Littérature jeunesse
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Aborder le deuil à l’aide de la littérature enfantine

 Ouvrir le dialogue à l’aide des livres

Parler de la mort et du deuil aux enfants est une action délicate. Dans la littérature jeunesse, plusieurs albums abordent ce thème et peuvent vous aider à entamer le dialogue. Récemment, deux livres abordant le sujet m’ont particulièrement touchée. Il s’agit de Je ne te vois plus, écrit et illustré par Paul Martin, ainsi que Mingan les nuages, écrit par Marie-Andrée Arsenault et illustré par Amélie Dubois.

Je ne te vois plus

Dans ce mignon petit album, une fillette se souvient des objets et des beaux moments de vie partagés avec une personne décédée qu’elle aimait visiblement beaucoup et à qui elle accordait une grande place dans sa vie. Elle nous partage ses souvenirs un à un, comme pour apaiser son chagrin, et finalement elle se rend compte que lorsqu’elle pense à tout cela, elle pense à la personne qu’elle a tant aimée, et cela la fait sourire.

Chaque anecdote débute par « Je ne te vois plus » : lire des histoires, dans ton jardin, sortir ton gros jeu d’échecs…

Et puis, à la fin :

Je ne sais pas où tu es

Mais quand je vois tout ça,

je souris.

Car je ne vois plus que toi.

Avec peu de mots et une structure de texte répétitive, l’auteur parle du deuil en évoquant l’absence de l’être cher et l’importance des souvenirs. Les anecdotes, empreintes de nostalgie, savent mettre un baume sur le cœur de l’enfant endeuillé ainsi que sur celui de l’adulte qui lui en fait la lecture.

Le personnage et quelques éléments sont créés par des coups de crayons plutôt simples et sont combinés avec le collage de photographies d’objets qui, par leur aspect vintage, rappelle surtout des grands-parents.

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Mingan les nuages

L’histoire débute à la clinique vétérinaire. Dès la première page, on sait que Mingan le chat ne va pas bien. Au rythme des saisons, une fillette nous parle de ses souvenirs de son ami le défunt chat. À l’automne, elle enterre le collier de Mingan.

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Puis l’hiver passe, et le deuil continue…

Les couleurs disparaissent.

Puis de la fenêtre

je vois la neige se déposer sur le jardin,

comme une couverture

pour réchauffer Mingan.

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Au printemps, un nouveau chat rejoint la famille. C’est un coup de foudre, sans toutefois laisser Mingan dans l’oubli.

Le temps passe, sans effacer les doux souvenirs de l’ami décédé.

Abordant tout en délicatesse le décès d’un animal de compagnie et le deuil qui s’ensuit, ce sensible récit explique que le temps passe et estompe le chagrin. Il est facile de s’identifier à cette situation de perte pouvant autant nous rappeler le décès d’un animal de compagnie, que d’un frère ou d’une amie.

Une fois de plus, la fabuleuse illustratrice Amélie Dubois a réussi à créer des images poétiques, d’une douceur infinie. En symbiose avec le texte, les images réconfortantes, même dans la tristesse, confèrent une ambiance apaisante à l’album.

 

Les livres, un outil parmi d’autres

Puisqu’il est parfois plus difficile pour les tout-petits de comprendre que la mort est irréversible, je crois qu’il est important de leur expliquer le concept correctement, laissant les métaphores de côté. La littérature est un bon moyen pour aborder le sujet et les aider à extérioriser leurs sentiments par rapport à la triste situation. Évidemment, si vous avez besoin d’aide ou de soutien, n’hésitez pas à consulter un professionnel, comme un éducateur spécialisé ou la psychologue de l’école.

Quels albums jeunesse suggérez-vous afin d’expliquer la mort aux enfants?

 

Le fil rouge remercie les Éditions de l’Isatis et Les 400 coups pour les services de presse.

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