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Un novembre moins gris avec Andrus Kivirähk

Novembre : la pluie, la grisaille, les arbres nus qui ont perdu toutes leurs couleurs, l’obscurité de plus en plus envahissante. Voilà l’ambiance de ce mois mal-aimé, dans laquelle nous plonge parfaitement le livre Les groseilles de novembre d’Andrus Kivirähk. « Peu avant midi, le soleil se montra un instant. Cela faisait plusieurs semaines que l’on n’avait plus vu un tel prodige : depuis le début d’octobre, le temps était resté gris et pluvieux. L’astre du jour épia une dizaine de minutes entre les nuages, puis le vent se leva, reboucha le mince interstice qui s’était ouvert brièvement, et le soleil disparut. De la neige fondue se mit à tomber. » (p.9) Cet incipit n’est qu’un exemple de ces passages décrivant le climat morose de novembre. Le livre contient 30 chapitres comme les 30 jours du mois. Ainsi chaque chapitre décrit une journée de novembre du matin au soir, en commençant par une description de la météo. Mais malgré la neige fondante, le vent humide et la « bouillie liquide » (slush) qui nous ramènent facilement à notre quotidien …

Frères : Un tout inclus dans l’aventure

Vous n’êtes pas du genre à lire des romans d’aventures, vous considérez la lecture de Moby Dick plutôt fastidieuse et celle de L’Odyssée d’Homère inaccessible? Ce qu’il vous faut, c’est Frères, le premier roman de David Clerson. Considéré comme un roman d’aventures, Frères parle avant tout de la relation entre deux frères, l’un manchot et l’autre avec des bras trop courts : Le premier, manchot, marchait devant, d’une démarche incertaine, comme si son membre manquant nuisait à son équilibre. Le second le suivait quelques mètres plus loin avec ses bras d’infirme, trop courts pour son corps. Tous deux avaient de l’eau jusqu’au ventre et la sueur coulait le long de leurs visages, si semblables avec leurs regards noirs et leur air de dieu étranger, primitif. (p. 9) Ils vivent à l’écart de la société dans une petite maison qui s’autosuffit avec leur mère, une femme qui devient de plus en plus sénile. L’écriture de Clerson est simple et sans superflu; chaque mot est pesé, chaque phrase est significative. Elle reflète cette simplicité de l’enfance qui parfois rappelle celle du Grand cahier d’Agota Kristof. Frères réussit …