Art et créativité
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Pour la dernière et pour la première fois, Sophie Calle au Musée d’art contemporain de Montréal

L’incontournable artiste Sophie Calle expose présentement au Musée d’art contemporain de Montréal. L’artiste française, dont la réputation n’est plus à faire, nous présente dans l’exposition Pour la dernière et pour la première fois, deux récentes séries; La dernière image, 2010 et Voir la mer, 2011. L’artiste propose une réflexion sur l’absence, sur la privation et la compensation d’un sens, sur la notion de visible et d’invisible.

Sophie Calle est inclassable, elle utilise les codes de l’art conceptuel tout en dégageant une narration et une poésie unique. Je n’hésiterais donc pas à faire découvrir cette exposition à mes amis qui ne sont pas « art contemporain friendly« , car son oeuvre ne nécessite pas de grands discours, de grandes connaissances en histoire de l’art et on n’est pas tenté de la comparer à d’autres ou de dire « tout le monde pourrait le faire ». Car non, tout le monde n’est pas Sophie Calle et tout le monde n’ose pas briser les barrières de l’intime comme elle sait si bien le faire. En 2002, allongée dans son lit au quatrième étage de la Tour Eiffel, elle invitait des inconnus à venir la rencontrer et lui raconter des histoires pour la tenir en éveil… Proche de son public, son travail a une dimension universelle et intime à la fois.

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Istanbul et la mer, à perte de vue

La première série est une suite de photographies et de textes qui illustrent les réponses à la question posée par l’artiste à un groupe d’aveugles rencontrés à Istanbul: décrivez-moi ce que vous avez vu pour la dernière fois.

La deuxième série Voir la mer est une suite de courts films sur des gens que l’artiste a rencontrés, à Istanbul, ville entourée par la mer. Nous ne connaissons pas leurs histoires, nous savons juste qu’ils n’avaient jamais vu la mer. De toute leur vie. Il y a là une dimension tragique, car on se demande quelle vie ils ont dû mener pour ne jamais avoir vu la mer, pourtant proche d’eux ? L’artiste les filme donc en train de voir la mer pour la première fois… Inutile de vous décrire la poésie de la chose, je vous laisse l’expérimenter.

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Entre les deux séries, une oeuvre, qui a certainement inspiré les deux autres et qui relie toutes les oeuvres entres elles, donne toute la cohérence à cette belle exposition: Les Aveugles, 1986. « J’ai rencontré des gens qui sont nés aveugles. Je leur ai demandé quelle était pour eux l’image de la beauté. Ce fut la première réponse: un aveugle me parlait de la mer. »

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 “The most beautiful thing I’ve seen is the sea, the endless sea »

D’un sujet qui pourrait facilement tomber dans le voyeurisme, le socialement correct ou l’apitoiement, Sophie Calle fait surgir la beauté, l’imaginaire, le rire, la douleur, la poésie.

Et vous, si vous deviez répondre à la question; qu’est-ce que la beauté pour vous? Que répondriez-vous? Moi je répondrais… l’art de Sophie Calle.

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