All posts tagged: Ukraine

Rien n’est trop beau pour les gens ordinaires; au coeur d’une guerre de HLM

Berthold vit chez sa mère. Pourtant, il approche la cinquantaine. Ensemble, ils vivent dans un HLM que le gouvernement tente de reprendre à ceux qui ont une chambre inoccupée. Situation dans laquelle notre protagoniste se retrouve lorsque sa mère, un peu sénile, meurt. Que faire s’il ne veut pas perdre son loyer- seul endroit ou il se sent chez lui après un divorce, la mort de sa fille et une lourde dépression- ? Trouver quelqu’un pour jouer le rôle de sa mère, bien sûr! C’est  ainsi que débute le tout dernier roman de Marina Lewycka. Après Traders, Hippies  et Hamsters, que j’avais bien apprécié, j’étais bien curieuse de retrouver la plume de cette auteure et de voir dans quelle histoire rocambolesque elle allait m’emporter cette fois. On se retrouve donc à suivre Berthold, fils à maman, comédien déchu, se remettant tant bien que mal d’une dépression, alors qu’il recrute la colocataire de chambre d’hôpital de sa mère, une vieille ukrainienne au tempérament bien trempé, pour jouer le rôle de sa mère, tentant de flouer les services …

Des kilomètres de souvenirs en bus voyageur

J’ai de la chance. Grâce à mon travail d’infirmière à domicile, je développe des liens avec une multitude de personnes au passé singulier. Je leur prête mon oreille attentive et elles me partagent généreusement des pans de leur existence. Ainsi, elles semblent se délester d’un peu de bagages lourds qu’elles traînent depuis longtemps. Probablement en prévision du dernier grand voyage. J’imagine qu’en vieillissant, on doit vouloir prévoir notre dernier grand droit avec un cœur plus léger. Et c’est alors que Vasyl est entré dans ma vie, cette fois en ouvrant le dernier roman de l’auteure québécoise Judy Quinn, Les mains noires. Vasyl a commencé par me raconter sa vie à la gare d’autobus de Montréal, en attendant au quai numéro six en direction de Québec. Il doit faire le voyage pour voir son fils Tassik, avant qu’il ne parte pour l’Afghanistan ce même jour. Durant le trajet sur la 20, autoroute pour laquelle il ne porte plus son attention puisqu’il l’emprunte depuis 35 ans, il a pu me transporter encore plus loin, soit dans son …