Bande dessinée et roman graphique
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L’amitié éphémère dans Robot dreams

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Robot dreams est une courte bande dessinée sans dialogue qui raconte le récit d’un chien anthropomorphe et de son robot. Victime de solitude, le chien commande un robot par la poste et ce dernier devient son meilleur ami. Ensemble, ils font tout. Ils cohabitent, ils empruntent des livres à la bibliothèque, ils regardent des films avec du pop-corn. Cette idylle amicale s’interrompt, cependant, après une journée à la plage. D’abord méfiant face à l’eau, le robot se baigne tout de même avec son ami. En se séchant au soleil, il rouille et paralyse. Impossible de bouger. Le chien, honteux, finit par l’abandonner sur la plage. Seul dans le sable, prisonnier dans son corps métallique, le robot se met à rêver. Pendant une année, le chien, qui tente désespérément de retrouver un ami à l’image du robot, et le robot, condamné à la solitude, doivent affronter cette douloureuse rupture.

Une fable sur l’amitié

Les deux amis pensent souvent l’un à l’autre. Le chien imagine le robot au détour d’une rue, comme le robot imagine le chien venir héroïquement le sauver. L’album présente une vision de  l’amitié, sa quête et sa précarité. Le chien cherche d’ailleurs à se faire d’autres amis, pour combler le vide qu’a créé l’absence du robot, mais ses nouveaux amis viennent et passent et il ne réussit pas à recréer l’amitié fusionnelle qu’il entretenait avec le robot. Le destin du chien et celui du robot contrastent. Le chien se lance dans une quête effrénée d’amitié et multiplie les rencontres, alors que le robot, paralysé, n’a d’autre choix que d’affronter sa solitude.

Au fil des saisons

Les chapitres suivent les mois de l’année. Pendant presque toute la bande dessinée, le robot est immobile, enseveli même, prisonnier, tandis que l’environnement autour de lui se transforme au gré des saisons. Il ne peut s’évader qu’à travers le rêve et le souvenir présentés dans des vignettes à la bordure ondulée. Le désir de s’évader et d’être libre succède au désir de retrouver son ami.

Le lecteur devient rapidement empathique avec ce robot qui connait un bien triste sort. Pourtant, à la fin de cette histoire, on a l’impression que c’est le robot qui a évolué. Le chien dans sa quête insatiable d’amis a moins évolué que le robot qui, finalement, a réussi à s’évader à travers le rêve et la contemplation. Cette bande dessinée toute simple m’a touchée par sa vision poétique sur l’amitié, à la fois triste et pleine d’espoir. Je me suis identifiée au robot: j’ai partagé sa solitude, je me suis sentie ensevelie et j’ai rêvé qu’on me délivre. Ce sont des sentiments qu’on ressent tous un jour ou l’autre dans notre vie. La beauté de cette bande dessinée, c’est qu’elle se passe de paroles. Le message se transmet seulement à travers les images. Et de temps en temps, ça fait du bien de pouvoir lire autre chose que des mots.

Et vous, avez-vous déjà lu une bande dessinée sans paroles dont le message vous a particulièrement touché?

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