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Petite géographie de la fuite, de Thierry pardo, un essai qui invite à repenser nos vies trop bien rythmées

Petite géographie de la fuite, Thierry Pardo ou l’art de s’échapper

C’est à l’occasion d’un congrès que j’ai découvert cet auteur français, exilé volontaire, adepte de la piraterie éducative (autrement dit, réinventer l’éducation en dehors du système et des murs de l’école). Thierry Pardo présentait alors un ouvrage sur L’éducation sans école et il y avait, sur le coin de sa table en dédicace, ce petit essai de géopoétique à la couverture blanche, comme une invitation à un nouveau départ, un lieu de tous les possibles… La métaphore de l’ailleurs L’ouvrage est fin, une soixantaine de pages à peine, le texte aéré, la plume imagée. Je suis rapidement conquise. Il faut dire que je suis venue à ce congrès pour trouver des solutions alternatives, découvrir un ailleurs, m’évader… fuir ? Je parcours les premières lignes, comme je le fais à chaque fois avant d’acheter un livre, et je sens soudain comme un appel au voyage à travers les mots sur d’autres maux. «Le monde manque d’espace libertaire, du souffle épique de l’aventure (…) Le labyrinthe est dense, les itinéraires compliqués par nature. On y devine Icare …

De migrations et d’origines : Outardes de Catherine Côté

L’Abitibi, c’est les mines, la forêt à perte de vue, les camps de chasse perdus dans le bois; c’est Val-D’Or et Rouyn-Noranda; c’est une terre colonisée sur le tard, lors de la crise économique des années 1930; c’est des petits lacs où se saucer l’été pour se sauver des mouches à perte de vue; c’est un hiver interminable avec le lourd silence qui l’accompagne, un « silence [qui] pren[d] toute la place » (p. 38). L’Abitibi, c’est Richard Desjardins et Raoûl Duguay. L’Abitibi, c’est aussi le sujet du premier recueil de Catherine Côté, Outardes, dernier titre parut à la collection poésie des Éditions du passage. Poésie des origines, Outardes raconte l’Abitibi où Côté n’a jamais habité; l’Abitibi qu’elle a explorée à la recherche des traces de ses ancêtres. Montréalaise, Côté a ses racines familiales en Abitibi. Avec son recueil, elle explore l’impossibilité en même temps que la nécessité de prendre racine dans un passé et un territoire inconnu. L’étau se resserre D’emblée, le sujet poétique est situé géographiquement : les vers « je suis fille de fleuve / …