Littérature étrangère
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Bird box, l’horreur invisible

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Imaginez-vous en train de fouiller dans votre cuisine à la recherche de boîtes de conserve, les yeux bandés. Puis, vous trouvez la porte de votre maison à tâtons, vous vous rendez à l’extérieur et vous tentez tant bien que mal de trouver un abri, sans jamais avoir la moindre idée de ce qui se trouve autour de vous. Si vous ouvrez les yeux, ne serait-ce qu’une seconde, il est déjà trop tard. Une folie meurtrière s’emparera de vous et, une fois que vous aurez tué tout ce qui vous entoure, vous vous suiciderez.

Cette réalité atroce est le monde imaginé par Josh Malerman, dans son roman Bird Box. L’auteur écrit en privant ses personnages de leur vue, les obligeant à se bander les yeux dès qu’ils veulent sortir dehors et à couvrir la moindre fenêtre pour se couper totalement du monde extérieur. Coupés ainsi du reste du monde, les survivants doivent affronter l’apocalypse et s’adapter à cet important handicap pour espérer vivre un jour de plus.

Malorie, une jeune femme des États-Unis, voit le monde qui l’entoure s’effondrer et doit rassembler toutes ses forces pour survivre, un jour à la fois. Lorsqu’elle entend parler d’un camp de survivants, elle rassemble son courage et part en canot sur une rivière qu’elle ne verra sans doute jamais. Un périple qui semble impossible, surtout les yeux bandés, mais nécessaire pour sa survie.

Les questions morales

Selon moi, les dilemmes moraux et les questions fondamentales sur l’Humanité sont un incontournable des romans post-apocalyptiques. Bird Box n’y échappe pas. Tout au long de l’histoire, Malorie et les autres personnages sont confrontés à des choix déchirants et doivent prendre des décisions qui s’avèrent souvent une question de vie ou de mort. Dans un monde dévasté par la misère et le chaos, les réactions les plus intenses deviennent parfois quasiment normales. Dépaysement et frissons garantis.

J’ai trouvé intéressant le fait que Malorie apprenne qu’elle soit enceinte le jour où les cas de folie débutent aux États-Unis. Ce genre de questionnement par rapport à la maternité est rarement exploité dans les romans que j’ai pu lire auparavant, ce qui en fait un élément original et unique selon moi. Non seulement une grossesse peut s’avérer tout un défi lorsqu’elle n’est pas planifiée, lorsqu’elle arrive en même temps que la fin du monde, on a affaire à un double défi. Tout au long de l’histoire, plusieurs questions sur la maternité et l’enfance surgissent et imposent une réflexion pertinente. Pourquoi mettre au monde un enfant qui ne pourra jamais voir la lueur du jour, avoir une enfance normale et qui met inévitablement sa mère en danger?

Mes impressions

Écrire sans pouvoir utiliser le sens de la vue est un défi que Josh Malerman a relevé avec brio. L’écriture est fluide et tout simplement captivante. Tout au long du roman, j’ai ressenti une certaine frustration de ne pas avoir de réponses à toutes mes questions, mais c’est exactement ce que les personnages ressentent et l’effet de mystère est réussi. On a souvent l’impression que quelque chose se trouve juste derrière nous, en train de nous observer silencieusement, une sensation à glacer le sang!

Les personnages sont très bien construits, leur personnalité est nuancée, ce qui les rend réalistes et complexes. Ils réussissent à apporter l’humanité nécessaire à l’histoire pour la rendre un peu plus agréable à lire. Plusieurs descriptions sont tout simplement horrifiques, difficiles à lire, encore plus à imaginer.

Je suis une grande fan des romans post-apocalyptiques pour ados, mais dans ce cas-ci, ce n’est certainement pas pour tout le monde. Flirtant avec l’horreur et le suspense, il est plutôt pour un public averti qui n’a pas peur du sang. Ceux qui aiment ce genre de romans seront sans aucun doute comblés! J’irais même jusqu’à dire qu’il pourrait devenir un classique des romans post-apocalyptiques.

Universal Pictures adaptera sous peu l’histoire au grand écran et ce sera sans aucun doute un grand défi au niveau visuel! Si les romans ayant pour thème la perte d’un sens vous attirent, je vous recommande également L’aveuglement de José Saramago!

Et vous, aimez-vous les romans post-apocalyptiques?

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