Steve Laflamme a décidément un don pour la littérature policière, ses connaissances et sa passion pour cette noirceur littéraire font de ce premier roman Le Chercheur d’âme un morceau de viande bien ficelé, dégoulinant de sang, barbarement tranché, mais extrêmement savoureux.
Dès la première phrase de la première partie, on sait que la lecture ne se fera pas sans nous torturer autant que les victimes de notre tueur :
L’homme insère ses doigts gantés dans la plaie et déchire la peau.
Déjà, nos dents grincent, la souffrance se peint sur notre visage ; pourquoi lire de telles scènes d’horreur ? Pour Xavier Martel. Le sergent-détective créé par Laflamme est le point central de ce roman: un enquêteur magané par la vie, qui lui-même pourrait sombrer dans la folie qui anime le tueur en série qu’il recherche. Et pourtant, il est attachant, avec un humour noir et des références qui font sourire. Il est le maître sur le terrain et on prend un malin plaisir à le suivre partout. Son retour dans de futures œuvres est inévitable tant certains éléments de son passé (présentés en flash-back) sont restés mystérieux.
Un tueur au Québec
Il faut également le lire pour sa particularité : un tueur en série à Québec, puis partout au Québec. Les villes, les rues, les cafés, les restaurants, chacune des références soulevées nous relie au récit. Je me suis sentie interpellée, les différents lieux évoqués renforçaient cette appartenance québécoise : je connaissais ce dont on parlait. Toutefois, ce tueur en série a beau nous faire voyager, il est plutôt particulier. Son mode d’opération est cryptique et effrayant, les femmes qu’il choisit subissent des horreurs : des messages cachés sous la peau du visage, des tatouages incompréhensibles sur les seins, elles sont ouvertes, littéralement, le visage charcuté. Tout au long du roman, l’univers sombre de l’oeuvre nous fascine et il faut s’avouer que Laflamme a su exploiter toutes les facettes de la douleur et du suspense, mais d’une façon habile et percutante.
La lutte au Québec
La seule chose qui m’a surprise, c’est l’univers de la lutte. Et agréablement, il faut le spécifier. Je ne connaissais que la lutte américaine et Laflamme nous présente l’envers du décor de la lutte québécoise, et nord-américaine, d’une façon brillante. Il l’intègre habilement à son intrigue, le tueur baigne dans le milieu, et donne le goût d’en découvrir plus, que ce soit par les références historiques, les galas, le fake des combats, les blessures.
Le Chercheur d’âme, un roman pur, un page-turner un peu choquant, qui laisse présager une carrière florissante à son auteur, un passionné de fantastique et de policier.
Y a-t-il un roman policier qui a su vous accrocher, vous inciter à tourner les pages sans pouvoir vous arrêter?
Merci aux Éditions de l’Homme pour le service de presse.