Les Barbouillés
Lorsque le printemps se pointe le bout du nez, les femmes s’empressent de ressortir leur bas collants et leurs jupes affriolantes qui hibernaient depuis quelques mois au fond des tiroirs froids. Et malgré que mon père m’ait répété un milliard de fois qu’en avril il ne faut pas se découvrir d’un fil, je fais partie intégrante de celles qui s’impatientent. Dès lors, faire tenue légère implique d’afficher ma deuxième peau, soit mes tatouages. J’affronte donc au quotidien le regard de la majorité sur la différence de l’autre. Moues dégoûtées de la part de vieilles dames et regards en coin des hommes d’un certain âge font partie de mon quotidien dès que la température permet que mes jambes et mes bras vivent pleinement leur liberté. Avec le temps, on se forge une sorte de carapace face à ces comportements totalement humains qui cachent tout de même une poignée de préjugés. Est-ce véritablement cette fille qui enseignera à mes enfants? Sort-elle vraiment de l’université celle-là? L’altérité devrait être davantage abordée dans les centres pour personnes âgées. Pendant que ces …


