Littérature jeunesse
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Se rendre compte qu’on a vieilli… moi et le dernier roman pour ados d’Alexandra Larochelle

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Je venais tout juste de terminer la lecture du dernier tome de sa trilogie pour (jeunes) adultes, Des papillons pis des fins du monde, quand j’ai appris que l’autrice Alexandra Larochelle publiait un livre pour adolescent.e.s. Il y a de nombreuses raisons pour lesquelles je m’empresse de lire tout ce que fait cette autrice depuis son retour à l’écriture, il y a quelques années – la maîtrise étonnante de son style, ses histoires bien ficelées et son humour décadent en étant quelques-unes. Je n’ai donc pas hésité une seconde à me lancer dans la lecture de Troisième étoile. De L.A à Laval, premier tome de ce qui sera éventuellement une trilogie.

Une intrigue plutôt classique

Dans Troisième étoile. De L.A à Laval, Sonia est une Québécoise de treize ans qui vit à Los Angeles. Lorsque son père, joueur de hockey professionnel, est transféré dans l’équipe des Canadiens de Montréal, sa famille et elle déménagent à Laval. L’histoire suit donc l’arrivée de Sonia dans sa nouvelle vie, la jeune fille tentant du mieux qu’elle peut de s’adapter et de se faire des ami.e.s.

On ne réinvente pas la roue avec ce roman pour adolescent.e.s qui reprend des éléments classiques d’un grand nombre de fictions: le déménagement et le déracinement, l’adaptation dans une nouvelle vie, le deuil des anciens ami.e.s, à distance qui se crée avec cette ancienne vie, les péripéties de l’intégration à la nouvelle école, etc. Alexandra Larochelle intègre aussi plusieurs clichés qui alourdissent la trame narrative et qui confirment cette impression de déjà-vu, comme le fameux « t’es assis à ma place » du premier jour d’école avec le plus beau gars de la classe, le classique repas dans les toilettes dû à la peur de manger toute seule et l’association humoristique, mais facile et dépassée, entre la peine d’amour et le gavage de bonbons/crème glacée. Il aurait sans doute mieux valu pour l’autrice de se détourner de ces lieux communs qui amènent un côté fade à la lecture – pièges qu’elle évite pourtant avec brio lorsqu’elle s’adresse aux adultes.

Une intrigue bien ficelée

Si l’entrée en matière m’a également fait sourciller – en faisant surgir en moi la peur d’une histoire sans profondeur avec une héroïne sans personnalité adepte de magasinage et accro aux garçons – la suite amène d’agréables surprises. L’intrigue se révèle plutôt bien ficelée et on retrouve avec bonheur l’aisance déjà confirmée de l’autrice dans la maîtrise des codes du récit: sans qu’on l’ait (trop) vu venir, Alexandra Larochelle nous entraîne jusqu’à une chute narrative réussie. Résultat: on veut lire la suite. Aussi, l’humour, qui est au rendez-vous, sert très bien le récit sans le rendre lourd.

Se rendre compte qu’on a vieilli…

À la fermeture du livre, je n’ai cependant pas été épargnée d’un léger sentiment de tristesse et de décalage. Étant une grande lectrice de romans pour adolescent.e.s (depuis ma propre adolescence), ma lecture m’a amené à me rendre compte que j’avais vieilli. Les échanges de messages sur Snapchat (d’ailleurs, les premières allusions aux messages « snap » m’ont laissé perplexe, ignorant à quoi la narratrice faisait référence), les nombreuses conversations Facetime et les nouveaux codes qui structurent les amitiés et les amours via ces plateformes à l’adolescence sont à des années-lumières de ce que j’ai vécu et m’interpellent vraiment moins. Également, l’alternance de différents médiums visuels  – courriels, textos, listes – et de la narration m’a parfois énervée, bien que j’admette l’utilisation réussie qu’en fait Alexandra Larochelle. Ces différentes méthodes attestent tout le moins du public visé, qui est bien celui du début du secondaire, et si je pense que le roman a tout pour plaire, je crains qu’il ne puisse parler à un lectorat plus large que celui auquel il se destine, comme cela peut être le cas en littérature jeunesse.

Cela ne m’empêchera toutefois pas d’aller lire le second tome. J’ai appris au fil de mes lectures qu’Alexandra Larochelle a toujours eu le don de nous surprendre.

Et vous, y a-t-il des œuvres que vous avez lues – ou relues à l’aube d’une nouvelle étape de votre vie – qui vous ont fait sentir vieux ou vieille? Pensez-vous que certains romans peuvent mieux s’adresser que d’autres à un public qui traverse les âges?

Je voudrais remercier les Éditions de la Bagnole pour le service de presse.

Un commentaire

  1. Ping : Des papillons pis des fins du monde, pis bien du plaisir de lecture, encore! | Le fil rouge

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