Littérature québécoise
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Suite Argentine : revivre après le deuil

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Affligée par le décès de son amoureux, Élise aspire à revivre en rejoignant sa meilleure amie en Argentine malgré son tempérament peu aventureux. Elle cherche à s’éloigner pour mieux ressentir, capter les subtilités d’un quotidien qui n’est pas le sien, vivre dans le moment présent, porter son attention ailleurs plutôt que sur ce passé rempli de souffrances, de souvenirs qui ne sont plus partagés. Son désir pressant d’inspiration, d’émerveillement et d’être en pâmoison a résonné en moi, me retrouvant un peu trop bien dans ce personnage en quête d’un mieux-être, cette chose indescriptible et impalpable qui nous anime tous. Les premières lignes ont su faire écho à ce plaisir d’être ébahi par ce qui nous entoure:

« Tout m’étonne, me fascine, depuis les montagnes aux flancs rose, verts et ocres, piqués de cactus géants, postés en sentinelles d’un bout à l’autre de l’horizon, jusqu’aux murs de pierres parfaitement droits, érigés sans mortier selon un usage pratiqué depuis des temps immémoriaux […]. » p.11.

Découvrir l’Argentine

Elle tient à décrire dans un journal cette rencontre argentine, transcrire ce qu’elle observe, perçoit, être à l’écoute du monde, l’accueillir à bras ouverts. Elle s’intéresse à la langue et à ses variations, à l’histoire des Argentins, à leurs coutumes et leurs cultes par intérêt évident, mais aussi pour s’oublier un peu. Elle s’abreuve de ce paysage quasi onirique, de l’architecture, de la musique et de la danse.

Plusieurs passages sont dédiés à des moments historiques de l’Argentine. Le personnage d’Élise y offre parfois des interprétations emplies de réserves, tout en douceur, ponctuées de questionnements sincères, avide de trouver des réponses auprès de son entourage. J’ai pu ainsi faire de belles découvertes et me laisser imprégner sans difficulté par cette culture latine.

À la poursuite d’une paix intérieure

Dès son retour à Montréal, elle s’aperçoit que vivre dans son appartement lui est devenu insupportable et douloureux, car les souvenirs de son amoureux accaparent ses pensées. Bien qu’elle soit secouée par cette mort, elle parvient, sans trop le savoir, à écouter cette pulsion de vie qui est intrinsèque à l’être humain et qui lui maintient la tête hors de l’eau. Elle part alors s’installer à la campagne pour y trouver une certaine forme de quiétude. Ce ne sera pas aussi simple qu’elle le pensait! Dans cette urgence d’apaiser la tempête qui s’est abattue sur elle, Élise accepte de partir quelques jours à New York à la suite d’une invitation lancée par un artiste peintre rencontré en Argentine. Depuis ce premier voyage, elle ne cesse de faire de passionnantes rencontres et d’être surprise, mais aussi ébranlée par les événements.

Un message d’espoir

Suite argentine montre le trajet sinueux et incertain d’une personne qui vit le deuil. La douleur d’Élise se manifeste sans épanchement, mais plutôt par de nouveaux besoins, des envies impromptues qui l’habitent et la stupéfient. Cette histoire n’est pas celle d’une femme accablée par le désespoir, mais bien celle d’une femme qui tente de s’en sortir par tous les moyens, et ce, non pas sans anicroche. L’autrice réussit habilement à insuffler de l’espoir et de la beauté malgré la grisaille et c’est, lorsque j’ai terminé ma lecture, ce qui en émerge et qui m’a inspirée. J’avoue également que ce roman m’a donné envie de partir en Argentine!

Avez-vous déjà lu, vous aussi, un roman qui offre un message d’espoir malgré les difficultés vécues par le personnage?

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