tâche était plus complexe pour ce qui est des grandes femmes. Si mes intérêts personnels m’ont poussée à aller chercher plus d’informations sur les pionnières de différents domaines, les résultats restaient quand même limités. Comment chercher de l’information sur quelqu’un dont le nom n’est jamais nommé? Parfois, j’avais l’impression que les femmes avaient été entièrement restreintes à la procréation et aux tâches domestiques jusqu’au XIXe siècle. Elles ne faisaient pas l’Histoire. Avec le recul et les connaissances que j’ai acquises depuis, je sais que c’était absurde! Les femmes ont toujours fait l’Histoire, elles sont seulement très peu présentes dans nos manuels scolaires. C’est pour cette raison que j’étais si intéressée par le livre d’Ann Shen et je n’ai pas été déçue. Shen présente évidemment des …

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Lire des romans écrits par des femmes: constats

À la fin de ma maîtrise, je me suis dit que j’allais prendre un an pour lire tous les romans que je voulais sans jamais me sentir coupable. Je voulais m’éloigner un peu du monde académique, ouvrir mes horizons et rattraper le retard que j’avais pris sur ma liste de «livres à lire». Évidemment, cela semble être une loi de l’univers, cette fameuse liste s’allonge toujours plus vite que notre rythme de lecture, c’est un combat perdu d’avance! Alors, pour m’aider dans ma sélection (parce que j’aurais voulu tout lire en même temps!), je me suis donné comme objectif de lire plus de romans écrits par des femmes. On peut sortir la fille du monde académique, mais pas le monde académique de la fille! Au cours de cette dernière année, je n’ai pas uniquement lu des romans et je n’ai pas entièrement éliminé la culpabilité de ne pas être capable de tout lire. Et bien sûr, ma liste de «livres à lire» a continué de s’allonger. Cependant, j’ai réellement fait l’effort de lire plus de …