Étrange comme les étés de camp nous semblent uniques et plus grands que tout ce qu’on aura vécu, plus tôt. Ancienne animatrice, je suis revenue de camp à de nombreuses reprises, en ayant l’impression d’avoir vécu dans l’ailleurs. À l’extérieur des lieux et des choses, dans un endroit inconnu qui ne semblait exister que pour ces adeptes de noms colorés et de chants de ralliement clamés en chœur. En ayant l’impression également d’avoir réussi à construire un monde, nouveau, à l’abri des événements du quotidien, un monde sans limites, aux frontières de la folie, où l’on s’épuise à divertir les enfants et où nos collègues deviennent notre véritable raison d’être.
C’est d’ailleurs ce que racontent les personnages mis en scène dans La bande des quatre.
En me procurant les romans de la série La bande des quatre, co-écrits par Martine Latulippe, Alain M. Bergeron, Johanne Mercier et François Gravel pour ma classe, j’ai immédiatement été charmée par le sujet que l’on y proposait; celui de découvrir l’univers de quatre jeunes aspirants-moniteurs qui se quittent à la fin d’un été inoubliable. Après avoir eu un verdict positif de la part de quelques-uns de mes élèves, je me suis moi aussi lancée dans la lecture de cette série.
Après avoir fait les quatre cent coups tous ensemble, après avoir partagé des confidences, après avoir créé des souvenirs inoubliables, Ringo, Pinotte, Spatule et Coccinelle (mention spéciale aux noms de camp choisis par les auteurs qui caractérisent bien cette nouvelle nomination que l’on s’attribue en début de carrière au poste d’animateur.) se demandent comment leur amitié arrivera à survivre à la distance qui les sépare. Dispersés aux quatre coins du Québec, les amis décident de recourir à une correspondance bien de notre époque; les fameux courriels.
Au fil des mois qui passent, ils nous inviteront à plonger au coeur de leur univers. Rapidement, on se prend d’affection pour ces protagonistes très différents les uns des autres. On aime Ringo, ce fervent amateur de jeux de mots douteux, pour son humour et ses échanges toujours teintés de moqueries, Coccinelle pour sa passion pour le théâtre et son écoute, Spatule pour ses poèmes rigolos et la bonté qu’il voue à ses amis et Pinotte, la petite dernière, nous charme rapidement avec son insécurité et la grande force qu’elle possède sans même le soupçonner.
Entre leurs amours, leurs blessures, leurs nouvelles passions et leurs difficultés, les personnages partagent leur quotidien à leurs comparses à l’aide une écriture toujours amusante et rafraichissante. On ressent une complicité certaine entre ces personnages imaginaires. Les quatre apprentis-animateurs nous amènent dans un monde à la fois tout simple et franchement divertissant. On prend un réel plaisir à découvrir les petites victoires, les inquiétudes ou les grands moments qui ont bercé l’été de ces quatre amis, mais aussi ce qui se passe dans leur vie de tous les jours, hors du camp. Dans l’après. Comment la vie se déroule pour ces quatre adolescents en plein coeur du secondaire qui partagent avec nostalgie des souvenirs de leur été? Comment arrivent-ils à se trouver de nouvelles amitiés après avoir fait des rencontres aussi marquantes? Et surtout, plus simplement, à quoi ressemble leur vie après le camp?
C’est une année entière que vivront les amis, séparée en quatre tomes aux couvertures colorées et attrayantes. Le dernier ouvrage de la série se termine sur un deuxième été inoubliable qui s’apprête à commencer. Et l’on a qu’un regret, celui de ne pouvoir être témoin de cet été qui s’annonce aussi grandiose que le dernier.
Heureusement, le cinquième tome est bientôt à paraître!