On m’a souvent demandé de dresser de petites listes exhaustives de mes œuvres littéraires préférées (n’est-ce pas la pire tâche à accomplir pour tout bibliophile de ce monde?). Si la réalisation de ces petits « tops 5 » ou « tops 10 » s’avère complexe devant l’immensité des romans lus et aimés, les œuvres des sœurs Brontë (Charlotte, Emily et Anne) arrivent, en revanche, toujours en tête de liste. Bercée depuis fort longtemps par leurs univers, j’avais hâte de vous partager les multiples raisons (qui pourraient s’allonger bien au-delà d’une page en entier, il va sans dire!) rendant compte de mon admiration à leurs égards. Laissant derrière elles un héritage littéraire hors du commun, les sœurs Brontë fascinent et marquent l’imaginaire, que ce soit pour l’originalité, l’avant-gardisme (les aventures et la personnalité de leurs protagonistes viendront chambouler les mœurs de l’époque victorienne), la richesse et la complexité de leurs œuvres respectives.
Voici donc un résumé de mon appréciation générale sur leurs trois ouvrages principaux!
Les Hauts du Hurlevent (Emily Brontë)
Tragédie et amour impossible sont au rendez-vous au sein de l’étrange manoir de la famille Earnshaw : le récit relate principalement les sombres desseins d’un jeune homme prénommé Heatcliff, qui, animé par la vengeance, tentera d’assombrir le destin de deux familles…
J’aime : l’intensité, la folie et la violence dans lesquelles le récit est trempé. Pour la cruauté et les choix immoraux de certains personnages, motivés par la vengeance, qui m’ont littéralement sidérée et ébranlée. Pour cette ambiance oppressante et sombre, dépeinte au sein de ces cimetières lugubres et ces landes interminables, rappelant un certain décor de fin du monde. Pour cet étrange envoûtement, cette attirance ensorcelante entraînant rapidement le lecteur dans la tourmente et les tribulations familiales (certes insolites) des Earnshaw. Bref, ce roman recèle des qualités immenses, notamment pour la fine analyse psychologique des personnages, ainsi que pour son aspect nuancé, nous rappelant que les frontières entre la raison, le délire, l’amour et la haine se juxtaposent, s’entrechoquent, s’embrouillent, se mêlent et n’établissent enfin jamais réellement de limites ou de séparations clairement définies. Un roman à lire et à relire.
(Source : Indie Wire)
Jane Eyre (Charlotte Brontë)
Ce roman relate les tribulations d’une jeune orpheline : à sa sortie de l’internat, celle-ci sera engagée comme préceptrice auprès d’Adèle, la protégée d’un certain Rochester (le nom vous dit sûrement quelque chose n’est-ce pas?) au château de Thornfield-Hall. Quelques mois plus tard, Jane fera alors une découverte insolite, levant ainsi le rideau sur le lourd secret d’Edouard Rochester…
J’aime : le personnage fut (et demeure encore aujourd’hui) l’une de mes héroïnes littéraires préférées! L’écriture habile et brillante de Charlotte Brontë dépeint avec brio l’intelligence, la ténacité et la fougue passionnée de Jane. Agréable à lire, Jane Eyre est un récit qui nous plonge toutefois aux confins d’une Angleterre victorienne intransigeante, parfois même impitoyable (quelques passages du roman, grandement inspirés de la vie de l’auteure, sont ainsi témoins d’une époque ou la précarité des conditions de vie et la sévérité de certaines mœurs ne laissaient guère de place à l’émancipation). De ce fait, les décisions que prendra Jane tout au long du roman contrastent fortement par rapport au modèle féminin de son temps : l’héroïne, à l’aube de l’âge adulte, est entièrement maître de ses choix, que ce soit sur le plan relationnel ou professionnel.
(Source: Pinterest)
La recluse de Wildfell Hall (Anne Brontë)
Le roman raconte l’histoire d’une jeune femme (Helen Graham) qui, après avoir fui son mari (violent et alcoolique), décide de s’établir à Wildfell Hall en compagnie de son fils. Cette arrivée impromptue fera ainsi l’objet de rumeurs et de curiosité auprès des villageois : le caractère, la franchise et le franc-parler d’Helen surprennent et choquent bon nombre d’entre eux! Comment réagiront-ils quand la vérité sera étalée au grand jour? À vous de découvrir…
J’aime : Souvent boudé par autrui (pauvre Anne, c’est bien dommage!), The Tenant of Wildfell Hall recèle pourtant de très grandes qualités : considéré comme l’un des premiers ouvrages féministes, le roman contient également quelques parcelles autobiographiques, présentes principalement chez le personnage d’Arthur Huntingdon (l’époux d’Helen, dont la folie et la violence seront souvent comparées au frère des soeurs Brontë, Branwell). D’un point de vue plus personnel, je me suis rapidement attachée au personnage d’Helen, emplie de volonté, de courage, de détermination et de sensibilité. Le procédé narratif m’a également plu : le récit, raconté par Helen (en deuxième partie) et par le fermier Gilbert Markham, nous permet ainsi de connaître différents points de vue et perceptions sur les événements traités. Plus réaliste que les romans de ses sœurs, l’oeuvre d’Anne Brontë est franchement intéressante et fut pour moi une belle surprise!
(Source: livraddict)
Voilà mon petit moment « groupie » des romancières Brontë! Si vous êtes familiers avec leurs œuvres, laquelle préférez-vous et pourquoi?
*Petite note : l’illustration est une réalisation d’Élodie Trudel, étudiante en graphisme à Montréal. Pour jeter un œil à son univers, ses illustrations et ses photographies (charmantes et super jolies!), c’est par ici : instagram.com/oh.elo
Jane Eyre est de loin un des meilleurs livres que j’ai lu durant l’année 2016! J’ai commencer l’oeuvre d’Anne Bronte, mais je ne l’ai pas encore terminée! 🙂
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