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Frida Kahlo sous la loupe

Frida Kahlo est probablement la femme qui m’inspire le plus. J’admire le courage de ses convictions, le déploiement de son intimité à travers son art, sa résilience inépuisable et son engagement politique. Dès que j’ai la chance d’en apprendre un peu plus sur elle, je plonge sans hésitation. Évidemment, j’ai vu le film relatant sa vie et j’ai lu quelques-unes de ses biographies. Il y a quelques années, j’ai même eu la chance de voir certaines de ses toiles au Museum of Modern Art à New York. D’ailleurs, nous pourrons profiter d’une exposition mettant en vedette le couple Kahlo-Rivera au Musée national des beaux-arts du Québec, du 13 février au 18 mai 2020. Je ne m’attendais pas à ce que l’automne 2019 me ramène à nouveau à cette artiste avec la parution de deux livres portant sur elle, à savoir le roman Rien n’est noir, de Claire Berest, et l’album jeunesse Petite Frida, d’Anthony Browne. J’ai donc profité de mes premières semaines de maternité pour me retrouver au lit avec ces deux œuvres, afin de vous …

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La fille dans l’écran : deux histoires de collaboration

Étant friande de bandes dessinées, je n’ai pas su résister à l’appel de la charmante œuvre La fille dans l’écran, qui me semblait tout à propos après la lecture assez lourde, mais envoûtante, du fameux Ligne de failles de Nancy Huston. En somme, je ressentais le besoin d’appliquer un doucereux baume sur mon cœur et je ne me suis pas trompée en choisissant l’oeuvre de Manon Desveaux et de Lou Lubie. C’est un réel bonheur de tourner les 180 pages de ce livre qui se veut à la fois léger et complexe, notamment par les thèmes qui y sont abordés. Résumé La fille dans l’écran raconte l’histoire de deux jeunes artistes, une vivant au Québec, Marley, et l’autre résidant en France, Coline. Cette dernière est une illustratrice qui a pour objectif de publier un livre jeunesse sur les animaux du Nord, particulièrement sur ceux qu’il est possible de retrouver au Canada. Pour ce faire, elle s’inspire de photographies trouvées sur le net dont la plupart sont de l’artiste photographe, Marley. Les deux femmes entrent en contact …

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Sur les traces de Charlotte

Les plus perspicaces d’entre vous auront remarqué que ce livre porte mon nom. C’est d’ailleurs ce qui m’a attirée à lui. Il me narguait du bas de ma (trop grosse) pile de livres à lire et a miraculeusement fini entre mes mains, vainqueur contre tous ces autres ouvrages qui attendent depuis déjà trop longtemps. Charlotte, de David Foenkinos, est un livre simple et tragique, mais aussi un livre d’une douceur incroyable, malgré les sujets lourds dont il traite. L’obsession d’un auteur pour une artiste Huit ans. David Foenkinos a passé huit ans de sa vie à penser à Charlotte Salomon, l’artiste peintre qui mourut à l’âge de vingt-six ans alors qu’elle était enceinte. Huit ans à retracer ses moindres pas, et à essayer de comprendre une femme qui était tout sauf simple. Huit ans qui se terminent par ce livre, cadeau qu’il nous offre et qui nous permet de connaître cette femme que la vie a laissé tomber. C’est que, dès les premières pages, Charlotte est un prénom qui est lourd de sens. Comment s’en …

Journal d’une femme artiste à Percé – Partie IV-

Assise face à l’île (Bonaventure), les dentelles de la mer frôlent presque mes orteils déjà salis de sable rocailleux. J’ai peine à tenir le crayon, mes mains sont encore ankylosées après la trop longue baignade dans l’eau glacée. L’île comme une baleine pleine et immense. Est endormie. Le vent frais, traversé de courants chauds, se pose sur ma peau. Je frissonne. Les vagues sont puissantes, bruyantes, hautes. Elles me font chanceler, délirer, même. Le spectacle est saisissant, comme l’est chaque fois le premier contact avec l’eau. Depuis le début de l’été, je cherche à dire et à montrer Percé à ma manière. Aujourd’hui, à nouveau dégagée du passé et propulsée dans le présent, je comprends qu’il n’y a rien à dire, rien à montrer. Mais tout à vivre. Tout ce qui passe devant mes yeux, sur ma peau et dans mon cœur est d’une beauté sans mot et sans image. Semblable aux rencontres que j’ai réalisées ici. Des parcelles d’âmes à découvrir et à redécouvrir tous les jours. Qui me permettent de grandir et de me …

Journal d’une femme artiste à Percé – Partie III –

Je suis en plein cœur d’un dilemme majeur. Comme la plupart des Québécois, ou des gens de passage, j’ai attendu la venue du soleil des semaines durant. Il fallait garder le moral et surtout apprivoiser la brume, la grisaille, la pluie et les gens maussades. Mais plus souvent qu’autrement, on avait le droit à un temps joueur de tour, soleil et averses, avec au bout (parfois) un ou plusieurs arcs-en-ciel. Et août s’est amené, avec lui notre bonne étoile, sa chaleur, les sourires en fusée et enfin on a pu sortir les vêtements de saison. Ce matin, alors que je suis déjà en retard pour l’écriture de ce présent article, je traverse le parking entre la Vieille-Usine et la plage et je descends près des vagues, abandonnant mes chaussures à l’ombre d’une bûche polie (garder ses chaussures sur la plage, pourquoi ?). «Écrire sur le bord de la mer, quelle bonne idée !» Avec la mer, arrivent les dilemmes ! Par exemple, ici à L’Anse-à-Beaufils (Percé), la petite plage semi-rocailleuse est reconnue pour sa forte …

Journal d’une femme artiste à Percé – Partie I

Après un hiver plutôt tranquille et un printemps un tantinet plus dynamique, me voilà projetée dans une toute nouvelle vie (nouveau job & nouveau lieu de vie). Ça roule. Ça file. C’est fou. Mais je me sens vivante. Comme tout renard qui se respecte, j’ai besoin d’apprivoiser et d’être apprivoisée. Me voilà donc perchée sur le Mont Sainte-Anne à Percé, avec vue sur une carte postale sans cadre, illustrant le Rocher-Percé et l’Île-Bonaventure. D’ici la fin de la belle saison (qui tarde à s’installer) je connaîtrai les moindres états d’âme de ces deux imposantes sculptures naturelles. Sous ses allures de ville touristique, de ville boutique, de ville porte-clés du rocher fabriqué en chine, de ville-crustacé, de ville-croisière aux baleines, de ville-fou de Bassan, Percé est une ville artistique. Reste imprégnée à l’asphalte, à l’air, au brouillard, à l’eau, aux sons, l’âme créative de quelques fantômes, dont celui de Suzanne Guité. La grande. Depuis toujours, je visite Percé plusieurs fois par été, avec mon regard de touriste. Photos du rocher à partir du quai, promenade sur …

La dualité des amours passionnels

L’amour est multiple. L’amour est contradiction. L’amour est dualité. L’amour est passion. L’amour est haine. L’amour est vérité. L’amour est mystère. L’amour est espoir. L’amour est désespoir. L’amour est folie. L’amour est tranquillité. Et tout ça, Ernesto Sábato l’a bien compris. Dans son ouvrage Le tunnel, l’auteur nous présente une histoire d’amour passionnel comme moteur du déclenchement de la folie chez le protagoniste. Qui n’a jamais vécu ce délire incontrôlable créé par une obsession soudaine pour l’être aimé ou admiré secrètement? La maladie d’amour est puissante, dévastatrice et bien peu souvent, mutuelle. Lorsque l’éclatement de l’âme se fait de façon solitaire, il arrive que le mal-aimé cède à son penchant impulsif. L’artiste peintre Juan Pablo Castel est un assassin. «Il y a eu quelqu’un qui pouvait me comprendre. Mais c’est précisément, la personne que j’ai tuée.» (p.15) Consterné par la vie qui lui semble être vide et sans substance, Castel voit une lueur d’espoir dans cette jeune femme qui s’est arrêtée devant l’une de ses toiles lors de son exposition. «Ce fut le jour du vernissage. …

Pour la dernière et pour la première fois, Sophie Calle au Musée d’art contemporain de Montréal

L’incontournable artiste Sophie Calle expose présentement au Musée d’art contemporain de Montréal. L’artiste française, dont la réputation n’est plus à faire, nous présente dans l’exposition Pour la dernière et pour la première fois, deux récentes séries; La dernière image, 2010 et Voir la mer, 2011. L’artiste propose une réflexion sur l’absence, sur la privation et la compensation d’un sens, sur la notion de visible et d’invisible. Sophie Calle est inclassable, elle utilise les codes de l’art conceptuel tout en dégageant une narration et une poésie unique. Je n’hésiterais donc pas à faire découvrir cette exposition à mes amis qui ne sont pas « art contemporain friendly« , car son oeuvre ne nécessite pas de grands discours, de grandes connaissances en histoire de l’art et on n’est pas tenté de la comparer à d’autres ou de dire « tout le monde pourrait le faire ». Car non, tout le monde n’est pas Sophie Calle et tout le monde n’ose pas briser les barrières de l’intime comme elle sait si bien le faire. En 2002, allongée dans son lit au quatrième …